Introduction :
Le taux de mortalité chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde est plus élevé que ceux de la population générale. Cette surmortalité est avant tout liée à une surmortalité cardiovasculaire. Le but de cette étude est d’évaluer la fréquence des facteurs de risque cardio-vasculaires et les événements cardio-vasculaires au cours de la PR.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective menée au service de rhumatologie incluant 47 patients atteints de PR (Critères d’ACR/EULAR 2009). Nous avons étudié les facteurs de risque cardio-vasculaires suivants (FRCV): tabagisme, surpoids, obésité, hypertension artérielle (HTA), dyslipidémie, diabète et hyperuricémie.

Résultat :
Il s’agissait de 42 femmes et 5 hommes (Sexe-ratio H/F = 0,12). L’âge moyen était de 52,5 ans (entre 19 et 80 ans). La durée moyenne d’évolution était de 76 mois (entre 3 et 240 mois). La maladie était active dans 73,9% des cas. Le facteur rhumatoïde et les anti-CCP étaient positifs respectivement chez 72,3% et 66% des patients. 78,7% des patients étaient sous corticothérapie avec une dose moyenne journalière de 10,23 mg. Tous les patients étaient sous Méthotrexate et une biothérapie était notée dans 29,8% des cas. Les FRCV étaient observés chez 80,9% des cas (n=38), répartis comme suit : Obésité (38,3%), diabète (29,8%), HTA (27,7%), surpoids (23,4%), dyslipidémie (20,5%), tabagisme (10,6%) et hyperuricémie (6,4%). Quinze patients (31,9%) présentaient un seul FRCV, sept patients (14,9%) avaient cumulé trois FRCV et trois patients (7,7%) avaient plus que quatre FRCV. Des pathologies cardio-vasculaires étaient retrouvées chez 5 patients (10,5%). Il s’agissait d’une ischémie aigue des membres chez 3 patients, d’une coronaropathie chez un patient et d’un accident vasculaire cérébral ischémique chez un patient. La prévalence des FRCV augmentait significativement avec l’âge. Les patients ayant des FRCV avaient une maladie plus active (DAS 28 VS moyen = 5,6 vs 4,8, p = 0,04). Il n’y avait pas de différence significative entre les patients avec et sans FRCV concernant : le sexe (p= 0,153), la durée d’évolution de la maladie (p= 0,115), l’utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens (p= 0,97) et l’utilisation de la corticothérapie (p= 0,973). La présence des FRCV n’était pas associée ni à la présence du FR (p= 0,847) ni aux anti-CCP (p= 0,909). Une particularité concernant la dyslipidémie, elle était plus observée chez les patients recevant une biothérapie (50%, vs 6,6% chez les patients non traités par biothérapie, p=0,002).

Conclusion :
En plus des facteurs de risque cardio-vasculaires classiques fréquemment retrouvés chez les sujets atteints de PR, cette maladie constitue en elle-même un FRCV indépendant. Selon plusieurs études, le sur-risque cardio-vasculaire est d’autant plus élevé que les patients ont une maladie active mal contrôlée et que les patients ont une activité immunologique forte (anti-CCP ou FR positifs). Cette dernière association n’a pas été démontrée au cours de notre étude. L’amélioration depuis une vingtaine d’années de la prise en charge de la PR a permis de diminuer la mortalité, essentiellement par une baisse d’incidence des événements cardio-vasculaires.

Introduction :
La douleur persistante et invalidante est le symptôme le plus fréquemment rapporté par les patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC). Cette expérience douloureuse peut être influencée par différents facteurs comme l’état anxio-dépressif ou le catastrophisme. Le but de notre travail est d’étudier l’impact du catastrophisme au cours des RIC.

Matériels et méthodes :
Etude transversale portant sur les patients atteints de RIC. Les données démographiques ainsi que les caractéristiques du RIC (durée d’évolution, activité de la maladie, retentissement fonctionnel et les manifestations extra-articulaires) ont été relevées. Le catastrophisme a été évalué par le score de Sullivan (SS). L'étude de corrélation a été effectuée par le test de Pearson. Une corrélation a été considérée comme statistiquement significative si p <0,05.

Résultat :
Vingt et un patients ont été recrutés : Quinze patients atteints d’une polyarthrite rhumatoïde (PR) et six patients d’une spondylarthrite (SA). L’âge moyen était de 55,1 ans [25-82]. Le sex ratio était de 0,2. L’âge de début de la maladie était en moyenne de 43,2 ans [17-79]. La durée moyenne d’évolution du RIC était de 9,5 années [3-40]. Chez les patients atteints de PR : Le facteur rhumatoïde était positif chez 73,3% des patients. Les anticorps anti-ccp étaient positifs dans 66,6% des cas. La PR était compliquée d’une LAA dans 2 cas et une atteinte pulmonaire interstitielle dans 2 cas. Le DAS28 moyen était de 5,2 [3,4-7]. Le score de retentissement fonctionnel HAQ moyen était de 1,4±0,7. Chez les patients atteints de SA : la SA était dans sa forme axiale et périphérique chez 3 patients. Elle était compliquée de coxite dans 2 cas, d’une uvéite dans 2 cas et un patient présentait une atteinte pulmonaire interstitielle. Les scores BASDAI, ASDAS (crp) et DAS28 moyens étaient respectivement à 4,5±1,4, 3,2±0,7 et 3,6±0,9. Le score BASFI moyen était de 43,8±18,8. Chez tous les patients atteints de RIC : l’EVA douleur (patient) moyenne était de 6,8. L’EGP était en moyenne à 72,3 [40-100]. L’EVA douleur (médecin) était en moyenne à 58±23,9. Le score de Sullivan était en moyenne de 30,4±11,9. Un catastrophisme a été retrouvé chez 61,9% des patients. Il s’agissait d’un catastrophisme sévère dans 52,3% des cas. Une corrélation statistiquement significative a été retrouvée entre le score de Sullivan et l’EVA douleur patient (p<0,0001) et l’EGP (p<0,0001). La corrélation entre la durée d’évolution de la maladie et le SS était à la limite de la significativité (p=0,005). Dans le groupe des patients atteints de PR une corrélation statistiquement significative a été retrouvée entre le DAS28 et SS (p=0,001).

Conclusion :
Dans notre étude le catastrophisme a été corrélé à l’EVA douleur patient, à l’EGP ainsi qu’à l’activité de la maladie chez les patients atteints de PR. Un dépistage du catastrophisme en « routine » permettrait de traiter ces patients par des thérapies cognitivo-comportementales et d’éviter la surenchère thérapeutique.

Introduction :
Evaluer le niveau de concordance entre les Disease Activity Score(DAS)28-VS et DAS28-CRP dans l’évaluationde la polyarthrite rhumatoïde(PR).

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective ayant portée sur 84 patients atteints de PR. Les critères diagnostiques étaient établis selon l’ACR 1987 ou ACR2009.Les scores d’activité de la maladie,DAS28-VS et DAS28-CRP, ont été relevés lors du dernier contrôle. Lacorrélation entre les deux scores a été déterminée par le test de chi2 de Pearson et la régression linéaire

Résultat :
Il s’agit de 64 femmes et 20 hommes. La durée d’évolution de la PR était de 9ans [1mois-37]. L’âge moyen était de 54ans [27ans-79ans]. Le facteur rhumatoïde était positif dans 50% des cas. Le nombre moyen d’articulations douloureuses était évalué à 10 [0-24]. Le nombre moyen d’articulations tuméfiées était de 5,6 [0-21]. L’évaluationglobale moyenne du patient était évaluée à 7,29[3-10].Lesvaleurs moyennes de la vitesse de sédimentation(VS) et de la C-reactiveprotein(CRP) étaient respectivement: 43,7mm/h [1-125] et de 26,8mg/L [0-143]. Les scores moyens du DAS28-VSet DAS28-CRP étaient respectivement : 5,19 [1,95-8] et 4,5 [1,03-6,3].La corrélation entre la VS et la CRP était faible(r=0,4 ; p<0,001).Toutefois, uneforte corrélation a été objectivée entre les deux scores d’activité(r=0,91 ; p<0,001)et qui a été consolidée par la régression linéaire avec DAS28-VS= 0,912 x (DAS28CRP)+ 0,915). Néanmoins, en utilisant le DAS28-VS,9,5% des patients avaient une PR très active alors qu’avec le DAS28-CRP, seulement 1% des patients étaient dans la même catégorie. Pour les patients en rémission, les valeurs étaient les mêmes, ce qui suggère que le DAS28-CRP sous-estime la maladie quand elle est très active.

Conclusion :
Notre étude montre qu’il existe une relation étroite entre le DAS28-VS et le DAS28-CRPet suggère la nécessité d’appliquer des valeurs seuil propres à chaque score.

Introduction :
L’imputabilité de la polyarthrite rhumatoïde (PR) dans la survenue de manifestations psychologiques est établie. Le but de ce travail est d’évaluer l’association éventuelle entre la dépression et l’inflammation au cours de la PR.

Matériels et méthodes :
Etude prospective transversale incluant 20 patients atteints de PR répondant aux critères de l’ACR EULAR 2010. Les caractéristiques de la maladie, les paramètres de l’inflammation ainsi que les paramètres d’activité de la PR ont été relevés (VS, CRP, DAS28VS, CDAI). Le questionnaire HAD a été mené explorant à la fois l’anxiété et la dépression. Les réponses des patients ont été retranscrites. On a comparé le syndrome inflammatoire ainsi que les paramètres d’activité entre les deux groupes : dépressifs (groupe 1) et non dépressifs (groupe 2) .une étude statistique a été menée. Le seuil de significativité a été fixé à 0.05.

Résultat :
L’étude a inclut 20 patients atteints de PR. l’âge moyen était de 52,2 ans [28-71] avec une prédominance féminine (ratio F/H de 5,67). La durée d’évolution moyenne de la maladie était de 5,7 ans [4mois-19 ans]. La PR était érosive dans 75% des cas. La majorité des patients n’avaient pas d’antécédents psychiatriques. Tous les patients étaient sous traitement de fond associé à une corticothérapie. Parmi les 20 patients, 12 souffraient de dépression (60%) et 50% avaient une anxiété. Plus de la moitié des patients dépressifs étaient chômeurs, 67% avaient un bas niveau intellectuel et la totalité ne pratiquaient aucune activité physique. Cinquante-huit pour cent des sujets dépressifs avaient une activité modérée. Une activité forte a été retrouvée dans 42% des cas. La vs moyenne était de 41,6mm [10-116] dans le groupe 1 contre 51,7 mm dans le groupe 2 (p=0 ,9). La CRP moyenne était de 24,8mg/l dans le groupe 1 contre 32,7mg/l dans le groupe 2 (p=0,9). ll n’y avait pas d’association significative entre la dépression d’une part et le DAS28, le CDAI d’autre part (p=0,9 ; p=0,5 respectivement). De même, L’analyse statistique n’avait pas décelé de relation entre la dépression d’une part et le statut marital (p=0,9), la profession (p=1) ainsi que le recours aux AINS (p=1) d’autre part.

Conclusion :
Le syndrome inflammatoire et l’activité de la maladie ne constituent pas les principaux facteurs liés à la dépression au cours de la PR. Néanmoins, Cette étude est un travail préliminaire dont le faible effectif ne permet pas de retenir de conclusions de manière formelle. Un échantillon plus important est nécessaire afin de déceler le véritable impact de la dépression sur l’inflammation.

Introduction :
La PR est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent de l’adulte. Il touche une population professionnellement active, cependant son caractère handicapant entrave l’activité professionnelle. Dans ce travail, on se propose d’étudier les caractéristiques socio-démographique et clinique des patients atteints de PR et qui exerce une activité professionnelle régulière.

Matériels et méthodes :
Nous avons mené une étude rétrospective sur une période de 10 ans (du 01/01/2008 jusqu’au 31/12/2017), au cours de laquelle nous avons relevé les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des patients atteints de PR et qui avaient une activité professionnelle au moment de découverte de la maladie. Ont été exclus de l’étude les sujets chez qui la maladie est apparue après la retraite ou à l’arrêt du travail.

