Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) peut affecter tous les domaines de la vie quotidienne, y compris le fonctionnement sexuel. Les raisons de ce dysfonctionnement sexuel sont multi-factorielles et comprennent les facteurs liés à la maladie ainsi que le traitement. Il peut se produire avant, pendant et après les activités sexuelles, et peut affecter la santé sexuelle dans différentes perspectives. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’impact de la PR sur la vie sexuelle et de révéler les facteurs associés.

Matériels et méthodes :
Il s'agit d'une étude transversale, descriptive s’étalant sur une année (2016), évaluant 37 patients suivis dans le département de rhumatologie à Mahdia en Tunisie. Tous les patients ont été diagnostiqués avec une PR en se basant sur les critères ACR 1987 / EULAR 2010. Nous avons évalué pour chaque patient le quotient sexuel (QS). C'est une échelle validée qui estime le degré de satisfaction de la vie sexuelle.

Résultat :
L'âge moyen des patients atteints de PR (32 femmes / 5 hommes) était de 53,1 ± 12 ans [21-76 ans]. La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 11 ± 10 ans [1-34]. Le nombre moyen d’articulations douloureuses était de 13,2 ± 9,6 et d'articulations gonflées était de 5,9 ± 7. Le DAS28 moyen était de 5,5 ± 1,5 [2,9-8,2] et HAQ était de 1,6 ± 0,9 [0-2,8]. 51,3% des patients avaient des déformations articulaires spécifiques de la PR, 83,8% avaient une atteinte radiologique et 29,7% avaient une ostéoporose. L'analyse biologique a montré que la vitesse de sédimentation moyenne était de 45 ± 27,1 et que la CRP était de 13,7 ± 25,3. Les facteurs rhumatoïdes étaient positifs dans 37,8% des cas, les ACPA étaient positifs dans 32,4% des cas. 81,1% des patients atteints de PR ont été traités par du méthotrexate et 13,5% ont été traités par des traitements biologiques. Le quotient sexuel moyen était de 50,25 ± 20,8 [6-87,5]; seulement 8,1% des patients avaient une vie sexuelle parfaite (QS entre 80 et 100), 16,2% ont exprimé une certaine satisfaction sexuelle (QS entre 60 et 80 ans), 21,6% ont une vie sexuelle légère (QS entre 40 et 60 ans), 18,9% ont présenté une vie sexuelle décevante (QS entre 20 et 40) et 35,4% n'avaient aucun partenaire. Notre étude a montré une corrélation significative entre la durée de la maladie et l'altération du quotient sexuel, mais aucune corrélation avec les paramètres cliniques et biologiques de la PR.

Conclusion :
Nous concluons que seulement 24,3% de nos patients atteints de PR ont été satisfaits de leur vie sexuelle. Cette altération du quotient sexuel était corrélée avec la durée de la maladie. Ce fait peut être expliqué par l’handicap, la fatigue et les douleurs causées par cette maladie inflammatoire chronique. Cette relation devrait être confirmée par des études futures.

Introduction :
Introduction L'obésité, définie par une surcharge pondérale par excès de masse grasse, a une prévalence plus importante au cours des rhumatismes inflammatoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde (PR). Sa relation avec l’atteinte pulmonaire est peu étudiée. Nous nous sommes proposés d’étudier l’association entre le poumon rhumatoïde et l’obésité.

Matériels et méthodes :
Méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les dossiers de patients suivis pour une PR colligés dans le service de Médecine Interne de l’hôpital Universitaire Mohamed Taher El Maamouri de Nabeul, sur une période de 3 années [Avril 2014-Avril 2017]. Le diagnostic de PR a été retenu selon les critères diagnostiques de l’American college of rheumatology (ACR) 1987 pour les PR établies et de l’ACR 2010 pour les PR non érosives. Les données cliniques, anthropométriques ont été relevées puis analysées.

Résultat :
Notre étude a inclus une population de 65 patients atteints de PR âgés en moyenne de 56±12,8 ans [26-82]. Il s’agissait de 13 hommes et 52 femmes. Trente patients (46,1%) n’avaient pas d’antécédents personnels à part la PR. Dix patients (27,6%) étaient tabagiques avec un nombre moyen de paquet/année de 23,5 PA [10-70]. L'IMC moyen était de 27,3 Kg /m2 [16,1-40 Kg /m2]. Trois pour cent des patients étaient maigres, 35% avaient un IMC normal, 33% étaient en surpoids et 28% étaient obèses. Le poumon rhumatoïde était diagnostiqué chez 14 patients. L'étude analytique a montré que les patients qui avaient un poumon rhumatoïde avaient un IMC plus élevé que les patients sans poumon rhumatoïde (p=0,032). L’obésité était statistiquement plus élevée en cas de poumon rhumatoïde (p=0,042).

Conclusion :
Notre série montre qu’un IMC élevé et que l’obésité sont des facteurs prédictifs du poumon rhumatoïde.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques. Le diagnostic précoce de cette maladie permet une prise en charge rapide et limite ainsi la survenue des séquelles. L'objectif de notre étude était de déterminer la relation entre les caractéristiques sociodémographiques et la manifestation extra articulaire la plus fréquente qui est l'atteinte pulmonaire.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective portant sur les dossiers de patients suivis pour une PR colligés dans le service de Médecine Interne de l’hôpital Universitaire Mohamed Taher El Maamouri de Nabeul, sur une période de 3 années [Avril 2014-Avril 2017]. Le diagnostic de PR a été retenu selon les critères diagnostiques de l’American college of rheumatology (ACR) 1987 pour les PR établies et de l’ACR 2010 pour les PR non érosives.

Résultat :
Soixante-cinq dossiers ont été colligés sur les données des registres du service. L’âge moyen des patients était de 56±12,8 ans avec des extrêmes allant de 26 à 82 ans. Une nette prédominance féminine était notée: 52 femmes (80%) et un sex-ratio (F/H) égal à 4. Cinquante-trois patients (80,9%) étaient mariés avec un nombre moyen d’enfants à charge de 2 [0-7]. Cinquante et un patients (78,4%) habitaient en zone urbaine, alors que douze patients (18,4%) habitaient en zone rurale. L’origine géographique n’a pas été précisée dans 2 cas. Trente-sept patients atteints de PR étaient au foyer (57%). Les investigations avaient permis de retenir le diagnostic de poumon rhumatoïde chez 14 patients. L’étude analytique a montré que les patients avec poumon rhumatoïde avaient un âge moyen statistiquement plus avancé (p=0,029) que les patients sans poumon rhumatoïde. Il n’y avait pas de différence en ce qui concerne les autres caractéristiques sociodémographiques entre les patients avec ou sans poumon rhumatoïde (sexe: p=0,365; statut martial: p=0,074; milieu rural: p=0,607; profession: p=0,851).