Résultat :
Nous avons pu colliger 25 patients (13 femmes et 12 hommes) soit un sex-ratio de 0,92. L’âge moyen au moment de l’étude était de 50 ± 8 ans. Quatre-vingts pour cent des patients étaient mariés et 68% parmi eux avaient au moins deux enfants en charge. Concernant la PR, l’âge moyen du début de la maladie était de 40 ± 10 ans soit une durée moyenne d’évolution de 10 ans au moment de l’étude. Les patients étaient sous MTX dans 76% des cas (N=19). Dix-sept patients (68%) recevaient une corticothérapie à une dose moyenne de 9,6 mg/j. Le recours à l’hospitalisation au moment de la poussée était observé chez la quasi-totalité des patients (N=24, 96%). La moyenne du DAS28-CRP était de 4,32 ± 1,57 avec une répartition selon l’activité comme suit : modérée ou élevée chez environ le 3/4 des patients (N=18), faible chez 12% des patients (N=3) et le reste des patients étaient en rémission (N=4 soit 16%).La moyenne du HAQ était de 1,38 ± 0,69. Un patient sur quatre exprimait une invalidité légère à modérée alors que 76% de notre population ont exprimé une invalidité au moins modérée (60%) sinon sévère à très sévère (16%).

Conclusion :
La population des patients atteints de PR travailleurs est plus jeune avec une moindre prédominance féminine. Environ ¾ des patients ont une activité de la maladie modérée ou sévère et expriment une invalidité modérée ou sévère à très sévère.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est la maladie auto-immune la plus fréquente et se caractérise par une inflammation chronique des articulations pouvant conduire à leur destruction. C’est une maladie très hétérogène dont l’évolution est extrêmement variable d’un patient à l’autre. L'objectif de notre travail est de dresser un profil clinique, radiologique et biologique des patients atteints de PR

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective effectuée au service de médecine interne 82 patients atteints de PR. Les critères diagnostiques ACR 1987 et ACR/EULAR 2010 étaient remplis dans respectivement 79% et 21%des cas. Les données sociodémographiques, cliniques , biologique et radiologique étaient recueillies.

Résultat :
L'étude a inclus 82 patients, de majorité féminine (75,60 %), d'âge moyen 54,23 + 13,16 ans. L’âge de début de la maladie était de 44 ans avec un délai diagnostic de 47,34 mois. Dans 78,1% des cas, le mode de début était une polyarthrite, 20,7% oligoarthrite et une mono arthrite dans 1,2% des cas. La forme oligoarticulaire était plus observée chez les hommes La PR était érosive dans 80,5% des cas. La présence d’érosion était associée à un taux de facteur rhumatoïde plus élevé.Huit cas de coxite ont été notés dont 5 femmes et 3 hommes. Le groupe sanguin O positif, le tabagisme et l’activité de la PR étaient associée à la présence de coxite. La PR était immunonégative dans 16,2%.Dans 9,54 % des cas, le facteur rhumatoïde (FR) était positif et les anti CCP négatifs. Dans 33,75 % des cas, les anti-CCP étaient positifs et le FR était négatif et 30 ,40% avaient les deux positifs. Neuf patients avaient des anticorps antinucléaires (ANN) positifs.Soixante-et-un patients (74,4%) avaient une atteinte extra-articulaire. Il s’agissait de : atteinte oculaire (25cas), atteinte pulmonaire (24 cas),atteinte cardiaque (8 patients), nodule rhumatoide (10 patients). Les patients avec atteinte pulmonaire avaient un délai diagnostic plus important et une PR plus active .Un syndrome de sjogren était associé dans 17 cas, un lupus érythémateux systémique dans (2 cas ) et une thyroidite autoimmune dans 3 cas .Trois de nos patients avaient une chondrocalcinose articulaire associée à la PR.Un patient avait une spondyloarthrite associée.Sur le plan thérapeutique, les traitements de fond utilisés étaient : le méthotrexate (MTX) (51,9%) et la salazopyrine(21,1 %). La corticothérapie était utilisée dans 95,1% des cas avec une dose moyenne de 9,42 mg.Nous avons eu recours à la biotherapie dans 38 cas (46,35%) : Rituximab :20 , Infliximab :4,Adalimumab : 4, Tociluzimab :4, Etanercept :3, Certolizumab : 3

Conclusion :
La PR est le plus fréquent et le plus sévère des rhumatismes inflammatoires chroniques. C’est une maladie hétérogène de part sa présentation clinique, profil immunologique et radiologique. L’association à d’autres maladies auto-immunes est classique. Nous avons observé également une association à la chondrocalcinose articulaire et spondyloarthrite ankylosante. Des études à plus grande échelle sont nécessaires pour répondre à la question :s’agit-il d’une association fortuite ou existe-il un lien physiopathologique entre ces différentes pathologies ?

Introduction :
La PR est une affection qui touche des adultes en âge de production. Elle génère un handicap physique à l’origine d’une altération de l’activité professionnelle. Le but de ce travail était d’évaluer le rendement et le devenir professionnel chez les patients atteints de PR.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective sur dix ans (de 01/01/2008 au 31/12/2017) incluant les patients atteints de PR qui avaient une activité professionnelle au moment de découverte de leur PR. Nous avons relevé les données relatives à la maladie et à la profession. Nous avons utilisé le questionnaire « Work Productivity and Activity Impairement » (WPAI :RA) pour évaluer l’impact professionnel de la PR. Les paramètres utilisés pour évaluer la sévérité de la PR étaient le DAS28-CRP (reflet de l’activité) et le HAQ (reflet du retentissement fonctionnel).

Résultat :
Nous avons colligé 25 patients (13 femmes vs 12 hommes) avec un âge moyen de 50 ± 8 ans. Ils étaient peu qualifiés dans 64% des cas. Ils occupaient un poste manuel dans 84% des cas. Les salariés titulaires représentaient 52%. L’ancienneté professionnelle moyenne était de 22 ± 13 ans. Quatre-vingt pour cent des patients gagnaient leurs lieux de travail à pieds et la durée moyenne du trajet étaient de 15 minutes. Les principales contraintes au travail étaient : le port de charges lourdes (52%), les mouvements répétitifs (40%), la station debout prolongée (36%). Des difficultés avec l’employeur ont été rapportées dans 8 cas (32%) et avec les collègues dans 4% des cas. A l’aide du WPAI :RA, nous avons objectivé un taux d’absentéisme de 30,7%, un taux de présentéisme de 46,7%, une baisse totale moyenne de la productivité de 60,4%et une baisse moyenne des activités quotidiennes de 57,2%. Une corrélation positive et statistiquement significative était notée entre les résultats du WPAI et le HAQ d’une part et entre le WPAI et le DAS28-CRP d’une autre part. Le devenir professionnel de nos patients était marqué par : la démission chez dix patients (40%), le reclassement chez trois patients (12%), des aménagements de poste dans 2 cas, un licenciement dans un cas, une retraite anticipée dans un cas. Seulement huit patients (32%) ont préservé le même poste.

Conclusion :
La PR est une maladie qui interfère énormément avec le vécu professionnel du patient. Le rôle du rhumatologue ne se limite pas à la prise en charge médicale de la maladie mais devrait veiller sur maintien professionnel du patient en collaboration avec le médecin de travail.

Introduction :
L’inflammation au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) peut être à l’origine d’une modification des taux sériques de certaines protéines dont l’albumine. Notre étude vise à chercher un lien entre le taux d’albumine et l’activité de la maladie.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective colligeant 52 patients suivis pour PR selon les critères de l’ACR 1987 sur une période de 8 ans [2010-2018]. Tous les patients ont bénéficié de la mesure de l’albumine. Une hypo albuminémie était définie par une valeur <37,7 g/l. L’activité de la maladie était évaluée par le score DAS28(VS) et DAS28(CRP).

Résultat :
Il s’agit de 37 femmes et 15 hommes (sex ratio= 0,4) d’âge moyen de 54 ans [27-78] ans. La durée moyenne de l’évolution était de 9 ans [0,1-29]. Le score DAS28(VS) moyen était de 5,05±1,19. Le score DAS28(CRP) moyen était de 4,49±1,17. Le taux de VS et de CRP moyen étaient respectivement à 44,23 ± 30 mm /h et à 25,5 ± 32 mg/l. Une hypo albuminémie était retrouvée dans 34 cas (65,4%) avec une albuminémie moyenne de 34,5 ±5,05 g/l. L’activité de la maladie était respectivement faible (DAS28 CRP entre 2,6 -3,2) dans 3 cas (soit 6%), modérée (DAS28 CRP entre 3,2 -5,1) dans 28 cas (soit 54%) et sévère (DAS28 CRP > 5 ,1) dans 17 cas (soit 32%). Les patients ayants une maladie sévère avaient une hypo albuminémie plus fréquente que ceux ayant une activité modérée et faible (76% vs 67,8% et 33%). la différence n’était pas significative (p=0,3).Il existe une corrélation négative significative entre le taux d’albumine et le taux de la CRP (r= -3,46 ; p=0,012). De même, la corrélation est négative entre le taux d’albumine et le score DAS28 (VS) (r= -3,27 ; p=0,028) et le taux d’albumine et le score DAS28(CRP) (r= -3,05 ; p=0,02). La différence est statistiquement significative.

Conclusion :
Nos résultats montrent que l’hypo albuminémie est fréquente au cours d’une PR active. Un taux bas d’albuminémie est corrélé à une augmentation de la CRP et des scores d’activité DAS28(VS) et DAS28 (CRP).D’autres études à larges spectres sont nécessaires pour établir le lien entre ces paramètres.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) peut être à l’origine d’un important impact sur la qualité de vie des patients. Les mesures de la qualité de vie ont montré l’importance mais également la précocité de l’altération des domaines physiques et psychologiques au cours de la PR. Notre objectif était d’évaluer le retentissement de la PR sur la qualité de vie des patients tout en comparant les PR débutantes et anciennes.

Matériels et méthodes :
Etude transversale incluant des patientes atteintes de PR (critères de l'ACR/EULAR 2010). La PR a été considérée débutante lorsque le délai d’évolution était inférieur ou égal à 6 mois. La qualité de vie a été évaluée par le questionnaire SF36 (The 36-Item Short Form Health Survey). Il comporte 36 items regroupés en 8 domaines de la vie quotidienne: le fonctionnement physique (PF), la limitation des fonctions physiques (RP), la douleur (BP), la perception globale de la santé (GH), la vitalité (VT), la vie sociale (SF), la limitation émotionnelle (RE) et la santé mentale (SM). Chaque domaine est noté de 0 (altération maximale de l'état de santé) à 100 (absence d'altération de l'état de santé). L’étude de liaison entre une variable qualitative et une variable quantitative a été effectuée par le test de Student. Le seuil de signification p a été fixé à 0,05.

Résultat :
Il s'agissait de 71 femmes, âgées en moyenne de 48,3 ± 2,2 ans [29- 65]. La PR était débutante chez 15 patientes (21,1%). La durée moyenne d'évolution de la PR était de 3 ± 1,2 mois au cours de la PR débutante et de 9,78 ± 5,7 ans au cours de la PR ancienne. Au cours de la PR débutante, les domaines les plus touchés étaient ceux de la fonction physique et de la vitalité et le domaine le moins atteint était celui de la vie sociale. Les scores de la qualité de vie physique étaient comparables entre les formes débutantes et anciennes de la PR : PF ( 75,46 versus 67,42 ; p= 0,315), GH (62,20 versus 55,00 ; p=0,659), RP (45,83 versus 37,03; p=0,282), BP (57,22 versus 59,50; p=0,875). Il en était de même pour les scores psychologiques: RE (61,90 versus 66,67 ; p=0,376) et VT (53,54 versus 49,53 ; p=0,555) La limitation de la vie sociale et de la santé mentale était plus tardive avec des scores significativement plus altérés dans les formes anciennes: SF (84,71 versus 64,17 ; p= 0,034) et SM (68,38 versus 55,75; p=0,039).

Conclusion :
L’impact de la PR sur la qualité de vie est précoce. Dans notre étude, elle semble toucher précocement les domaines de la vie physique et épargner la vie sociale et la santé mentale. Une prise en charge multidisciplinaire, dès le diagnostic positif, pourrait permettre une amélioration de la qualité de vie à plus long terme.

Introduction :
La survenue d’une polyarthrite rhumatoïde (PR), responsable d’un changement physique et émotionnel et d’une rupture identitaire et sociale, peut interférer avec la fonction sexuelle. La plupart des difficultés sexuelles sont secondaires à l’activité de la maladie, au handicap fonctionnel ou à la fatigue. L’influence du statut sociodémographique est plus controversée. Notre objectif était d'évaluer l’impact des facteurs sociodémographiques sur fonction sexuelle des patientes atteintes de PR.