Conclusion :
A la différence de la plupart des travaux de la littérature, notre étude n’avait pas objectivé d’association positive entre le sexe masculin et le poumon rhumatoïde. Par contre, l'âge était un facteur prédictif de l’atteinte pulmonaire.

Introduction :
L’atteinte pulmonaire, manifestation extra-articulaire la plus fréquente de la polyarthrite rhumatoïde (PR), est associée à une morbi-mortalité élevée. Son impact sur les caractéristiques de la maladie reste peu étudié dans notre pays. On se propose d’étudier les particularités cliniques, biologiques, radiologiques et évolutives de la PR avec atteinte pulmonaire.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective portant sur 65 dossiers de patients suivis pour PR colligés dans un département de Rhumatologie au sein d’un service de Médecine Interne. Les données cliniques, immunologiques, biologiques et radiologiques ont été recueillis et comparés entre les patients avec et sans atteinte pulmonaire. La corrélation a été évaluée par le score de Pearson (seuil de significativité p ≤ 0,05).

Résultat :
Il s’agissait de 65 patients âgés en moyenne de 56±12,8 ans [26-82]. Le sex-ratio (F/H) était de 4. Quatorze patients (21,5%) avaient une atteinte pulmonaire de type poumon rhumatoïde. Les patients avec poumon rhumatoïde avaient un âge moyen de 62±12,4, statistiquement plus avancé que les patients sans poumon rhumatoïde (p=0,029). Le sexe ratio était comparable dans les 2 groupes avec prédominance féminine. La présence d’antécédents personnels était significativement associée à l’existence de poumon rhumatoïde, en particulier la dyslipidémie (28% vs 8% ; p=0,037). L’IMC était plus élevé de manière statistiquement significative chez les patients avec poumon rhumatoïde (p=0,032).Concernant les caractéristiques de la PR, seul le nombre d’articulations douloureuses (NAD) était significativement plus élevé chez les patients avec poumon rhumatoïde (p=0,034). La valeur moyenne de la VS était statistiquement plus élevée chez les patients avec atteinte pulmonaire (p=0,032). Sur le plan immunologique, la positivité et la valeur moyenne des AAN était statistiquement plus élevée en cas de poumon rhumatoïde (p=0,012). Il n’y avait pas de différence en matière de FR, anti CCP et atteinte structurale. L’existence de poumon rhumatoïde n’avait pas montré d’impact sur la réponse aux traitements.

Conclusion :
Selon notre étude, les particularités de la PR avec atteinte pulmonaire étaient un âge plus avancé, un IMC plus élevé, une VS plus élevée, un NAD plus élevé et des AAN positifs à des taux élevés.

Introduction :
La qualité de vie est un concept très large pouvant être influencé par la santé physique du sujet, son état psychologique et ses relations sociales et intimes, notamment sexuelles. Cette dernière est pourtant rarement abordée dans les scores d’évaluation des rhumatismes inflammatoires chroniques et notamment au cours de la Polyarthrite rhumatoïde (PR). L’objectif de notre étude était d’évaluer le retentissement des troubles de la sexualité sur la qualité de vie des patients atteints de PR.

Matériels et méthodes :
Méthodes : Etude transversale portant sur 71 patientes atteintes de PR (critères de l'ACR/EULAR 2010). La qualité de vie a été évaluée par le questionnaire du SF36 (The 36-Item Short Form Health Survey). Il comporte 36 items regroupés en 8 domaines de la vie quotidienne. Chaque domaine est noté de 0 (altération maximale de l'état de santé) à 100 (absence d'altération de l'état de santé). Deux scores ont ainsi été calculés, reflétant l'état de santé globale physique (PCS) et psychologique (MCS). L’auto-questionnaire FSFI (Female Sexual Function Index) a été utilisé pour évaluer les 6 dimensions de la fonction sexuelle féminine : le désir, l’excitation, la lubrification, l’orgasme, la douleur et la satisfaction. Une dysfonction sexuelle est définie pour un score inférieur ou égal à 26. L’étude de liaison entre deux variables qualitatives a été effectuée par le test du chi2, et entre une variable qualitative et une variable quantitative par le test de Student. Le seuil de signification p a été fixé à 0,05

Résultat :
Il s'agissait de 71 femmes âgées en moyenne de 47,6 ± 8,2 ans [29 - 65]. La durée moyenne d'évolution de la PR était de 9,25 ± 6,7 ans [0,5 - 24]. Le score moyen du FSFI était de 24 ± 6,7 [10 - 35]. La dysfonction sexuelle était présente chez 49% des patientes. Toutes les dimensions de la sexualité étaient altérées particulièrement les domaines du désir et de l'excitation. Les scores composites moyens du SF36 étaient: de 55,49 ± 23,07 pour le PCS et de 61,59 ± 25,19 pour le MCS. Tous les domaines du FSFI étaient positivement corrélés aux scores du SF36, à l’exception du domaine de la douleur sexuelle qui n’était corrélée à aucun domaine de la qualité de vie.

Conclusion :
Dans notre étude la qualité de vie était influencée par la fonction sexuelle des patientes. Une meilleure connaissance et évaluation de ce domaine sont nécessaires afin d’améliorer la qualité de vie des patients atteints de PR

Introduction :
La qualité de vie est définie par l'organisation mondiale de la santé (OMS) comme étant « la perception qu'a un individu de sa place dans l'existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes ». Douleurs, raideurs et fatigue, souvent observés au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR), peuvent être à l’origine d’une détérioration de la qualité de vie. Notre objectif était de déterminer les facteurs pouvant influencer la qualité de vie des patients atteints de PR.

Matériels et méthodes :
Etude transversale portant sur 71 patientes atteintes de PR (critères de l'ACR/EULAR 2010). L’évaluation de l’activité de la maladie a reposé sur le nombre d’articulations douloureuses (NAD), le nombre d’articulations tuméfiées (NAT), la vitesse de sédimentation (VS) et le DAS28 (disease activity score 28) VS. Le retentissement fonctionnel a été évalué par l’indice fonctionnel de qualité de vie (Health Assessment Questionaire ou HAQ) et la fatigue et la douleur par l’échelle visuelle analogique (EVA) (0-10). La qualité de vie a été évaluée par le questionnaire SF36 (The 36-Item Short Form Health Survey). Il comporte 36 items regroupés en 8 domaines de la vie quotidienne. Deux scores ont ainsi été calculés, reflétant l'état de santé globale physique (PCS) et psychologique (MCS). L’étude de liaison entre une variable qualitative et une variable quantitative a été effectuée par le test de Student. Le seuil de signification p a été fixé à 0,05.

Résultat :
Il s'agissait de 71 femmes âgées en moyenne de 47,6 ± 8,2 ans [29 - 65]. La durée moyenne d'évolution de la PR était de 9,25 ± 6,7 ans [0,5 -24]. Le NAD moyen et le NAT moyen étaient de 3,66 ± 4,3 et 1,34 ± 2,2 respectivement. Le HAQ moyen était de 0,39 ± 0,66. Les scores composites moyens du SF36 étaient de : 55,49 ± 23,07 pour le PCS et de 61,59 ± 25,19 pour le MCS. Une corrélation significative négative a été notée entre la santé physique (PCS), mentale (MCS) et les indices d'activité de la PR: le NAD (p < 0,001, r= -0,45), le NAT (p< 0,001, r=-0,41), le DAS 28 VS (p< 0,001, r=-0,42), le HAQ (p< 0,001, r=-0,61), l'EVA douleur (p< 0,001, r=-0,58) et l'EVA fatigue (p< 0,001, r=-0,48). En revanche, aucune corrélation n’a été retrouvée avec la VS.

Conclusion :
L'amélioration de la qualité de vie physique et psychologique des patients atteints de PR passe par un meilleur contrôle de l'activité de la maladie

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est caractérisée par une évolution imprévisible pouvant aboutir à une destruction articulaire parfois majeure. Certains facteurs prédictifs ont été rapportés. Le but de notre étude était de rechercher une relation entre les auto-anticorps et la destruction articulaire chez des patients atteints de PR.

Matériels et méthodes :
Etude transversale incluant 69 patients atteints de PR (critères de l’ACR-EULAR 2010). La recherche de facteur rhumatoïde (FR) (anti-IgG humaine et anti-IgG animale) et d’anticorps anti-peptides cycliques citrullinés (anti-CCP) a reposé sur la méthode ELISA (sandwich enzyme-linked immuno-sorbent assay). Chaque patient a eu des radiographies des mains-poignets et des avants-pieds de face. Chaque articulation a été notée 0 (pas de pincement ou pas d’érosion) ou 1 (présence de pincement ou présence d’érosion). Le score SENS total correspondait à la somme du score SENS pincement (notes obtenues pour 15 articulations de chaque main et 6 articulations de chaque avant-pied) et du score SENS érosion (notes obtenues pour 16 articulations de chaque main et 12 berges articulaires de chaque avant-pied). L’étude de corrélation entre 2 variables quantitatives a été effectuée par le test de Pearson. L’étude de liaison entre 2 variables qualitatives a été effectuée par le test du chi2 et celle d’une variable qualitative et quantitative au moyen du test de Student. Le seuil de signification p a été fixé à 0,05.

Résultat :
Il s’agissait de 7 hommes et 62 femmes, âgés en moyenne de 45,4±11,3 ans. La PR était immunopositive dans 59 cas (85,5%). Le taux moyen de l’anti-IgG humaine était de 222,4 UI/ml et celui de l’anti-IgG animale était de 169,4 UI/ml. Les anti-CCP étaient positifs dans 54 cas (79,4%) avec un taux moyen de 121,8 UI/ml. Il s’agissait d’une PR érosive dans 42 cas (60,8%). La valeur moyenne du score SENS pincement était de 9 [0-42], celle du score SENS érosion de 8 [0-41] et celle du score SENS total de 18 [0-79]. La présence de pincement articulaire était liée à la positivité du FR (p=0,04) mais non liée à la positivité des anti-CCP ni au titre de ces derniers. La présence d’érosion était liée au titre de l’anti-IgG animale (p=0,035) et de l’anti-IgG humaine (p=0,036) mais non liée à la positivité du FR ou des anti-CCP. Le score SENS pincement était significativement lié à la positivité du FR (p=0,003), au titre de l’anti-IgG humaine (p=0,002) et animale (p=0,047) mais non lié à la positivité ou au titre des anti-CCP. Le score SENS érosion était significativement lié à la positivité du FR (p=0,000) et des anti-CCP (p=0,017) et au titre de l’anti-IgG animale (p=0,026). Le score SENS total était significativement lié à la positivité du FR (p=0,001), au titre de l’anti-IgG humaine (p=0,012) et animale (p=0,01) ainsi qu’à la positivité des anti-CCP (p=0,041).

Conclusion :
En accord avec les données de la littérature, le FR et les anti-CCP semblent représenter des facteurs prédictifs de progression structurale au cours de la PR.

Introduction :
Les étiologies de l’atteinte hépatique au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) sont diverses et souvent intriquées, devenant de plus en plus fréquente. Le but de ce travail était de déterminer la prévalence de l’hépatopathie auto-immune au cours de la PR ainsi que le profil des patients porteurs de cette association.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective transversale incluant 150 patients porteurs d’une PR suivis sur une période de 5 ans [2010-2015]. Les patients atteints d’un syndrome de chevauchement ont été exclus. L’activité de la PR était jugée par le score DAS28CRP.