Matériels et méthodes :
Etude transversale incluant des patientes atteintes de PR (critères de l'ACR/EULAR 2010) ayant une activité sexuelle. L’auto-questionnaire du Female Sexual Function Index (FSFI) a été utilisé. Ce dernier comprend 19 items. Le score total est compris entre 2 et 36 avec une dysfonction sexuelle définie pour un score inférieur ou égal à 26. L’étude de liaison entre deux variables qualitatives a été effectuée par le test du chi2, et entre une variable qualitative et une variable quantitative par le test de Student. Le seuil de signification p a été fixé à 0,05.

Résultat :
Il s'agissait de 71 femmes âgées en moyenne de 47,6 ± 8,2 ans [29-65]. L’âge moyen des conjoints était de 50,9 ± 8 ans [32-70]. Les patientes étaient mariées en moyenne depuis 20,3 ± 10,5 ans [1-42]. Quatre vingt six pour cent d’entre elles étaient instruites: 26% étaient de niveau primaire, 43,2% de niveau secondaire et 9,8% de niveau universitaire. Cinquante-six pour cent des patientes vivaient dans un milieu urbain et 44% dans un milieu rural. Quarante-huit pour cent des patientes exerçaient une activité professionnelle. La dysfonction sexuelle était présente chez 49,3% des patientes. L’étude de la liaison entre les paramètres socidémographiques et la dysfonction sexuelle a montré l’existence d’une liaison significative avec l’âge des patientes (p=0,048) et l’ancienneté du mariage (p=0,01). En revanche, aucune liaison n’a été retrouvée avec l’âge du conjoint (p=0,060), le niveau éducationnel (p=0,625), l’exercice d’une activité professionnelle (p=0,080) ou le milieu de vie (p=0,945).

Conclusion :
Le retentissement de la PR sur la vie sexuelle des patientes peut avoir plusieurs étiologies. Notre étude a montré que les paramètres sociodémographiques peuvent avoir un impact important sur la fonction sexuelle en particulier l’âge des patientes et l’ancienneté du mariage.

Introduction :
L’étude de la perception personnelle de la fonction sexuelle au cours de la Polyarthrite rhumatoïde (PR) est un concept récent qui a été adopté par quelques études pour l’évaluation de la qualité de vie conjugale notamment de la satisfaction sexuelle. Notre objectif était d’évaluer les paramètres de la maladie associés à l’altération de la satisfaction sexuelle chez les patientes atteintes de PR

Matériels et méthodes :
Etude transversale portant sur des patientes atteintes de PR (critères de l'ACR/EULAR 2010) et ayant une activité sexuelle. L’évaluation de l’activité de la maladie a reposé sur le nombre d’articulations douloureuses (NAD), le nombre d’articulations tuméfiées (NAT), la vitesse de sédimentation (VS) et le DAS28 (disease activity score 28) VS. Le retentissement fonctionnel a été évalué par l’indice fonctionnel de qualité de vie (Health Assessment Questionaire ou HAQ) et la fatigue par l’échelle visuelle analogique (EVA) fatigue (0-10). L’autoperception des patientes de leur fonction sexuelle a été recherchée à l’interrogatoire par la question « D’après vous, la PR a-t-elle altéré votre satisfaction sexuelle ?». L’étude de liaison entre deux variables qualitatives a été effectuée par le test du chi2, et entre une variable qualitative et une variable quantitative par le test de Student. Le seuil de signification p a été fixé à 0,05.

Résultat :
Il s'agissait de 71 femmes âgées en moyenne de 47,6 ± 8,2 ans [29-65]. La durée moyenne d'évolution de la PR était de 9,25 ± 6,7 ans [0,5-24]. Parmi les patientes interrogées, 18 (25,4 %) ont décrit une altération de leur satisfaction sexuelle après le diagnostic de la PR. Le délai moyen de l’installation de ce trouble par rapport au diagnostic de la PR était de 1,37 ± 2,9 ans [0 - 12]. L’étude de la liaison entre l’altération de la satisfaction sexuelle et les paramètres de la maladie a montré l’existence d’une liaison statistiquement significative avec le NAD (p=0,019), l’EVA douleur (p=0,024), l’EVA fatigue (p=0,019) et le HAQ (p=0,016). En revanche, aucune liaison n’a été retrouvée avec le NAT (p=0,277), le DAS 28 VS (p=0,056) et la VS (p=0,194).

Conclusion :
La perception de la satisfaction sexuelle pourrait refléter la qualité de vie conjugale en particulier chez la femme. Dans notre étude, elle semble liée aux indices subjectifs de la PR. L’éducation thérapeutique des patientes en particulier celles faisant appel à leur famille pourrait permettre une meilleure prise en charge de la maladie et une amélioration de la qualité de vie des patientes.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est un facteur de risque cardiovasculaire aussi important que le diabète. L’inflammation chronique, le syndrome métabolique et la dyslipidémie jouent un rôle athérogène majeur. L’objectif de notre travail était d’évaluer les perturbations lipidiques au cours de la PR et d’étudier.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective descriptive colligeant 82 patients suivis pour PR durant une période de 8 ans [2010-2018].Tous les cas ont bénéficié du dosage de la protéine C réactive (CRP), du cholestérol (CT) et du triglycéride (TG). Le dosage du HDL cholestérol (HDL) et du LDL-cholestérol (LDL) était réalisé chez 22 patients. L’indice athérogène (CT /HDL) a été calculé (élevé si >4,85). L’activité de la maladie a été évaluée par le score DAS28(CRP).

Résultat :
Il s’agit de 62 femmes et de 20 hommes (sex ratio =0,32). L’âge moyen était 54 ans [27-79 ans]. La durée moyenne de l’évolution de la maladie était de 9 ans [0,1- 37 ans]. Les facteurs de risque cardiovasculaires étaient : diabète dans 22% des cas (n=18), obésité dans 18% des cas (n=15), hypertension artérielle dans 15% des cas (n=12), tabagisme dans 11% des cas (n=9). Le taux moyen de la CRP était 27 ± 33 mg /dl. Le score de DAS28(CRP) moyen était de 4,72 ±1,5. Le bilan lipidique avait conclu à une dyslipidémie dans 74,4% des cas (n=61). L’hypolipidémie était le trouble le plus fréquent (48,8 %). L’hyperlipidémie était retrouvée dans 20 cas (25,6%) : 14 cas d’hypercholestérolémie (17,1%) ,17 cas d’hypertriglycéridémie (20,7%). Parmi eux, 15 patients ne recevaient aucun traitement anti-lipidique. Onze cas avaient une diminution du HDL et 2 cas avaient une augmentation du LDL. Six patients parmi 22 avaient un indice athérogène élevé. Les patients ayant un DAS28(CRP)>3,2 avaient un indice athérogène moyen plus élevé (4,25 vs 3,7 ; p=0,5). Les patients sous une biothérapie (n=38) avaient un indice athérogène moyen plus bas que ceux sous traitement non biologique (3,8 vs 4,31 ; p=0,6).Il existe une corrélation significative entre la CRP et le cholestérol (r= - 0,25, p=0,02) et la CRP et le HDL (r= - 0,052, p=0,01). De même le LDL est corrélé avec la durée d’évolution de la maladie (r=0,44 p=0.04). En revanche il n’existe pas de corrélation significative entre la dose de la corticothérapie et les différents paramètres du bilan lipidique.

Conclusion :
La perturbation des paramètres lipidiques au cours de la PR est un véritable paradoxe lipidique avec une diminution du cholestérol total et du HDL. Une maladie ancienne et un score d’activité élevé sont les principaux facteurs.

Introduction :
Les mesures de la qualité de vie au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) ont montré l’importance et la précocité de l’altération du fonctionnement psychologique. Ces troubles semblent jouer un rôle important dans la survenue des dysfonctions sexuelles au cours de la PR. Notre objectif était d’évaluer la liaison entre le retentissement psychologique et la fonction sexuelle des patientes atteintes de PR.

Matériels et méthodes :
Etude transversale incluant des patientes atteintes de PR (critères de l'ACR/EULAR 2010) ayant une activité sexuelle. L’auto-questionnaire du Female Sexual Function Index (FSFI) a été utilisé. Ce dernier comprend 19 items. Le score total est compris entre 2 et 36 avec une dysfonction sexuelle définie pour un score inférieur ou égal à 26. Les troubles anxio-dépressifs ont été évalués par l’auto-questionnaire HADS (Hospital Anxiety and Depression Scale). Chaque item est noté de 0 à 3, permettant de calculer un score total de dépression (HAD D) et d’anxiété (HAD A). Au-delà d'un score de 10, la dépression et l’anxiété sont certaines. L’étude de liaison entre deux variables quantitatives a été effectuée par le test de Student. Le seuil de signification p a été fixé à 0,05. L’étude de corrélation a été étudiée par le coefficient de corrélation des rangs de Spearman (r).

Résultat :
Il s'agissait de 71 femmes âgées en moyenne de 47,6 ± 8,2 ans [29-65]. La durée moyenne d'évolution de la PR était de 9,25 ± 6,7 ans [0,5 -24]. La dysfonction sexuelle était présente chez 35 patientes (49,3%). Le score global du FSFI était en moyenne de 24,51 ± 5,6. Treize patientes (18%) avaient une dépression et 16 (22%) une anxiété certaine. En comparant les patientes avec et sans dysfonction sexuelle, le score du HAD D était significativement plus élevé chez les patientes ayant une dysfonction sexuelle (12,3 versus 7,2, p=0,015). Le score du HAD A était comparable entre les 2 groupes (10,9 en présence de dysfonction sexuelle versus 7,3 en l’absence de dysfonction sexuelle, p=0,122). Une corrélation négative entre les scores du HAD D, HAD A et le score global du FSFI a été retrouvée (p< 10-3, r=-0,469) et (p= 0,009, r=-0,310) respectivement.

Conclusion :
La relation entre le statut psychologique et la sexualité est complexe, multifactorielle et bidirectionnelle. Ces deux fonctions pouvant être influencées par la PR. Une éducation thérapeutique active, personnalisée et centrée sur le patient pourrait être proposée pour les évaluer au cours de la PR.

Introduction :
Bien connues pour leur rôle dans la coagulation sanguine, les plaquettes semblent jouer un rôle majeur dans l'inflammation au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Notre étude vise à chercher un lien entre l’augmentation du taux de plaquettes et l’activité de la maladie.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective colligeant 82 patients suivis pour PR durant une période de 8 ans [2010-2018].Tous les patients ont bénéficié d’une numération de la formule sanguine (NFS), de la vitesse de la sédimentation (VS) et de la protéine C-active (CRP). L’activité de la maladie était évaluée par le score DAS28(CRP).

Résultat :
Il s’agit de 62 femmes et 20 hommes (sex ratio= 0,32) d’âge moyen de 54 ans [27-79]. La durée moyenne de l’évolution était de 9 ans [0,1-37 ans]. Le score DAS28(CRP) moyen était : 3,05±1,27. Le taux de VS et de CRP moyen étaient respectivement à 43,7 mm /h ± 29,7 et 27 ± 33 mg/l. Quatre-vingt-cinq pour cent des patients avaient une maladie active avec un score DAS28(CRP)> 3,2.Une thrombocytose était retrouvée chez 11 patients (13,4 %).Leur score DAS28(CRP) était plus élevé que le reste des cas (5,01 vs 4 ,6 ; p=0,5).La corrélation entre le taux de plaquettes et le DAS28(CRP) n’était pas significative(r=0,05 ; p=0,6). Il existe une corrélation significative entre les taux de plaquettes et la CRP (r=0,27 ; p=0,016) et le taux de plaquettes et la VS (r=0,28 ; p=0,05).

Conclusion :
Une thrombocytose est corrélé à une augmentation de la VS et de la CRP. La compréhension approfondie du rôle des plaquettes dans la réponse inflammatoire au cours de la PR laisse entrevoir une nouvelle approche thérapeutique de cette maladie.

Introduction :
Les principes de prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde (PR) ont été révolutionnés ces dernières années par l’émergence des biothérapies. Le recours à la biothérapie doit cependant être précédé par une stratégie thérapeutique bien codifiée basée sur l’optimisation des traitements de fond synthétiques (csDMARDs). L’objectif de cette étude était d’évaluer la prise en charge thérapeutique de la PR avant le recours aux biothérapies.

Matériels et méthodes :
Étude rétrospective incluant des patients suivis pour une PR ayant nécessité le recours à la biothérapie.