Résultat :
La population étudiée était composée de 124 femmes et de 26 hommes (sex-ratio de 0,21), âgés en moyenne de 57,09 ± 12,52 ans. L’âge moyen de début de la PR était de 49,25 ± 12,5 ans, avec une durée d’évolution moyenne du rhumatisme de 7,52 ± 9,2 ans. Le score DAS28 CRP moyen était de 5,83 ± 1,38. Soixante-six malades (44%) ont présenté une atteinte hépatique dont plus que la moitié (58%) ont été découvertes au cours de l’évolution de la PR. Une hépatopathie auto-immune a été diagnostiquée chez 2 patients (3%). Il s’agissait d’une cirrhose biliaire primitive (CBP) avec des anticorps anti-LKM1 et anti-GP210 positifs dans le premier cas, découverte lors de l’exploration d’une cholestase asymptomatique ayant apparu 8 mois après le diagnostic de la PR. La deuxième malade présentait une hépatite auto-immune (HAI) de type 1 avec des AAN positifs, des anticorps anti muscle lisse (anti-ML) positifs et anti SLA positifs, Dans le deuxième cas, la PR a été diagnostiquée 14 mois après l’HAI devant un tableau de polyarthrite chronique et érosive avec des ACPA positifs. Nous avons eu recours à la ponction biopsie du foie chez les 2 patientes. L’étude histologique a objectivé dans chaque cas des lésions hépatiques différentes essentiellement à type de : une cirrhose hépatique dans un cas et une discrète cholestase intrahépatique sans signes d'atteinte auto-immune dans l’autre cas. La découverte d’une hépatopathie auto-immune avait un impact thérapeutique sur la prise en charge de la PR, d’une part, en contre indiquant les traitements à pouvoir fibrosant (méthotrexate) et de l’hépatopathie d’une autre part avec mise de la CBP sous acide ursodésoxycholique et l’HAI sous azathioprine. La patiente porteuse de CBP a été mise sous sulfasalazine et celle avec une HAI a été mise sous azathioprine. L’évolution des hépatopathies était stationnaire sans apparition de cirrhose avec un bon contrôle de la PR attesté par un DAS28 (CRP) moyen de 2,22.

Conclusion :
Le faible pourcentage d’hépatopathie auto-immune associée à la PR dans notre travail (3%) rejoint les données de la littérature en confirmant la rareté de cette atteinte. Cette association, malgré que rare, nécessite une attention particulière vu les répercussions thérapeutique.

Introduction :
L’association d’une polyarthrite rhumatoïde (PR) et d’une polyglobulie essentielle est rare et pose un double problème diagnostique et thérapeutique par manque de données relatives à la tolérance des traitements de fond de la PR en présence de polyglobulie essentielle. Nous rapportons à ce propos le cas d’un patient présentant une association d’une PR et d’une polyglobulie essentielle posant un problème de prise charge thérapeutique.

Matériels et méthodes :
Un patient âgé de 34 ans était admis, en 2007, pour exploration d’une polyarthrite bilatérale et symétrique évoluant depuis 6 mois. Les antécédents médicaux comprenaient une polyglobulie essentielle diagnostiquée un an avant l’apparition de la polyarthrite. L’hémopathie était en rémission sous hydroxyurée. Le diagnostic de PR séropositive et érosive a été retenu selon les critères de l’ACR(1987) avec une positivité des ACPA, érosions sous chondrales à l’imagerie par résonnance magnétique des mains. Le patient a été traité par: prednisone et indométacine à la demande. La sulfasalazine à la dose de 2g/jour a été préférée devant la présence de polyglogulie essentielle. L’évolution était bonne sur le plan clinicobiologique : diminution de la polyarthrite avec une disparition du syndrome inflammatoire biologique. Une rémission durable de la maladie a été obtenue au bout de 4 mois définie par un score d’activité DAS28 (VS) à 2,15. Au bout de 5 ans d’évolution, le patient a présenté un échappement au traitement avec réapparition d’une polyarthrite intéressant les coudes et les poignets, une raideur matinale supérieure à 2 heures. Le score d’activité DAS28 VS était à 6,74 témoignant d’une forte activité de la maladie amenant à une majoration des doses de la sulfasalazine à 3g/jour sans aucune amélioration. Après concertation des hématologues, le patient a été mis sous Méthotrexate à la dose de 10mg/semaine avec disparition des articulations douloureuses et tuméfiées, une VS à 20 mm et un DAS 28 VS à 2.45 témoignant d’une rémission de la PR au bout de 3mois. L’évolution a été marquée par la réapparition d’une nouvelle poussée articulaire en 2016 amenant à une augmentation de la dose de Méthotrexate à 15 mg/semaine, suivie au bout de 3 mois d’une rechute de la polyglobulie (taux d’hémoglobine à 16,1g/dl). L’augmentation de la dose d’hydroxyurée a été suivie d’un nouveau contrôle de la polyglobulie (taux d’hémoglobine à 12,7g/dl).

Résultat :
Notre observation révèle un premier cas d’association entre la PR et la polyglobulie essentielle posant à la fois un problème diagnostic mais surtout thérapeutique. L’utilisation de Méthotrexate ne semble pas anodine et pourrait même aggraver l’hémopathie.

Conclusion :
La comorbidité au cours de la PR retentit directement sur la stratégie de prise en charge thérapeutique et influe ainsi sur le contrôle du rhumatisme.

Introduction :
Le tissu adipeux joue un rôle dans la physiologie de l’immunité de nombreux organes en sécrétant des adipocytokines susceptibles d’être impliquées dans la pathogénèse de plusieurs maladies inflammatoires telles que la polyarthrite rhumatoïde (PR). Plusieurs études ont suggéré que l’obésité pouvait avoir une influence négative sur la réponse aux anti-TNF. L’IMC pourrait donc être un facteur prédictif de réponse aux biothérapies dans la PR.

Matériels et méthodes :
Nous avons analysé de façon rétrospective 17 cas de PR ayant reçu une biothérapie et nous avons corrélé la réponse thérapeutique aux indices de masse corporelle des patients.

Résultat :
Il s’agit de 17 patients : 14 femmes et 3 hommes, dont l’âge moyen est de 51,5 ans, porteurs d’une PR déformante et destructrice séropositive dans 94% des cas, ayant évolué en moyenne pendant 8 ans. Il n’y avait pas de différence significative entre les 3 groupes (IMC normal, obèse et surpoids) en ce qui concerne l’atteinte d’une rémission de la maladie (DAS28 < 3,2). La réponse ACR/Eular à 6 mois était aussi comparable entre les 3 groupes (bon, moyen et non répondeur). L’échec d’un traitement biologique de première ligne ainsi que le taux de switch était plus élevé chez les sujets en surpoids, mais sans différence significative avec les 2 autres groupes. La durée d’utilisation des DMARDs classiques (méthotrexate, salazopyrine) avant le passage à la biothérapie était 2 fois plus court chez les sujets à IMC normal (5,3 ans) par rapport à ceux en surpoids et obèses (respectivement 10 et 8 ans ).

Conclusion :
l’obésité ne semble pas influencer la réponse thérapeutique aux divers agents biologiques au cours de la polyarthrite rhumatoïde mais semble affecter la durée de maintien des DMARDs classiques mais des études avec un nombre plus grand de patients sont nécessaires.