Résultat :
Il s’agissait de 55 patients, 52 femmes (94,5%) et 3 hommes (5,4%) âgés en moyenne de 44 ans [18-65] au moment du diagnostic. Le traitement de fond de première ligne a été instauré immédiatement au moment du diagnostic chez 44 patients (80%). Il s’agissait du methotrexate (MTX) par voie orale chez tous les patients. La dose maximale prescrite du MTX était en moyenne de 18 mg/semaine avec une dose maximale supérieure ou égale à 20 mg chez 32 patients (58,1 %). Un passage à la forme parentérale était effectué chez 25 patients (45,5%) dont l’indication principale était une intolérance digestive (80%). Une corticothérapie orale à faible dose a été associée au MTX chez 50 patients (90%) avec une dose initiale moyenne de 8,8 mg/ jour. Le MTX a été associé à un autre csDMARDs chez 31 patients (56,4%): la Salazopyrine (SLZ) chez 30 patients (54,5%) et le leflunomide (LEF) chez un patient (1,8%). Le traitement par MTX était arrêté au bout de 42 mois en moyenne devant: un échec thérapeutique chez 39 patients (70,9%), une intolérance digestive chez 12 patients (21,8%), d’autres effets indésirables chez 3 patients (5,5%) et une réaction allergique chez un patient (1,8%). Le LEF en monothérapie a été utilisé en 2ème ligne chez 33 patients (60%) pour une durée moyenne de 24 mois. Ce traitement a été arrêté pour échec thérapeutique chez 26 patients (47,2%), effet indésirable chez 7 patients (12,7%) et une réaction allergique chez un patient (1,8%). La SLZ a été utilisée en 2ème ligne en monothérapie chez 5 patients (9%) pour une durée moyenne de 36 mois. Cette dernière a été arrêtée pour un échec thérapeutique chez 4 patients (7,2%) et pour un effet indésirable chez un patient (1,8%). Le premier traitement biologique a été instauré après une durée d’évolution moyenne de 78 mois. Les anti-TNF alpha ont été utilisés en premier lieu chez 45 patients (81,8%).

Conclusion :
Dans notre étude, la prise en charge thérapeutique de la PR adoptée par les rhumatologues respecte en grande partie les recommandations nationales relatives à l’usage des cDMARDs avant le recours aux biothérapies.

Introduction :
Le score HAQ (Health Assessment Questionnaire) est largement utilisé en rhumatologie surtout au cours des rhumatismes inflammatoires chroniques. Un autre score qui a été prouvé son intérêt dans l’évaluation d’autres pathologies non rhumatologiques est le Short Form SF 36 qui évalue les différents domaines de la qualité de vie de la limitation de la performance physique à la performance mentale. Notre objectif était de comparer les résultats des deux questionnaires dans l’évaluation de la qualité de vie des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR).

Matériels et méthodes :
C’est une étude transversale durant une période de 12 mois, incluant 37 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, qui étaient suivis au service de rhumatologie de Mahdia, Tunisie. Le diagnostic de PR a été retenu en se basant sur les critères ACR/EULAR 2010. Nous avons évalué pour chaque patient le questionnaire HAQ (score entre 0 et 3), le score global moyen (score entre 0 et 100) et les huit domaines du score SF 36 (activité physique (PF), limitation du rôle physique (RP), douleur (BP), santé générale (GH), vitalité (VT), activité sociale (SF), limitation du rôle émotionnel (RE) et santé mentale (MH)).

Résultat :
L'âge moyen de nos patients (32 femmes / 5 hommes) était de 53,1 ± 12 ans [21-76 ans. La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 11 ± 10 ans [1-34ans]. Le nombre moyen des articulations douloureuses était de 13,2 ± 9,6 et des articulations gonflées de 5,9 ± 7. Le score moyen d'activité de la maladie (DAS28) était de 5,5 ± 1,5 [2,9-8,2]. 51,3% des patients présentaient des déformations articulaires spécifiques, 83,8% une atteinte radiologique et 29,7% une ostéoporose. L’analyse biologique a montré que la moyenne de la vitesse de sédimentation (VS) était de 45 ± 27,1 mm à H1 et de la CRP était de 13,7 ± 25,3 mg/L. Le facteur rhumatoïde était positif dans 37,8% des cas, les anti-CCP étaient positifs dans 32,4% des cas. 81,1% des patients ont été traités par le méthotrexate et 13,5% par des traitements biologiques. Le HAQ moyen était de 1,58 ± 0,91 [0-2,875]. Le score global SF-36 était de 36,6 ± 18,7 [15,5-90,7]. 33 patients (89,2%) avaient une qualité de vie réduite (SF-36 <66,7). Les moyennes des différents domaines (PF, RP, BP, GH, VT, SF, RE, MH) étaient respectivement de 31,4; 18,9; 37,4; 41,3; 40,2; 49,8; 19,8; 53,9. Les domaines les plus gravement touchés étaient le RP et le RE. Dans notre étude, le score SF36 a montré une variation en sens inverse au score HAQ, avec une corrélation significative.

Conclusion :
Bien que le SF-36 soit plus précis que le HAQ dans l’évaluation de la qualité de vie chez les patients atteints de PR, le HAQ reste plus facile en pratique courante.

Introduction :
Plusieurs études ont montré une corrélation étroite entre l'activité de la maladie dans la polyarthrite rhumatoïde (PR) et la mauvaise qualité de vie, y compris les composants physiques et mentales. L'objectif de notre étude est d'étudier le degré de cette corrélation entre l'activité de la maladie et la qualité de vie dans une population tunisienne de PR.

Matériels et méthodes :
Il s'agit d'une étude transversale et descriptive durant la période de l'année 2016, incluant 37 patients suivis au service de rhumatologie de Mahdia, Tunisie. Le diagnostic de la PR est basé sur les ACR 1987 / EULAR 2010. Nous avons évalué pour chaque patient l'activité de la maladie, le questionnaire HAQ (coté de 0 à 3), le score SF-36 global et ses huit domaines

Résultat :
L'âge moyen de nos patients (32 femmes / 5 hommes) était de 53,1 ± 12 ans [21-76 ans]. La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 11 ± 10 ans [1-34]. L'analyse biologique a montré que la VS moyenne était de 45 ± 27,1 et la CRP était de 13,7 ± 25,3. Le score moyen d'activité de la maladie (DAS28) était de 5,5 ± 1,5 [2,9-8,2]. Le HAQ moyen était de 1,58 ± 0,91 [0-2,875]. Le score global moyen SF-36 était de 36,6 ± 18,7 [15,5-90,7]. 33 patients (89,2% des cas) avaient une qualité de vie réduite (SF-36 <66,7). Les domaines les plus gravement touchés étaient ceux de l’activité physique et émotionnelle. 22 patients (59,5%) avaient une activité sévère de la PR (DAS28> 5,1) avec un HAQ moyen de 1,98 et SF-36 de 32,08. Un déficit global en SF-36 (<66,7) a été retrouvé dans 20 cas (90,9%). Le score global du SF-36 a montré une variation en sens opposé au score HAQ, avec une corrélation significative (p = 0,000). Il a également montré une corrélation significative ( en sens inverse) avec le DAS28 (p = 0,01) et le nombre des articulations douloureuses (p = 0,002). Le HAQ était corrélé au DAS28 (p = 0,01), au nombre des articulations douloureuses (p = 0,003) et des articulations gonflées (p = 0,02). Cependant, nous n'avons pas trouvé de corrélation avec les marqueurs biologiques de l'inflammation (VS et CRP).

Conclusion :
Notre étude a montré une corrélation significative entre différents paramètres du score d'activité de la maladie et la qualité de vie dans la PR. Il est donc important de contrôler l'activité de la maladie pour améliorer la qualité de vie des patients atteints de PR.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire chronique caractérisée par une polyarthrite symétrique, déformante et destructrice, affectant les articulations périphériques, entraînant une invalidité, une morbidité et une mortalité élevée souvent dues à des complications cardiovasculaires. Le but de notre étude est d'évaluer le risque cardiovasculaire au cours de la PR en utilisant l'équation de Framingham et d'identifier les facteurs associés.

Matériels et méthodes :
Il s'agit d'une étude transversale incluant des patients atteints de PR, suivie pendant 6 mois au service de rhumatologie de l'hôpital universitaire Fattouma Bourguiba, à Monastir, en Tunisie. Le diagnostic de la PR a été établi selon les critères ACR / EULAR 2010 et le syndrome métabolique a été diagnostiqué selon les critères NCEP / ATP III 2005. L'évaluation du risque cardiovasculaire était basée sur l'équation de Framingham.

Résultat :
Soixante patients atteints de PR (53 femmes et 7 hommes) avec sex-ratio de 0,13. L'âge moyen était de 55,4±1,54 ans [26-77ans].L'indice de masse corporelle moyen était de 30,54±14,06 kg/m²[16,7-125kg/m²].7 patients (11,6%) étaient diabétiques,11(18,3%) hypertendus et 29(49,3%) dyslipidémiques.La sédentarité était trouvée dans 86,5% des cas, Le syndrome métabolique chez 27 patients(45%). La durée moyenne de la PR était de 9,70±8,19ans [0-36 ans]. Le DAS28 moyen était de 5,46 [0,81-8]. 15 patients (23,8%) avaient une durée de PR ≤2 ans et 44 patients (69,8%) avaient une durée >2 ans. La VSet la CRPmoyennes étaient de 54,26[12-125] et 29,35mg/L [0 -142,8] respectivement. Le facteur rhumatoïde et les ACPAs étaient positifs respectivement dans 70% et 61,7% des cas.Les différents traitements reçus par nos patients étaient les corticostéroïdes, les anti-inflammatoires, le méthotrexate, la salazopyrine, le lévoflunomide, les antipaludiques de synthèse et les anti-TNF alpha respectivement dans 98,3%, 53,3%, 88,3%, 18,3%, 11,6% et 25% et 1,7%. Le syndrome métabolique était associé à un âge plus élevé (p=0,05), à une sédentarité (p=0,005), à une durée de la PR> 2ans (p<0,001), à une VS élevée (p=0,04), à une CRP élevée (p=0,01), au DAS28 élevé (p=0,004) et au traitement au méthotrexate (p<0,001). Le score moyen de Framingham était de 9,70% [1-30%]. Un patient (1,7%) présentait un risque faible (<10%) de développer une maladie cardiovasculaire à 10 ans, 51 patients (85%) présentaient un risque modéré (10 à 20%), tandis que 8 patients (13,3%) présentaient un risque élevé (>20%) à 10 ans. Ce risque cardiovasculaire était associé à la présence d'un syndrome métabolique (p<0,001). Dans une analyse de régression logistique multi-variée, 4 facteurs prédisant l’apparition du syndrome métabolique au cours de la PR ont été identifiés: activité de la PR (p=0,03), corticothérapie à forte dose (p=0,01;OR=2,12), méthotrexate (p=0,01;OR=0,49) et un score élevé de Framingham (p=0,04).

Conclusion :
Notre étude a montré l'importante prévalence du syndrome métabolique dans la PR et son association avec un risque cardiovasculaire plus élevé. L'activité de la maladie, le traitement aux corticostéroïdes et le score de Framingham étaient les facteurs de risque les plus impliqués.

Introduction :
Les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) se plaignent souvent d’une fatigue qui s’accentue pendant les poussées, entraînant une détérioration de leur qualité de vie. L'objectif de cette étude était d'évaluer le degré de la fatigue chez les patients atteints de PR et d'en déterminer les facteurs associés.

Matériels et méthodes :
Il s'agit d'une étude descriptive transversale menée sur une période de 6 mois, incluant consécutivement tous des patients, suivis pour PR au service de rhumatologie et au département de médecine physique et de réadaptation de l'hôpital universitaire de Monastir. Les variables analysées étaient les paramètres socio-démographiques, cliniques, biologiques et fonctionnelles avec une évaluation de la fatigue par l'échelle visuelle analogique de fatigue (VAS-F) et l'inventaire multidimensionnel de la fatigue (MFI-20), l'activité de la maladie (DAS 28), la capacité fonctionnelle (Questionnaire HAQ(Health assessment questionnaire)) et l’évaluation de l’anxiété et dépression (score HAD(Hospital anxiety and depression scale)).

Résultat :
Notre étude a inclus 100 patients avec un âge moyen de 55,88 ± 10,5 ans (25 à 84 ans) et une prédominance féminine (85 femmes / 15 hommes). La maladie était modérément active dans 55% des cas. Le dépassement du VAS-F était de 5,62 ± 1,5. La fatigue était présente dans tous les domaines évalués par le MFI-20. La fatigue physique et la fatigue générale étaient les plus élevées avec une moyenne de 12,59 et 13,43 respectivement. La fatigue était positivement corrélée à l'âge, à l'IMC, à l'activité de la maladie, aux troubles anxieux et dépressifs, à la vitesse de sédimentation, à la capacité fonctionnelle et à la présence de signes radiologiques de destruction articulaire. Cependant, il n'y avait pas de corrélation significative entre la fatigue et l'éducation thérapeutique.

Conclusion :
La fatigue est un symptôme majeur rencontré fréquemment chez les patients atteints de PR. Ses facteurs associés sont multiples. Le praticien doit y faire face avec une certaine prudence.

Introduction :
L’atteinte des voies aériennes (VA) est la manifestation respiratoire la plus fréquente au cours de la Polyarthrite Rhumatoïde (PR), retrouvée dans 30 % des cas à la tomodensitométrie thoracique de haute résolution (TDM-HR). Elle peut revêtir plusieurs formes : bronchiolite folliculaire, bronchiolite constrictive, les bronchectasies et les bronchiolectasies. L'objectif de notre travail était d'évaluer la prévalence et les facteurs prédictifs de cette atteinte au cours de la PR.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective monocentrique incluant des patients atteints de PR et présentant une atteinte respiratoire, sur une période de 5 ans [2012- 2017]. Le diagnostic de PR était retenu selon les critères ACR/EULAR 2009. Les données sociodémographiques, cliniques étaient recueillies. La présence d’une atteinte des VA était documentée par une TDM-HR: bronchiolite et DDB(bronchectasies/bronchiolectasies). Une étude statistique était menée.

Résultat :
Parmi 42 patients atteints de PR et ayant une atteinte pulmonaire, 13 patients avaient une atteinte des VA. L’âge moyen était de 55.69 ans [39-85] avec un sexe ratio à 1,16. L’âge de début de la PR était de 48.46 ans [30-70]. La PR était séropositive dans 78.57% des cas. Les anticorps anti-peptides citrullinés étaient présents chez 42.85% des cas. La PR était érosive chez tous les patients. Le délai diagnostique moyen de l’atteinte des VA par rapport à la PR était de 4 ans [0-15]. Pour ces 13 patients, 5 (38,46%) présentaient une symptomatologie respiratoire, il s’agissait d’une dyspnée dans 60% des cas et d’une toux et d’infections bronchiques récidivantes dans 40% des cas. Le reste des patients était asymptomatique. La radiographie du thorax avait montré un syndrome bronchique dans 38,46% des cas, un syndrome interstitiel dans 30,76% des cas et elle était normale dans 38,76% des cas. Les EFR avaient montré un syndrome interstitiel léger à moyen dans 46,15% des cas, un syndrome obstructif dans 7,69% des cas et elles étaient normales dans 46,15% des cas. La TDM-HR avait montré : une DDB dans 71,42% et à une bronchiolite dans 27,58% des cas. La recherche de facteurs associés à la survenue d’une atteinte des VA avait identifié : un âge avancé de début de la PR (>50 ans) (p<0.0001), la positivité du facteur rhumatoïde (p=0.0001), une protéine-C réactive élevée (p<0.0001), une forte activité de la PR évaluée par le score d’activité Disease Activity Score (DAS28) (p<0.0001) et la présence d’érosions radiographiques (p<0.0001). En revanche, aucune association significative n’a été retrouvée avec le sexe masculin, la présence d’anticorps anti-peptides citrullinés et le tabagisme.

Conclusion :
Les bronchiectasies sont plus fréquemment rencontrées chez les sujets atteints de PR que dans la population générale. Ceci a été retrouvé dans notre population PR. La TDM-HR permet le diagnostic des formes asymptomatiques. Des nouvelles études cas-témoins permettront une meilleure compréhension de l'atteinte des VA au cours de la PR.

Introduction :
Notre objectif était de rechercher une association entre les paramètres immunologiques et la fréquence du recours à la chirurgie articulaire chez les patients atteints de PR.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective transversale incluant les patients atteints de PR répondant aux critères ACR 1987 et/ou aux critères ACR/EULAR 2010 et suivis sur une période de 15 ans [2000-2014. Les données cliniques et immunologiques (dosage du facteur rhumatoïde (FR), des anticorps anti-peptides cycliques citrullinés (ACPA) et des anticorps antinucléaires (AAN)) ont été collectées. -La recherche de ces différents anticorps a été effectuée par des techniques immunologiques (immunofluorescence indirecte, la méthode Enzyme-Linked Immunosorbent Assay). Le seuil de signification a été fixé à 0,05.

Résultat :
Il s’agissait de 500 patients (422 femmes) âgés en moyenne de 53,39 ans [21-83]. La durée moyenne d’évolution de la PR était de 12,08 ans [2-40]. Vingt-trois patients (39%) avaient une PR en activité sévère au moment de diagnostic avec un score DAS 28 VS moyen de 5,90 [3,41-8,65]. La PR était érosive chez 56 patients (96%). Le FR (mesurée chez 445 patients) et les ACPA (mesurées chez 85 patients) étaient positifs dans 71,4% et 60% des cas respectivement. Les AAN (mesurées chez 175 patients) étaient positifs dans 35% des cas. Cinquante-neuf patients (12%) avaient eu recours à la chirurgie articulaire durant cette période. Le FR et les ACPA étaient plus souvent positifs chez les patients opérés sans association significative (p=0,574, p=0,275 respectivement). Les AAN étaient significativement plus élevés chez les patients opérés (23% vs 6%; p <0,001; OR = 4,65).

Conclusion :
Notre étude a montré que des AAN positifs étaient associés à un risque plus élevé de chirurgie articulaire au cours de la PR. Ces facteurs prédictifs pourraient contribuer à améliorer les modalités de surveillance des patients atteints de PR à haut risque de destruction articulaire.

Introduction :
Connue comme une comorbidité au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR), l'obésité peut exposer à de nombreuses complications et contribue à réduire l'efficacité thérapeutique. Notre objectif était de déterminer l'impact du surpoids et de l'obésité sur la fréquence du recours à la chirurgie articulaire au cours de la PR.

Matériels et méthodes :
Il s'agit d'une étude rétrospective de 205 patients atteints de PR selon les critères ACR 1987 ou ACR / EULAR 2010 et suivis sur une période de 15 ans [2000-2014]. L'indice de masse corporelle (IMC) a été calculé et le recours à la chirurgie articulaire relevé.

Résultat :
Nous avons inclus 205 patients atteints de PR (130 femmes) âgés en moyenne de 52,4 ans [21-83]. La durée moyenne de la maladie était de 11,6 ans [2-40]. Tous les patients avaient une PR en activité moyenne à sévère au moment de diagnostic avec un score DAS 28 VS moyen de 5,68 ± 1,24. L'IMC moyen était de 27,98 kg/m² [15,80-40,32]. Soixante-trois patients (30,7%) patients avaient une corpulence normale, 6 patients (1,2%) avaient un poids insuffisant, 69 patients (33,6%) étaient en surpoids et 67 patients (32,6%) étaient obèses. Le traitement initial ne dépendait pas de la catégorie d'IMC. L'IMC ne semblait pas influencer le recours à la chirurgie articulaire (p = 0,059). En effet, comparativement aux sujets de corpulence normale, les patients en surpoids et obèses n'avaient pas subi plus de chirurgie articulaire (p=0,059).

Conclusion :
Notre étude a montré que l'IMC n'avait pas d'influence sur le recours à la chirurgie articulaire au cours de la PR.

Introduction :
Le méthotrexate (MTX) reste la pierre angulaire des traitements de fond de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Il est associé à des effets indésirables digestifs (nausées, vomissements et douleurs abdominales) dont la sévérité peut conduire à une mauvaise observance thérapeutique. L’objectif de ce travail était d’évaluer la tolérance du MTX chez des patients ayant une PR à l’aide d’un score validé le Methotrexate Intolerance Severity Score (MISS) et d’évaluer l’observance thérapeutique du MTX à l’aide d’un score validé le Compliance Questionnaire on Rheumatology (CQR) et par la suite de déterminer l’influence de l’intolérance du MTX sur l’observance thérapeutique de celui-ci.

Matériels et méthodes :
Etude transversale incluant des patients atteints de PR répondants aux critères ACR-EULAR 2009 et traités par des doses stables de MTX depuis au moins 3 mois, sur une période de 9 mois, entre Septembre 2016 et Juin 2017. Les données sociodémographiques, cliniques et para-cliniques ont été recueillies. Tous les patients ont répondus aux auto-questionnaires CQR et MISS évaluant respectivement l’observance et la tolérance du MTX. Une intolérance au MTX était définie par un score >=6 avec la présence d’au moins un symptôme d’anticipation, d’association ou comportementale (réf1). Une mauvaise observance était définie par un CQR<80%.

Résultat :
Cent patients ont été inclus, répartis en 87 femmes et 13 hommes (sex ratio= 0,15) et âgés en moyenne de 53,57 ans. Le MTX était administré par voie orale chez 91% des patients et par voie intramusculaire chez les 9% restant. La dose hebdomadaire moyenne de MTX était de 15,4 mg, et la durée moyenne de prise était de 76,75 mois. Le MTX était associée à la sulfasalasine dans 9% des cas et à une biothérapie chez 26% des patients. Une mauvaise observance du MTX était trouvée chez 77% des patients. Le score MISS moyen était de 5,24[0-26]. Une intolérance au MTX était notée chez 36% des patients. Nous n’avons pas trouvé que l’intolérance au MTX affectait l’observance thérapeutique (p=0,07). De même nous n’avons pas trouvé de relation statistiquement significative entre l’observance thérapeutique et les différents items du score MISS (Tableau I). Items du score MISS Groupe 1 Groupe 2 P Douleurs abdominales après MTX 15 40 0,355 (NS) Douleurs abdominales avant MTX 7 22 0,682 (NS) Douleurs abdominales en pensant au MTX 8 23 0,822 (NS) Nausées après MTX 11 40 0,143 (NS) Nausées avant MTX 5 22 0,769 (NS) Nausées en pensant au MTX 5 23 0,912 (NS) Vomissements après MTX 7 9 0,740 (NS) Vomissements avant Mtx 3 4 0,187 (NS) Fatigue 10 34 0,944 (NS) Pleurs 2 7 0,366 (NS) Irritabilité 10 33 0,720 (NS) Refus 4 4 0,063 (NS)

Conclusion :
Dans notre étude, l’intolérance au MTX ne diminuait pas de manière significative l’observance de celui-ci. La présence d’effets secondaires ne suffit donc pas à expliquer à elle seule la diminution de l’observance chez les patients.

Introduction :
Le Méthotrexate (MTX) est le traitement de fond de première ligne chez les patients ayant une Polyarthrite Rhumatoïde (PR) active selon les recommandations de l’EULAR 2016 et de la SFR 2014. Le pourcentage de malades répondant au MTX varie de 50 à 60%. Cette réponse est probablement déterminée par un certain nombre de facteurs dont l’observance thérapeutique. L’objectif de ce travail était de déterminer l’impact de la mauvaise observance sur l’activité de la maladie.

Matériels et méthodes :
Etude transversale incluant les patients atteints de PR traités par des doses stables de MTX depuis au moins 3 mois, sur une période de 9 mois. Les données sociodémographiques, cliniques, biologiques, immunologiques, radiographiques ainsi que les paramètres spécifiques de la PR (score d’activité DAS28, indice fonctionnel HAQ) et les données thérapeutiques ont été recueillies. Tous les patients ont répondu à un auto-questionnaire évaluant l’observance thérapeutique : Le Compliance Questionnaire on Rheumatology CQR.