Introduction :
Les marqueurs biologiques de l’inflammation telle que la protéine C-réactive (CRP) sont d’un apport majeur pour l’évaluation de l’activité de la polyarthrite rhumatoïde (PR), influant la décision thérapeutique du rhumatologue. Dans la population générale, essentiellement féminine, des valeurs élevées de la CRP ont été associées à un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 Kg/m² [1].

Matériels et méthodes :
Nous avons mené une étude transversale portant sur 191patients suivis pour PR répondant aux critères de l’ACR 1987. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’influence de l’IMC sur la valeur de la CRP dans une population de malades traités pour PR. La valeur limite de la CRP était considérée à 6mg/L selon la technique utilisée dans le laboratoire d’analyse médicale de notre Centre Hospitalo-Universitaire.

Résultat :
L’âge moyen des patients était de 55,5 ±11,6 ans, avec un genre ratio (F/H) de 4,3. Ils étaient suivis pour PR depuis 7,4 ±7,4 années en moyenne, avec une activité de la maladie évaluée par DAS28 à 5,58 ±1.28.Cinq pour cent (7) des patients étaient en rémission ou en faible activité (LDA) et 95% avaient une activité modérée ou élevée de leur maladie au moment de l’étude. La valeur moyenne de la CRP était de 18,6 ±26,7 mg/L et celle de l’IMC de 27 ±6,8 Kg/m². Une CRP élevée était notée chez 69,9% des patients et une obésité (IMC > 30 Kg/m²) était observée dans 37,6% des cas. La corrélation entre la CRP et l’IMC était négative (r= -0,15) mais non significative (p= 0,8). Chez les cas de PR en rémission ou en LDA, cinq présentaient une CRP élevée : 3 étaient obèses et 2 avaient un IMC normal. Pour le reste de la cohorte, 70,3% des patients avaient une valeur élevée de la CRP. Discussion : L’étude menée sur la cohorte ESCAPE RA a montré une corrélation positive significative entre la valeur de la CRP et celle de l’IMC, mais seulement dans la population féminine [2]. A l’inverse, une corrélation négative significative entre ces deux paramètres a été observée dans la même étude chez les patients PR de sexe masculin avec des valeurs de CRP élevées chez les patients ayant un IMC bas ou normal. Ceci a également été noté plus récemment par George et al. [3].

Conclusion :
Dans notre cohorte de patients PR, on ne trouve pas de corrélation significative entre les valeurs de la CRP et celle de l’IMC. Néanmoins, il semble qu’une étude comparative entre les populations féminine et masculine soit nécessaire, de même qu’un suivi longitudinal des patients permettant d’étudier la cinétique de la CRP en fonction de l’activité de la maladie dans les différentes catégories d’IMC. Références: 1-Visser M, Bouter LM, McQuillan GM, Wener MH, Harris TB. Elevated C-reactive protein levels in overweight and obese adults. JAMA 1999;282:2131–5. 2-Giles JT, Bartlett SJ, Andersen R, Thompson R, Fontaine KR,Bathon JM. Association of body fat with C-reactive proteinin rheumatoid arthritis. Arthritis Rheum 2008;58:2632–41. 3-George MD, Giles JT, Katz PP, England BR, Mikuls TR, Michaud K, et al. Impact of obesity and adiposity on inflammatory markers in patients with rheumatoid arthritis. Arthritis Care Res2017;69(12):1789-98.

Introduction :
Le Medical Outcome Study Short Form 36 (SF-36) est le plus utilisé des scores génériques évaluant la qualité de vie liée à la santé. Ce questionnaire a été également adapté dans les maladies chroniques. Le but de ce travail est d’évaluer le SF-36 dans la polyarthrite rhumatoïde (PR) et d’apprécier l’impact de cette maladie sur la qualité de vie.

Matériels et méthodes :
C’est une étude transversale de 24 patients suivis dans notre service pour PR. La qualité de vie a été évaluée par le score SF-36 qui est constitué de 2 sous-échelles : un score de composite physique (SCP) incluant la fonction physique (PF), la limitation liée à la santé physique (RP), la douleur physique (PB) et la santé générale (GH) et un score de composite mental (SCM) incluant la santé psychique (MH), la limitation liée à la santé psychique (RE), la fonction sociale (SF) et la vitalité (VT).Plus le score est à la baisse , plus la qualité de vie est médiocre. La sévérité de la maladie était appréciée par le DAS 28 VS et le score du retentissement fonctionnel (HAQ).

Résultat :
Il s’agissait de 24 patients (21 femmes et 3 hommes) .la moyenne d’âge était de 55 ans [31-73]. Le DAS28 moyen et le HAQ moyen étaient respectivement 4,3 et le 1,7. Tous les domaines de la vie quotidienne étaient touchés par la PR avec un SCP de 34 et SCM 32,8. Dans la composite physique, le sous domaine de la limitation liée à la santé physique (RP) était le plus touché avec un score de 19,8. Il traduit la façon dont l’état de santé interfère avec le travail ou les autres activités quotidiennes. La fonction physique (PF) était également altérée avec un score à 51. Elle reflète l’impact de la maladie sur leur quotidien notamment la difficulté dans les tâches ménagères, les courses, les activités sportives. La douleur et la santé globale avaient un score respectif de 55 et 43. Dans la composite mentale, la façon avec laquelle la PR interfère avec les activités sociales normales était altérée. Elle était évaluée par la fonction sociale (SF) et la limitation liée à la santé psychique (RE) qui étaient respectivement 41,87 et 21,6.L’état émotionnel et cognitif du patient était évalué par la santé psychique (MH) avec un score de 51,3. La vitalité (VT) était estimée à 49,5. 15 patients (62,5%) ayant un DAS 28 supérieur à 3,2 avaient un SCP et SCM inférieur à 32. Egalement, un HAQ supérieur à 1,2 était corrélé à un score plus bas de ces deux domaines chez 12 cas (50%).

Conclusion :
La santé physique et la santé mentale sont nettement altérées au cours de la PR. La qualité de vie des patients est corrélée à la sévérité de l’activité de la maladie. Le SF-36 est un outil utile pour l’évaluation de la qualité de vie des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde.