Résultat :
Cent patients ont été inclus : 87 femmes et 13 hommes (sex ratio=0,15), âgés en moyenne de 53,57±10,43 ans. L’âge moyen de début de la PR était de 44,2[16-74] ans. La durée moyenne d’évolution de la PR était de 11,36±8 ans. La PR était immunnopositive pour le FR chez 77% des patients. Les ACPA recherchés dans 56% des cas étaient positifs dans 67,p% des cas. La PR était érosive chez 84%. Soixante pourcent des patients présentaient des manifestations extra-articulaires. Quarante-deux pourcent des patients avaient une PR en activité sévère au moment de l’étude avec un score DAS 28 VS moyen de 4,7±1,33. Six pourcent des patients avaient une invalidité sévère à très sévère attestée par un indice HAQ>2. Une bonne observance thérapeutique pour le MTX était retrouvée seulement chez 23% des patients. La non-observance thérapeutique du MTX ne semblait pas affecter les différentes paramètres d’activités de la maladie, à savoir le NAD, le NAT, la durée de la RM, le nombre de RN, L’EVA douleur, l’EGP, le HAQ ainsi que les paramètres biologiques de l’inflammation (VS et taux de CRP). Aucun lien n’a été retrouvé entre la non-observance thérapeutique du MTX et le DAS 28 VS, de même nous n’avons pas trouvé de relation statistiquement significative entre la non-observance et le caractère érosif de la PR.

Conclusion :
Curieusement, dans notre étude, la non-observance thérapeutique du MTX ne semble pas augmenter de manière significative les paramètres d’activité de la PR, contrairement à ce qui a été trouvé dans la littérature. Ceci pourrait être expliqué par le pourcentage important de patients ayant une activité sévère.

Introduction :
Bien que des multiples maladies auto-immunes puissent souvent coexister chez un même patient, l'association de la polyarthrite rhumatoïde (PR) avec la rectocolite hémorragique (RCH) est rare et a exceptionnellement été rapporté dans la littérature.

Matériels et méthodes :
Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 53 ans aux antécédents familiaux de polyarthrite rhumatoïde chez son frère, qui est suivie pour RCH depuis 9 ans .Actuellement en rémission sous mesalazine. Elle a consulté dans un tableau de polyarthrite bilatérale et asymétrique des grosses et des petites articulations évoluant depuis plus de 6 semaines. L’examen a trouvé des synovites des IPP de deux mains, et du poignet droit, squeeze test positif en bilatéral et une arthrite du genou gauche. Le bilan biologique a montré un syndrome inflammatoire important avec à l’EPP un profil inflammatoire (hyper alpha 2 globulinémie polyclonale).Les radiographies standard des deux mains et des deux avant pieds ont montré une déminéralisation en bande des MCP sans lésions destructrices évidentes. L’IRM du bassin n’a pas objectivé de sacro-iliite.Un bilan immunologique a été demandé montrant des anticorps anti-CCP et un facteur rhumatoïde fortement positif.,le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde a été retenu en se basant sur les critères ACR /EULAR 2010 (le score était à 7) avec un indice d’activité DAS 28 à 6,95.La décision était de mettre la patiente sous salazopyrine 3g/j et prednisone 15mg/j avec bonne évolution clinico-biologique.

Résultat :
Bien que la RCH soit souvent associée à des manifestations arthritiques telles que la spondylarthrite ankylosante et la sacro-iliite, la combinaison PR avec RCH est peu fréquente et dont le mécanisme éthiopathogénique est inconnu et reste à être établi.

Conclusion :
la polyarthrite rhumatoïde peut être associé aux MICI

Introduction :
L’échographie est une méthode d’exploration non invasive qui a démontré une bonne reproductibilité et une meilleure sensibilité que l’examen clinique à détecter les synovites. Le but de notre travail était de comparer le DAS28 échographique au DAS28 standard.

Matériels et méthodes :
Etude transversale s'intéressant aux patients PR répondant aux critères de l’ACR 1987. Une évaluation clinico-biologique a été faite. Une échographie des mains (en mode B et doppler puissance) a été réalisée par un opérateur en aveugle des données de l’examen clinique. Les articulations étudiées étaient les poignets, les métacarpo-phalangiennes (MCP) et IPP. En mode B: le grade variait de 0 (pas d’épaississement synovial, pas d’épanchement articulaire) à 3 (hypertrophie synoviale sévère avec ou sans épanchement important). En mode doppler: le grade variait de 0 (pas de signal Doppler) à 3 (signaux de vaisseaux confluents dans plus de 50% de l’aire de la synoviale.

Résultat :
Trente patients ont été inclus, dont 22 femmes, âgés en moyenne de 52 ans (22-76 ans). L’âge de début moyen de la maladie était 48 ans (17-72). La PR était séropositive dans 17 cas et érosive dans 25 cas. Les patients avaient en moyenne 11 articulations douloureuses et 4 articulations tuméfiées (dont 4,1 au niveau des mains), la VS moyenne était 41. Le DAS28 standard moyen était de 5,3 (1,67-7,38). Le nombre moyen de synovites objectivées à l'échographie était 4 ,03 et le DAS28 échographique était de 5,3 (2,06-7,38). Il n'y avait pas de différence statistiquement significative entre le nombre d'articulations tuméfiées et le nombre de synovites objectivées à l'échographie (p=0,37) ainsi qu'entre le DAS28 standard et le DAS28 échographique (p=0,29).

Conclusion :
Dans notre étude, la supériorité de l'échographie dans la détection des synovites n'a pas été objectivée. Ceci serait expliqué par la petite taille de l'échantillon.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie auto-immune avec multiples manifestations extra-articulaires dominées, après les nodules rhumatoïdes, par l’atteinte pulmonaire pouvant mettre en jeu le pronostic vital. La pneumopathie infiltrante diffuse (PID) est rencontrée souvent à la phase d’état mais peut être un mode de révélation de la PR dans moins de 10% des cas. Il y a peu de données concernant les atteintes pulmonaires révélatrices de PR. Nous rapportons trois observations de PID révélatrice de PR.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective, descriptive menée dans un milieu rhumatologique entre 2012 et 2017, ayant recueillis les patients atteints de PR selon les critères ACR/EULAR 2009 révélée par une PID. Pour chaque patient, nous avons relevé les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, radiologiques, la prise en charge thérapeutique.

Résultat :
Trois patientes étaient incluses. L’âge moyen était de 68 ans [60-67]. Aucune des patientes n’était tabagique. L’âge moyen de début de la PR était de 63.3 ans [64-70]. Le délai d’apparition de la PR était variable : la PID précédait la PR de 1 an, 3 ans et 10 ans. Le facteur rhumatoïde (FR) et les anticorps anti-protéines citrullinées (ACPA) étaient positifs chez toutes les patientes. Deux sur trois patientes avaient une PR érosive. La Vitesse de sédimentation moyenne à la première heure et la protéine C réactive (CRP) moyenne étaient respectivement 47 et de 11.83 mg/l [11-85] [7,9- 17,4]. La maladie était fortement active chez toutes les patientes avec un DAS28 moyen à 5.3 [4,4-5,9]. Deux patientes avaient une ostéoporose et un syndrome sec en plus de l’atteinte pulmonaire. Toutes les patientes présentaient un syndrome restrictif moyen aux explorations fonctionnelles respiratoires (EFR). Une seule patiente avait bénéficié d’un lavage broncho-alvéolaire et qui avait montré un infiltrat inflammatoire à prédominance lymphocytaire. Toutes les patientes avaient bénéficié d’une exploration par imagerie. La radiographie de thorax était normale chez la patiente ayant un intervalle PID-PR de 1an; et elle avait montré un syndrome interstitiel chez les deux autres. La tomodensitométrie Haute Résolution (TDM-HR) avait conclu à une pneumopathie interstitielle non spécifique (NSIP) avec un aspect en verre dépoli chez 2 patientes et une pneumopathie interstitielle commune (UIP) chez une patiente. La PR était traité par Salazopyrine dans tous les cas. Pour l’atteinte respiratoire, une corticothérapie par voie générale était prescrite dans deux cas et par voie inhalée dans 1 cas avec une bonne évolution.

Conclusion :
Comment ne pas méconnaître une PR devant une PID ? La démarche diagnostique est essentiellement clinique, aidée par quelques examens biologiques essentiels. La recherche clinique et biologique devra être renouvelée lors du suivi dans les mois et les années suivantes afin de dépister des formes initialement idiopathiques et secondairement rattachées à un contexte donné.

Introduction :
L'atteinte du rachis cervical haut est la complication rachidienne la plus fréquente et la plus redoutable au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR). L’atteinte du rachis cervical inférieur (RCI) est moins fréquemment retrouvée et est peu étudiée. Le but de notre étude était de déterminer les particularités cliniques et paracliniques de cette atteinte.

Matériels et méthodes :
Il s’agissait d’une étude descriptive rétrospective portant sur les patients atteints de PR répondant aux critères de l’ACR et ayant bénéficiés d'une IRM rachidienne, colligés en milieu rhumatologique entre janvier 2006 et Aout 2017. Les données cliniques (signes fonctionnels, signes neurologiques) et radiologiques (radiographies standard et IRM du rachis cervical) ont été recueillies.

Résultat :
13 patients ont été colligés, dont 9 femmes (70%),âgés en moyenne de 63 ans (51– 75 ans). La durée moyenne d’évolution de la PR était de 6 ans. Tous les patients étaient sous traitement de fond avec une bonne observance dans 46% des cas. Douze patients étaient symptomatiques au niveau du rachis cervical. Les douleurs étaient à type de cervicalgie inflammatoire dans 8 cas. et de névralgie cervico- brachiale C6 dans 3 cas. L’examen physique avait objectivé une limitation douloureuse du rac his c ervic al dans 5 c as et un syndrome pyramidal dans 7 c as. La radiographie standard du rachis cervical ne montrait pas d'anomalie au niveau de RCI dans tous les cas. Une IRM a été demandée pour suspicion de luxation athloïdo-axoïdienne dans 9 cas, une suspicion de myélopathie cervicarthrosique dans 3 cas et pour dorsalgie dans un cas. L’IRM avait révélé des discites inflammatoires chez 4 patients dont l’étage le plus fréquemment atteint était C5-C6, un anté-listhésis de C4 dans 1 cas, une érosion des corps vertébraux de C5 C6 C7 dans 1 cas, des saillies et/ou barres disco-ostéophytiques dans 12 cas dont les étages les plus fréquemment atteints étaient C4-C5 et C5-C6. Un bloc vertébral C4 C5 était retrouvé dans 2 cas.

Conclusion :
L'atteinte du rachis cervical bas est loin d'être rare au cours de la PR et semble être dominée par l'atteinte d'origine dégénérative. Une prise en charge spécifique doit être effectuée pour améliorer la qualité de vie de ces patients.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent entrainant une destruction articulaire progressive avec des répercussions fonctionnelles, sociales, psychologiques et professionnelles importantes. Le but de notre travail était d’étudier le retentissement professionnel de la PR et d’étudier son impact sur la qualité de vie des sujets en est atteints.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude transversale descriptive et analytique portant sur des patients atteints de PR et diagnostiqués au service de Rhumatologie du CHU Fattouma Bourguiba Monastir selon les critères EULAR 2010. Les arrêts de travail et la capacité de travail d’une part et la qualité de vie d’autre part étaient évalués respectivement par le WHO-HPQ, le WAI et le HAQ.

Résultat :
La moitié de nos malades ont arrêtés définitivement leur activité professionnelle à cause de leur maladie. L’abandon du travail était retrouvé dans 48% des cas, une mise en invalidité sans 28% des cas, une retraite anticipée dans 12% des cas et un congé de maladie de longue durée dans 12% des cas. La majorité de ces arrêts sont survenus à 5 ans d’évolution de la maladie. Une absence au travail a été observée dans 84%, elle était estimée à 38 heures par mois. Utilisant le WHO-HPQ, l’absentéisme relatif moyen au cours des 4 dernières semaines était à 20% et le présentéisme relatif moyen était de 70%. Les facteurs prédictifs d’arrêt de travail étaient le moyen de transport entre le lieu de résidence et celui de travail, le secteur d’activité, la catégorie professionnelle, la VS et la présence de coxopathie. Les patients en activité professionnelle avaient une moyenne de score WAI 28, 80% d’entre eux avaient une capacité de travail faible à modérée. Les facteurs prédictifs d’une mauvaise capacité de travail étaient le type de profession, l’exposition aux gestes en hyperflexion des poignets et aux gestes répétitifs, un taux d’absentéisme élevé, un taux de présentéisme bas et un score HAQ élevé. La qualité de vie de nos patients était altérée. En effet, la moyenne du score HAQ était 1,65. Il était supérieur à 0,5 chez 88% des cas les classant comme porteurs d’un handicap physique sévère. Les facteurs prédictifs d’une mauvaise qualité de vie étaient la présence de déformation articulaire et score WAI bas.

Conclusion :
Nos résultats ont montré une capacité de travail plus altérée et un handicap physique plus sévère que celui observé dans d’autres pays. En plus des facteurs prédictifs d’arrêt de travail trouvés dans notre étude, certains auteurs insistent sur l’âge, le niveau d’instruction, les contraintes physiques et psychosociales. Un prolongement possible de ce travail pourrait être la poursuite de l’étude sur une période plus longue pour augmenter la taille de l’échantillon et pour augmenter la puissance statistique des résultats et vérifier la validité du WAI et du WHO-HPQ dans la PR.

Introduction :
Des études récentes ont montré une prévalence accrue des néoplasies chez les patients présentant un rhumatisme inflammatoire chronique (RIC). Ce risque pourrait être plus important chez les patients exposés aux agents anti-TNF. L’objectif de cette étude est d’étudier les aspects épidémiologiques, cliniques et évolutifs de l’association des néoplasies aux RIC

Matériels et méthodes :
: Etude rétrospective portant sur 7 cas néoplasie chez des patients suivis pour RIC colligés dans un service de rhumatologie sur une période de 10 ans

Résultat :
Il s’agissait de sept malades : deux femmes et cinq hommes. Deux patients étaient suivis pour spondyloarthite ankylosante avec une durée moyenne d’évolution de 90 mois et un BASDAI moyen à 4,32 et cinq pour polyarthrite rhumatoïde avec une durée moyenne d’évolution de 134,4 mois avec un niveau d’activité élevé (DAS28 moyen à 5,13). L’âge au moment de diagnostic de la néoplasie était de 53 ans, aucun patient n’avait d’antécédents familiaux de néoplasie. Le tabagisme était noté chez trois patients. Trois patients étaient sous methotrexate pendant une durée moyenne de 92 mois. Deux patients étaient sous biothérapie : l’un a eu 5 mois d’Adalimumab, l’autre a eu 14mois d’Etanercept et 14 mois de Tociluzimab . On a isolé 3 néoplasies pulmonaires, une néoplasie mammaire, un carcinome hépatocellulaire, un adénocarcinome du colon et une tumeur cérébrale. Concernant les 3 patients ayant une néoplasie pulmonaire, il s’agissait des hommes , deux d’entre eux étaient tabagiques (40 PA) . La découverte était fortuite à l’occasion d’une radiographie du thorax réalisée de façon systématique. Le patient ayant développé un carcinome hepatocellulaire était suivi pour hepatite B pour5 ans . Uniquement 2 patients avaient une localisation secondaire : néoplasie mammaire avec métastases osseuses, carcinome hépatocellulaire avec carcinose péritonéale et métastases pulmonaires. L’évolution était favorable dans 85,71 % des cas, un patient porteur du carcinome hépatocellulaire est décédé dans un tableau d’état de choc septique La découverte de la néoplasie a imposé l’arrêt du methotrexate dans 3 cas, on a eu recours au Rituximab dans 2 cas devant la forte activité de la polyarthrite rhumatoide

Conclusion :
Un cancer sur six est causé par des conditions d'inflammation chronique, ce risque est majoré par les traitements immunosuppresseurs qui constituent un pilier du traitement de fond des rhumatismes inflammatoires chroniques Des études au long cours de large cohorte de PR sont nécessaires afin de définir les facteurs de risque pour les néoplasies

Introduction :
Le syndrome du canal carpien (SCC) est plus fréquemment retrouvé chez les patients souffrants d’une polyarthrite rhumatoïde (PR) par rapport à des sujets témoins et ce d’autant plus qu’ils possèdent des facteurs de risque de cette pathologie. Bien que le mécanisme de la lésion serait une compression, on constate à l'échographie que la surface de la section transversale du nerf médian est augmentée de volume et que sa mesure présente une bonne corrélation avec l’étude de la conduction nerveuse. L’objectif de cette étude était de rechercher, à l’aide de l’échographie, un SCC chez des patients suivis pour une PR.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude transversale colligeant de façon consécutive des patients suivis pour une PR répondant aux critères ACR/EULAR 2010. Un examen physique a été pratiqué chez tous les patients recherchant un SCC clinique puis un examen échographique a été réalisé par un rhumatologue expérimenté, en aveugle des données cliniques, utilisant un appareil de type Esaote MyLAb 60 avec une sonde de balayage linéaire de 6-18 MHz. La limite pour le diagnostic échographique de SCC était fixée à 10 millimètres carrés (mm²) de surface de la section transversale du nerf médian. Le seuil de significativité p était fixé à 0,05.

Résultat :
Quarante-quatre nerfs médians ont été évalués chez 21 femmes et 1 homme, avec un âge moyen de 57 ans [29-82], atteints d’une PR évoluant depuis en moyenne 11 ans [3-28]. Deux patientes étaient sous contraceptifs oraux et deux autres étaient suivies pour une hypothyroïdie sous Lévothyroxine. Les valeurs moyennes des scores DAS28 (vs) et DAS28 (crp) étaient respectivement de 3,85 [2,58-5,41] et 3,21 [2,68-4,03]. Cliniquement, quatre nerfs médians (9%) étaient symptomatiques avec un test de Tinel et/ou Phalen positif. A l’échographie, la surface de la section transversale du nerf médian était de 8mm² en moyenne [5-15]. Cette mesure était supérieure ou égale à 10 mm² dans 7 cas (16%) associée à une ténosynovite des fléchisseurs communs des doigts dans un seul cas. Aucune relation n’a été retrouvée entre la symptomatologie clinique et la surface de la section transversale du nerf médian. Par contre, une corrélation statistiquement significative a été retrouvée entre cette valeur et le score DAS28 (p=0,039). Aucun lien n’a été retrouvé entre la mesure de cette surface d’une part et l’âge (p=0,960), les facteurs de risque (p=0,225) ou la durée d’évolution de la PR (p=0,263) d’autre part.

Conclusion :
Dans notre étude, 16% avaient un SCC échographique. Cependant, aucune corrélation entre les données cliniques et échographiques n’a été retrouvée probablement en raison du faible effectif. Une confrontation aux données de l’électromyogramme serait nécessaire.

Introduction :
L’articulation sterno-claviculaire peut être touchée au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) ; cependant, son atteinte semble être sous-estimée par les rhumatologues. Les objectifs de ce travail étaient de déterminer la prévalence de l’atteinte de l’articulation sterno-claviculaire au cours de la PR et d’évaluer la relation éventuelle entre les signes cliniques et échographiques.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude transversale incluant de façon consécutive des patients suivis pour une PR répondant aux critères ACR/EULAR 2010. Un examen clinique des articulations sterno-claviculaires a été pratiqué chez tous les patients ainsi qu’un examen échographique utilisant un appareil de type Esaote MyLAb 60 avec une sonde de balayage linéaire de 6-18 MHz par un rhumatologue expérimenté en aveugle des données cliniques. Les lésions élémentaires suivantes étaient recherchées : érosions, ostéophytes, calcifications, synovites et présence d’un signal Doppler. Le seuil de significativité p a été fixé à 0,05.

Résultat :
Un total de 50 articulations sterno-claviculaires ont été évaluées chez 24 femmes et 1 homme avec un âge moyen de 57 ans [29-82] suivis pour une PR évoluant depuis en moyenne 12 ans [3-29]. Une corticothérapie était utilisée chez 80% des patients avec une dose journalière moyenne de 7 milligrammes. Tous les patients étaient sous un traitement de fond : Methotrexate (n=16), Sulfasalazine (n=2), Leflunomide (n=3), Tociluzimab (n=6), Etanercept (n=1) et Infliximab (n=1). Le score d’activité moyen était de 3,73 pour le DAS28 (vs) et de 3,08 pour le DAS28 (crp). Cliniquement, 16 articulations (32%) étaient atteintes : tuméfaction, douleur ou crépitation à la palpation contre 42 (84%) à l’échographie articulaire. Les lésions élémentaires retrouvées étaient par ordre de fréquence : érosions dans 20 cas (40%), ostéophytes dans 19 cas (38%), synovite dans 12 cas (24%) avec présence d’un signal Doppler dans 7 cas (14%) et calcifications dans 8 cas (16%). Une corrélation statistiquement significative a été retrouvée entre la symptomatologie clinique et la présence de calcifications à l’échographie (p=0,018). Par ailleurs, aucune relation n’a été retrouvée pour les autres lésions élémentaires : synovites (p=0,589), érosions (p=0,830) et ostéophytes (p=0,830). De même, aucun lien n’a été objectivé entre le score d’activité DAS28 (vs) et la présence d’un signal Doppler (p=0,146).

Conclusion :
Notre travail montre que l’échographie articulaire détecte, avec une meilleure sensibilité que l’examen clinique, l’atteinte sterno-claviculaire qui serait assez fréquente au cours de la PR. Une étude cas témoins, comportant une étude radiographique, avec un effectif plus important est nécessaire afin de mieux déterminer le rôle de l’inflammation systémique dans cette atteinte.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une polyarthrite symétrique déformante et destructrice touchant les articulations périphériques et conduisant à une incapacité, une morbidité et une mortalité élevée. La prévalence du syndrome métabolique (SM) au cours de la PR semble être élevée mais reste incertaine, suggérant que l’inflammation systémique et la thérapeutique peuvent y contribuer. L’objectif de notre travail était d’étudier la corrélation entre les caractéristiques cliniques et biologiques de la PR et la présence du syndrome métabolique.

Matériels et méthodes :
Etude transversale qui porte sur les patients atteints de PR, colligés au sein du service de rhumatologie du CHU Fattouma Bourguiba de Monastir. Cette étude s’est étalée sur une période de 6 mois. Nous avons inclu tout patient atteint de PR avec un diagnostic établi selon les critères de l’ACR 1987 ou les critères ACR/EULAR 2010. Le syndrome métabolique a été retenu selon 3 définitions : National Cholesterol Education Program/Adult Treatment Panel III 2005 (NCEP/ATP III 2005), International Diabetes Federation 2005 (IDF 2005), and American Association of Clinical Endocrinologists 2003 (AACE 2003).

Résultat :
Dans notre population, une large prédominance féminine était notée (88,3 %) avec un sexe ratio=0,13. L’âge moyen de nos patients était de 55,4 ± 1,54 ans. L'âge moyen de la population ayant un SM était de 58 ans (27 patients) (p=0,05). La durée moyenne d’évolution de la PR était de 9,70 ± 8,19 ans (0-36 ans). Les patients qui ont une durée d'évolution de leur maladie >2ans (19 patients soit 30,2 %) avaient plus de SM (p<0,001). Les patients qui étaient sédentaires (86,53 %) avaient plus de SM (p=0,005). Une VS et une CRP élevées étaient associées à la présence du SM( p=0,04 et 0,01). La moyenne du taux d’acide urique dans le sang était de 64,80 mg /l chez les patients ayant un SM ( p< 0 ,001) . La PR était très active chez les patients ayant un SM (DAS 28 moyen = 6,17) (p=0,004). 59 patients (soit 98,3%) recevaient une corticothérapie, parmi ces patients 26 (soit 43,3%) ont développé un SM. La présence du SM dans le groupe de PR recevant une dose de corticothérapie >7,5 mg/j était plus importante (p=0,018). 15 patients (soit 23,8%) ayant un SM prenaient des AINS (p<0,001). La prise du MTX était associée à une moindre présence du SM (p<0,001). C’est pareil pour les antipaludéens de synthèse (p=0,025). En analyse multi variée, quatre facteurs prédictifs de survenue du SM au cours de la PR ont été identifiés notamment l’activité de la PR (DAS28), la prise de la corticothérapie à dose importante, la non prise du Méthotrexate et la non prise des APS.

Conclusion :
Notre étude suggère que le SM est fréquent chez les patients âgés ayant une PR active et sévère, impliquant le rôle de l’inflammation chronique dans le développement de ce syndrome. La corticothérapie à doses élevées, les AINS et l’hyperuricémie semblent être associés à un risque accru de SM. La prise du Méthotrexate semble diminuer la prévalence de ce syndrome. Nos résultats concordent avec ceux des principales séries de la littérature.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) et les spondyloarthropathies (SPA) représentent les deux rhumatismes inflammatoires les plus fréquents. Une meilleure connaissance de l’évolution de ces malades a mis en exergue l’importance, à côté du rhumatisme, d’autres affections que l’on appelle comorbidités, en particulier les comorbidités cardiovasculaires. L’objectif de ce travail est de déterminer le profil de cette comorbidité pour les deux maladies.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective mono-centrique menée dans le service de rhumatologie de l’Hôpital Fattouma Bourguiba de Monastir entre Janvier 2000 et Janvier 2014, portant sur deux populations différentes : soit 111 dossiers de patients atteints de PR et160 dossiers de patients hospitalisés pour SPA.