Introduction :
La fatigue et la somnolence sont fréquentes au cours des maladies inflammatoires chroniques y compris la polyarthrite rhumatoïde (PR). Le but de notre étude est d’évaluer la prévalence de ces deux paramètres au cours de la PR ainsi que leur corrélation avec l’activité de la maladie et le traitement du fond prescrit.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude transversale descriptive menée auprès de 24 patients atteints de PR suivis au service de rhumatologie de SFAX, entre aout et Décembre 2017. La fatigue et la somnolence ont été évaluées respectivement par les scores : FACIT-Fatigue (FACIT) et l’Échelle de Somnolence d'Hepworth (EPS). Une fatigue sévère est définie par un score FACIT < 30. Le score d’EPS définit 3 items : score <8 : pas de dette de sommeil, score entre 9 et 14 : déficit de sommeil, score >15 : signes de somnolence diurne excessive. L’activité de la maladie était évaluée par le score DAS28 (VS).

Résultat :
Nous avons recruté 24 malades (21 femmes et 3 hommes) d’âge moyen de 55 ans [31-73 ans]. L’activité de la maladie était modérée dans 16 cas (DAS28> 3,2) et sévère dans 5 cas (DAS28 >5,2). Dans notre étude, 71% des patients (17 cas) se plaignaient d’une fatigue sévère (FACIT <30) avec un score moyen de FACIT à 25 et 29% des patients (7 cas) n’avaient aucune plainte. La prévalence et la sévérité de la fatigue étaient plus importantes lorsque la PR était plus active : 67% des patients ayant un DAS28> 3,2 rapportaient une fatigue sévère, contre 4% ayant une activité faible (DAS28<3,2). Le traitement du fond était à base de DMARDs seul dans 18 cas. La biothérapie était prescrite chez 6 patients (25% des cas) : 5 malades étaient sous antiTNF et 1 seul sous anti-IL6. La fatigue était moins présente chez les patients sous antiTNF : (60%) contre (72%) chez les patients sous DMARDs seul. La somnolence était retrouvée uniquement chez 3 patients (12,5%) : 2 cas de déficit de sommeil et un seul cas de somnolence diurne excessive. Ils avaient tous un score d’activité DAS 28 >3,2.

Conclusion :
Les prévalences de la fatigue et de la somnolence sont plus fréquentes chez les patients souffrant d’une PR active. Le traitement de fond spécialement les antiTNF semblent diminuer la fatigue en même temps qu'ils contrôlent l'activité de la maladie.

Introduction :
L'ostéoporose est fréquente au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Le but de notre travail est de chercher la possibilité d’un effet osseux délétère des anticorps anti-peptides cycliques citrullinés (ACPA) au cours de la PR.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective comportant 102 dossiers de PR, colligés entre janvier 2004 et juin 2017. Les patients ont été classés en deux groupes fonction de la positivité des ACPA (G1:ACPA+ vs G2:ACPA-) puis appariés selon : l’âge, le sexe, le tabagisme et la corticothérapie orale.

Résultat :
Notre population se composait de 21 hommes et 81femmes avec un âge moyen de 55 ans [31- 72].Trente-deux patients avaient un âge plus que 50 ans. La PR évoluait depuis en moyenne 11 ans [1-25]. Un tabagisme actif était observé dans 22 cas. La mise sous corticoïdes au long cours était notée chez 72 patients à une dose moyenne de 10 mg/j [5-15]. Les groupes étaient répartis en 61 et 41 patients respectivement pour G1 et G2. Le taux des ACPA était > à 200UI/ml dans 13 cas (24%). La DMO a conclu à : une ostéopénie dans 16 cas (G1) versus 15 cas (G2).Une ostéoporose a été retrouvée chez 27 patients dans G1 et 21 dans G2. Dans ce dernier, le T score moyen au site vertébral (12 cas) était de -2.9 [-3.8 ;-2.5] et au site fémoral (14 cas) de - 2.5 [-3 ;-2.5]. Parallèlement, pour le G1, le T score moyen au site vertébral (19 cas) était de -3.14 [-5.2 ;-2.5] et au site fémoral (13 cas) de -2.8 [-3.8 ;-2.5]. Dans un cas, une patiente ménopausée ACPA+ avait une fracture ostéoporotique vertébrale. La comparaison G1 vs G2 concernant l’avènement de l’ostéoporose a conclu à une différence statiquement significative en faveur de G2.

Conclusion :
Certes les causes d’ostéoporose chez les patients atteints de PR sont multiples mais la présence d’ACPA positifs serait aussi un facteur de mauvais pronostic osseux chez ces patients. D’autres études seront nécessaires pour savoir s’il s’agit d’un effet spécifique de cet anticorps sur l’ostéoclastogenèse.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est la plus fréquente des maladies inflammatoires rhumatismales chroniques .L’atteinte pulmonaire est l’une des principales manifestations extra-articulaires (50% des cas). L’amélioration des techniques d’imagerie a permis de mieux comprendre la multiplicité des atteintes du poumon rhumatoïde.

Matériels et méthodes :
C’est une étude transversale portant sur 44 patients atteints de PR selon la classification ACR-EULAR suivis dans un service de Rhumatologie sur une période de 5 mois (Août 2017-Décembre 2017).

Résultat :
Il s’agissait de 40 femmes (91%) et 4 hommes (9%), d’âge moyen de 56 ans [26-77 ans]. Seulement 5 patients étaient tabagiques (11%). 34 patients n’avaient pas d’antécédents (ATCD) pulmonaires. Un seul cas d’ATCD de pleurésie tuberculeuse avait été rapporté. Sur le plan clinique ,11 patients (25%) avaient des signes respiratoires (Dyspnée, toux sèche chronique). Des radiographies de thorax étaient réalisées chez tous les malades. Ils étaient pathologiques dans 17 cas (38%). Des épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) ont été faites chez 10 patients objectivant : 4 cas de syndrome restrictif et 3 cas de syndrome obstructif .L’EFR était normale dans les 3 autres cas. Tous les patients ont bénéficié d’une TDM thoracique en inspiration et en expiration. Elle était normale dans 6 cas (13%). L’inventaire des anomalies radiologiques était le suivant : Atteinte des voies aériennes (VA) dans 32 cas (73%), emphysème dans 11 cas (25%), atteinte interstitielle dans 7 cas (16%), nodules rhumatoïdes dans 6 cas (14%). Aucune atteinte pleurale n’a été rapportée. Dans les atteintes des VA, la bronchiolite constrictive était la plus fréquente (52%) suivie par les bronchectasies (25%) et enfin la bronchiolite cellulaire (4,5%). L’atteinte du parenchyme pulmonaire était dominée par la fibrose pulmonaire idiopathique ou commune type : PIC /UIP (6 cas). Un seul cas de pneumopathie organisée PO (ancienne terminologie de la bronchiolite oblitérante avec organisation pneumonique ou BOOP) a été trouvé.Un cas d’hamartochondrome du segment ventral du culmen a été isolé chez un patient. Les corticoïdes par voie orale étaient instaurés chez tous les malades. Le méthotrexate était indiquée dans 38 cas (86%) et arrêté dans 4 cas devant l’atteinte respiratoire sévère. La biothérapie était optée chez 8 patients dont un cas à cause de la fibrose.

Conclusion :
L’atteinte des VA distales, longtemps méconnue, est une authentique maladie du poumon rhumatoïde.Le scanner thoracique est d'un grand apport dans le diagnostic des formes symptomatiques mais également des formes infra-cliniques et infra-radiologiques.

Introduction :
Au cours des dernières années, plusieurs études ont suggéré le rôle des adipocytes et par conséquent de l’obésité dans l’activation de l’inflammation. L’objectif de ce travail était d’étudier la relation entre l’excès pondéral et les paramètres d’activité de la polyarthrite rhumatoïde (PR).

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective incluant des patients atteints de PR (critères ACR/EULAR 2010). L’activité de la maladie a été évaluée par l’échelle visuelle analogique (EVA) de la douleur, la durée de la raideur matinale, le nombre d’articulations douloureuses (NAD), le nombre d’articulations tuméfiées (NAT), la vitesse de sédimentation (VS), la C-Reactive Protein (CRP) et le Disease Activity Score (DAS28). Les patients ont été classés en 3 groupes selon l’indice de masse corporelle (IMC) : poids normal si IMC ≤ 25 Kg/m² (G1), surpoids si IMC entre 25 et 30 Kg/m² (G2) et obésité si IMC ≥ 30 Kg/m² (G3). Le seuil de signification statistique p a été fixé à 0,05.

Résultat :
Cinquante patients, 8 hommes et 42 femmes, âgés en moyenne de 54,4 ans [25-73] ont été inclus. La PR évoluait en moyenne depuis 160 mois [12-516]. Quatorze patients (28%) avaient un poids normal, 23 (46%) étaient en surpoids et 13 (26%) étaient obèses. La comparaison des différents groupes n’a pas révélé de différence significative concernant l’EVA douleur moyenne (4,9 G1 vs 5,3 G2 vs 5,5 G3 ; p=0,089), la durée moyenne de la raideur matinale (57 G1 vs 42 G2 vs 36 minutes G3 ; p=0,82), et le DAS28 (3,28 G1 vs 3,41 G2 vs 2,8 G3 ; p=0,24).

Conclusion :
Les données de la littérature plaident en faveur d’une association entre l’indice de masse corporelle et l’activité de la PR. Cependant, notre étude n’a pas établi ce lien. La confirmation de cette association conduirait à une adaptation de la prise en charge des patients atteints de PR.

Introduction :
L'articulation temporo mandibulaire (ATM) peut être affectée dans la polyarthrite rhumatoïde (PR) et son expression clinique est souvent mineure.

Matériels et méthodes :
Nous rapportons une étude transversale monocentrique analytique portant sur 90 PR successives, chaque patient a bénéficié d'un examen stomatologique, d'un bilan biologique. En cas de lésion grave, un scanner est demandé. Nous avons essayé de détailler la symptomatologie des ATM et de déterminer ses corrélations avec les paramètres de la PR.

Résultat :
Soixante-trois malades soit 70% des cas avaient une atteinte des ATM : 55 (81%) douleurs à la mobilisation, 20 (30,3%) tuméfactions, 15 (23%) crépitations, 8 (12%) limitations de l’ouverture buccale, 19 (29%) malocclusions dentaires, 49 (74%) difficultés masticatoires et 11 (16,7%) rétrognatismes. Par comparaison au groupe témoin, une palpation douloureuse des ATM (p<0,000) est significativement associée à la PR. Un désordre temporomandibulaire est plus fréquent chez les sujets adultes entre 40 et 60 ans, les patients gênés avec HAQ > 0,5 et devant un score radiologique total de Sharp modifié par Vander Heijde élevé. Les douleurs à la mobilisation des ATM sont significativement associées à une augmentation de l’IMC et à la PR (p<0,000). La tuméfaction des ATM est significativement associée à l’âge (plus fréquentes chez les sujets âgés), à l’augmentation de l’IMC, au DAS 28 vs et/ou DAS 28 crp élevé, à l’activité forte de la PR, à l’indice HAQ>0,5 et la VS accélérée. La crépitation des ATM est significativement associée à une activité très forte de la PR et une accélération de la VS. La limitation de l’ouverture buccale est significativement associée à l’âge (plus fréquente chez les sujets âgés), au surpoids, à la dose de méthotrexate élevée (20 mg/J), à la prise de Leflunomide et de la biothérapie. La malocclusion dentaire était significativement associée à des doses de 5mg/J de corticoïdes témoignant de l’activité inflammatoire de la PR et de la nécessité des corticoïdes pour la maitriser. Les difficultés masticatoires sont significativement associées à une ancienneté de 10 ans de la PR, à l’indice HAQ>0,5 et la présence d’une atteinte radiologique. De plus, le rétrognatisme est significativement associé au surpoids, DAS 28 vs et DAS28crp élevés.

Conclusion :
Le désordre temporo-mandibulaire est lié à une destruction ostéoarticulaire importante, responsable d’une gêne fonctionnelle importante. Le profil des PR avec une atteinte ATM avancée sont des PR particulièrement actives et sévères nécessitant une escalade thérapeutique.

Introduction :
Déterminer les particularités épidémiologiques de la Polyarthrite rhumatoïde (PR) dans la région du sahel.

Matériels et méthodes :
Etude transversale monocentrique descriptive des patients consécutifs, atteints de PR, retenue selon les critères de l’ACR1987 et/ou EULAR 2010, colligés au service de Rhumatologie sur une période de 06 mois (Novembre 2016-Avril 2017).

Résultat :
Quatre-vingt-dix patients ont été colligés. L’âge moyen était de 52 ± 10ans [27-78] avec une prédominance de la tranche d’âge 50 à 60 ans (45 % des cas). On a objectivé une prédominance féminine ou les femmes représentent 89 % des patients dont 54 femmes (60 %) étaient ménopausées et 25% sous pilules œstro-progestatives. La majorité des patients était non tabagique 66% des cas. Ce pourcentage varie selon le genre. En effet, 100% des hommes et 17% des femmes étaient des fumeurs. Concernant la consommation d’alcool, 5% des patients exclusivement des hommes consommaient de l’alcool. L’origine géographique de nos malades était urbaine dans 72 % des cas essentiellement de la région du Sahel Tunisien. La majorité de nos patients soit 78% des cas avait un niveau d’étude qui ne dépasse pas le niveau primaire. Dix malades soit 11% des cas avaient un niveau supérieur. 52 % des cas étaient non travailleurs notamment 51% chez la population active (âge < 60 ans). La majorité de nos patients avait un niveau socio-économique moyen (salarié...) avec un pourcentage de 83%.

Conclusion :
Les patients atteints de PR dans la région du sahel sont des femmes adultes non tabagique active (Ouvrière ++) avec un niveau socioéconomique moyen habitant essentiellement les zones urbaines.

Introduction :
Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde (PR) chez le sujet âgé est d’une difficulté accrue en raison de la fréquence des associations pathologiques et l’aspect trompeur des rhumatismes à début tardif. Dans ce travail, nous rapportons les particularités de deux observations d’une PR à début rhizomélique (PPR).

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 283 cas de PR menée dans le service de médecine interne du CHU Hédi Chaker de Sfax (Tunisie) durant la période allant de (1996-2010). Les patients diagnostiqués PR selon les critères de l’ACR 1990 et âgés de plus de 50 ans ont été inclus à l’étude.

Résultat :
23 cas de PR du sujet âgé ont été retenus. La présentation rhizomélique était notée dans 2 cas soit 8.7% des cas. Il s’agissait de 2 patientes âgées respectivement de 76 et 59 ans. La PPR était révélatrice de la PR chez les deux patientes. La PPR affectait la ceinture pelvienne et scapulaire et elle était accompagnée d’une polyarthrite périphérique dans les deux cas. Le syndrome inflammatoire biologique était constant avec une VS à 90 mmH1 et 62 mmH1et une CRP à 64 et 129mg/l. Le facteur rhumatoïde ainsi que les anti-CCP étaient positifs chez les deux patientes. Le bilan radiologique objectivait des géodes du carpe et du 5ème MTP chez une patiente. Le traitement consistait à des minibolus de solumédrol relayé par une corticothérapie à faible dose et les anti inflammatoires non stéroïdiens chez les deux patientes et un traitement de fond à base de méthotrexate était introduit chez une patiente devant la chronicité de l’atteinte articulaire. L’évolution était favorable dans les deux cas et une rechute de la PPR était notée chez une patiente. Des complications de la corticothérapie étaient notées chez une patiente à type d’osteonécrose de la tête fémorale.

Conclusion :
La PPR est une manifestation rare au cours de la PR à début tardif. La distinction entre une PR à début tardif dans sa forme rhizomélique d’une PPR reste difficile. L’existence d’une atteinte articulaire périphérique et des anticorps anti CCP permettent de redresser le diagnostic.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent. Elle touche tout âge surtout la femme adulte. Sa présentation clinique initiale demeure polymorphe. Objectifs : Déterminer les manifestations inaugurales des PR dans les régions de Monastir et préciser son délai diagnostique à l’aire des biothérapies

Matériels et méthodes :
Nous rapportons une étude prospective, transversale, de cas de PR successifs, suivis au service de Rhumatologie de Monastir sur une durée de 6 mois (novembre 2016-avril 2017), retenus selon les critères de l’ACR 1987 et/ou EULAR 2010. La PR est considérée précoce si l’évolution date de moins de 1an. Elle est ancienne si évolue depuis plus de 10 ans.

Résultat :
Quatre-vingt-dix cas ont été colligés. L’âge moyen de nos patients était de 52ans ± 10 [27 - 78ans]. Le sex-ratio était de 0,1. La durée moyenne d’évolution de la maladie au moment de l’étude était de 10 ans ± 86 mois [1 mois, 333 mois]. Le délai moyen entre le début de la symptomatologie et le diagnostic de la PR était de 42,7 mois ± 40 [1-230 (19 ans)]. L’âge moyen des patients au moment du diagnostic de la PR était 42ans ± 12[11,19 - 71,58]. Le délai diagnostique était <1an dans 27% des cas, entre 1 et 5ans dans 57% des cas, entre 5 et 10 ans dans 12% des cas et supérieur à 10 ans dans 4% des cas. Les facteurs déterminants d’un diagnostic précoce de la PR sont : Origine urbaine, un niveau intellectuel secondaire et universitaire, un niveau économique moyen. Le DAS28vs moyen de nos PR était de 4,57±1,44 [0,97-7,26]. L’atteinte articulaire inaugurale de la PR était à type de polyarthrite chez 59 malades (65,6 %), oligoarthrite chez 17 malades (18,9%), monoarthrite chez 7 malades (7,8%), début rhizomélique chez 7 patients (7,8%). Les déformations articulaires étaient présentes chez 65 malades, soit 72,22 % des cas. La répartition des déformations articulaires était comme suit : des pouces en Z dans 53 cas soit 80% des déformations articulaires de nos patients, une flexion des MCP dans 37 cas (56 ,1%), une déformation des poignets dans 27 cas (40,9 %), un avant pied triangulaire dans 27 cas (27 ,3 %) et un coup de vent cubital irréductible dans 19 cas (28 ,8 %). Presque tiers des PR avec un délai diagnostique < 5ans et 3/4 des PR avec un délai diagnostique >10 ans avaient des déformations articulaires.

Conclusion :
Le tableau de polyarthrite reste l’atteinte articulaire initiale la plus fréquente amenant les patients à consulter et aboutissant au diagnostic de PR mais au prix d’un retard diagnostique important. Le délai diagnostique moyen de notre série de 3ans et demi laisse poser de nombreuses questions quant à l’organisation de notre système de soin pour repérer les patients dans la fenêtre d’opportunité de l’action thérapeutique afin d’un meilleur contrôle de leur maladie. Des campagnes de sensibilisation aux près du ministère de tutelle et du grand public contre la PR paraissent nécessaires à l’aire des biothérapies pour préserver le pronostic fonctionnel et vital de nos patients.