Résultat :
Pour les SPA : Les patients se répartissent en 117 hommes (73 %) et 43 femmes (27 %) soit un sexe ratio de 2,7. L’âge moyen est 37,5 ans ± 13,5 avec des extrêmes allant de 13 à 78 ans. Les anti inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ont été prescrits dans 129 cas soit 80,6 % des cas et les corticoïdes dans 34,4 % des cas. La comorbidité cardiovasculaire était la comorbidité la plus fréquente dans notre population observée chez 21 patients (13,12 %) : L’hypertension artérielle (HTA) est la comorbidité la plus fréquente observée dans 5,6 % des cas. L’insuffisance cardiaque est présente dans 1,25% et une cardiopathie ischémique dans 1,87% des cas. Pour les atteintes cardiaques spécifiques : l’insuffisance aortique (IAO) était trouvée chez 2 patients dont le premier était isolé et le deuxième était associée à un rétrécissement aortique (RAO), un syndrome de Brugada a été noté chez 2 patients. Pour la PR : C’est une population caractérisée par une nette prédominance féminine avec un sex-ratio de 0,15 : soit 85% femmes et 15% hommes. L’âge moyen était de 51 ±14,9 ans avec des extrêmes allant de 18 ans à 80 ans. Quatre-vingt-et-onze patients soit 82% de notre population avaient reçu des anti-inflammatoires non stéroïdien et cent-cinq patients soit 94,6% avaient reçu un traitement par la prednisone. Un antécédent cardiovasculaire était présent chez 33 patients soit dans 29,7% des cas : L’HTA était observée chez 16,2% des patients. L’insuffisance cardiaque était présente chez 6 patients soit 5,4% des cas. Un patient soit 0,9% avait eu un infarctus du myocarde au cours de la PR. Deux patients soit 1,8% avaient eu un accident vasculaire cérébral avant l’atteinte par la PR. Aucun patient parmi les 111 patients étudiés n’avait présenté une angine de poitrine.

Conclusion :
Le profil des comorbidités cardiovasculaires est similaire au cours de la PR et des SPA avec une nette prédominance de l’HTA et de l’insuffisance cardiaque au cours de la PR.

Introduction :
Les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde(PR) ont un risque accru de chute, du fait de la fréquence de la faiblesse musculaire, des gonflements et des raideurs articulaires. Notre objectif était de déterminer la prévalence des chutes et les facteurs associés au risque de chute.

Matériels et méthodes :
Etude transversale incluant les patients ayant une PR répondant aux critères ACR/EULAR 1987ou 2010, sur une période de 1mois en 2018. Les données sociodémographiques, l’activité de la maladie, le retentissement fonctionnel évalué par le Health Assessment Questionnaire (HAQ) ont été recueillis. Le nombre de chutes a été précisé pendant les 12 derniers mois. Le risque de chute a été évalué par les tests suivants : test d’appui unipodal(TAU) timed get up and go test (TUG) et test de poussée sternale(TPS).

Résultat :
Quarante patients ont été colligés, d’âge moyen de 55,8ans±14,3 et de sexe ratio (H/F) à 0,14. La PR évoluait en moyenne de13, 27 ans±9,13. Le facteur rhumatoïde était positif dans 73,5% et les anticorps anti protéines citrullinées étaient présents dans 76,5% des cas. Le DAS28 moyen était de 4,56±1,19 et l’HAQ moyen était de 0,77±,74. Une coxite était présente chez 22,5% des patients et une gonarthrose secondaire chez 25% des patients. La fréquence de chute par an était à 40% : 1chute/an dans 25% des cas et ≥2chutes/an dans 15% des cas. Un antécédent de fracture était trouvé dans 10% des cas et de luxation dans 7,5% des cas. Pour le TUG, TAU et TPS, un risque de chute était objectivé dans 45%, 35% et 32,5% des cas, respectivement. En analyse univariée, aucun des paramètres étudiés n’était associé aux antécédents de chutes. Le risque de chute (évalué par le TAU et le TUG) était associé significativement avec l’âge (p≤0,01), l’atteinte des hanches et surtout les genoux (p<0,05) et le DAS28 (p≤0,02). Le risque de chute évalué par le TAU était associé significativement à l’indice articulaire (p=0,002), à l’évaluation globale de la maladie(EGP) (p=0,005) et le HAQ (p=0,015).

Conclusion :
Nos résultats montrent que le risque de chute est associé avec l’âge, l’atteinte de la hanche et du genou mais pas celle du pied, ainsi que l’indice articulaire, l’EGP, l’HAQ et le DAS28.

Introduction :
La prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde(PR) nécessite une bonne observance aux traitements de fond afin d’atteindre la rémission et éviter les dommages articulaires. Notre objectif était de décrire l’observance thérapeutique des patients selon les caractéristiques sociodémographique, clinico-biologique et thérapeutiques de la PR.

Matériels et méthodes :
Etude transversale descriptive menée sur les patients ayant une PR répondant aux critères EULAR/ACR1987et/ou 2010. On a recueilli les données socio démographiques, clinico-biologique et thérapeutiques des patients. L’observance thérapeutique a été évaluée par la version française validée par Girerd et all du questionnaire de Morisky-Green: si score=0 : bonne observance, 1ou2 : minime problème d’observance, ≥3 : mauvaise observance. Ce questionnaire était proposé aux patients venant à la consultation externe de rhumatologie sur une période de 1mois en 2018.

Résultat :
On a inclus 39 patients, 34 femmes et 5 hommes, d’âge moyen de 55,76 ans ±14,47 et une durée moyenne d’évolution de la PR de 13, 23 ans ±9,25. Le DAS28 moyen était à 4,47±1,2. Une activité modérée et sévère de la PR était trouvée, respectivement, dans 55,3% et 34,2% des patients. L’observance thérapeutique était : bonne dans 20,5% des cas, mauvaise dans 38,5 % des cas et 41% des patients avaient un minime problème d’observance. Les causes de mauvaise observance thérapeutiques étaient : la non disponibilité du traitement : 24,1%, l’oubli : 20,7%, des effets indésirables : 17,2%, un traitement contraignant : 17,2% et l’impression d’inefficacité : 6,9%. Un arrêt du traitement de fond et une diminution de la dose était notée dans 17,9% et 7,7% des cas, respectivement. La présence du diabète, l’arrêt de corticoïdes, le traitement par biothérapie étaient significativement associées à une bonne observance thérapeutique. L’indice synovial et le DAS28 étaient significativement plus élevés chez les non observants. Aucune caractéristique liée à la PR (durée d’évolution, HAQ, VS, la présence de facteur rhumatoïde ou anti CCP, la connaissance de la maladie, la fréquence de suivi ) n’a était associée à un comportement observant ou pas.

Conclusion :
Nos résultats suggèrent un défaut majeur d’observance aux traitements de fonds malgré l’efficacité de ces traitements. Parmi les comorbidités seule la présence de diabète a été associée à l’observance. L’indice synovial et le DAS28 sont également associés. Ces résultats ne nous permettent pas en pratique de cibler les patients à risque mais on peut imaginer que d’autres aspects déterminent d’avantages les comportements d’observance dans une démarche globale d’adhésion thérapeutique.

Introduction :
Les déformations de l’avant-pied (AP) telles que l’hallux valgus, la subluxation ou la luxation au niveau des articulations métatarsophalangienne (MTP) ont été signalé dans 40 à 80% des cas dans la polyarthrite rhumatoïde (PR). Notre objectif était de déterminer la fréquence et les caractéristiques de ces déformations.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective portant sur 52 patients, pris au hasard, atteints de PR, répondant aux critères ACR1987/EULAR2010, hospitalisés au service de Rhumatologie du CHU Fattouma Bourguiba Monastir(Tunisie) entre 2012 et 2018. Les angles de l’avant pied (P1M1, M1M2, M1M5) ont été calculés à partir des clichées de face des 2 avants pieds et on a étudié la corrélation entre les angles de l’AP avec l’activité de la maladie et sa sévérité.

Résultat :
L’âge moyen était de 52,8±15,18 ans et le sexe ratio à 0,21. La PR évoluait en moyenne depuis 7,77±10,76 ans. Les déformations de l’avant pied étaient objectivées chez 45,7% des patients. Parmi ces déformations, l’hallus valgus était rapporté dans 26,9 % des cas, la griffe des orteils dans 19,2% des cas, un quintus varus dans 15,4% des cas, un étalement de l’avant pied et un effondrement de de l’arche interne dans 12% des cas, un avant-pied triangulaire dans 12% des cas et un coups de vent fibulaire des orteils dans 11,5%. Les déformations radiologiques de l’avant-pied étaient trouvées dans 71,2% des patients, la plus fréquente était le métatarsus varus à 55,8% (médiane M1M2=15[12-25]), suivie par l’hallux valgus à 38,5% (médiane P1M1= 30[25-55]) puis l’étalement de l’avant-pied à 13,5% (médiane M1M5= 45[38-60]). Aucune déformation de l’avant pied n’avait été corrélée aux paramètres d’activité de la PR. Une corrélation positive significative a été trouvée entre l’hallux valgus et le score de sharp radiologique du pied (érosion : r=0,67, pincement :r=0,7, score global :r=0,6 ; p<0,01) et une faible corrélation positive significative entre le métatarsus varus et le score de sharp radiologique du pied. Aucune corrélation n’a été trouvée entre l’étalement de l’AP et le score de Sharp. L’analyse univariée a montré aussi qu’il existe une association significative entre la présence d’hallux valgus et les manifestations extra articulaires de la PR, l’ancienneté de la maladie, l’étalement de l’avant pied et le taux de FR.

Conclusion :
Les déformations de l’avant pied étaient fréquentes, dominées par le métatarsus varus et elles étaient associées à la destruction articulaire.

Introduction :
La coxite rhumatoïde doit être systématiquement recherchée, elle est présente chez environ 15 % des patients et atteint particulièrement le pronostic fonctionnel. Notre objectif était de décrire la fréquence et les caractéristiques de la coxite dans la PR et évaluer son retentissement psychologique et fonctionnel

Matériels et méthodes :
Une étude transversale a été menée durant 1mois en 2018, incluant des patients ayant une PR avec ou sans coxite (critères ACR1987ou 2010) non suivis pour des troubles psychiatriques. Le retentissement fonctionnel était évalué par le Health Assessment Questionnaire (HAQ). L’évaluation psychologique était faite par la version arabe de l’echelle Hospital Anxiety and depression scale (HAD).Une symptomatologie anxieuse ou dépressive est certaine si le score ≥11. On a comparé le retentissement psychologique et fonctionnel des patients avec et sans coxite.

Résultat :
On a inclus 39 patients, d’âge moyen=55,94ans± et de sexe ratio=5/34. La PR évoluait en moyenne de 13,3ans±9,25. L’activité moyenne de la PR (DAS28 VS) était de 4,54± 0,78. La coxite était présente chez 20,5% des patients (8 cas): unilatérale dans 5 cas et bilatérale dans 3 cas, toutes des femmes, d’âge moyen de 51,25ans ± 17,75. La durée d’évolution moyenne pour les patients avec coxite était de 15ans±9,1. L’évaluation globale de la douleur par le patient avec coxite était de 5,25± 1,75 VS 5,43±1,61 sans coxite (P>0,05). Le DAS28 moyen était de 4,29±1,53. L’indice de lesqusene était de 12,75±2,43. L’HAQ moyen était de 0,9±0,95 pour les patients ayant une coxite et 0,71 ± 0,7 pour les patients sans coxite (p>0,05). Une symptomatologie dépressive était trouvée dans 30,8% des PR, elle était plus fréquente dans le groupe coxite (37,5% VS 25%, p>0,05) et Une symptomatogie anxieuse certaine était trouvé dans 33,3% des PR avec une fréquence plus élevée pour le groupe avec coxite(50% VS 28,6% ,p>0,05). Un patient a bénéficié d’une prothèse totale de hanche bilatérale et un autre d’une synoviorthèse unilatérale aux corticoïdes.

Conclusion :
La symptomatologie dépressive et anxieuse était plus fréquente chez les PR avec coxite. De même que le retentissement fonctionnel était plus fréquent en présence de coxite.

Introduction :
Le lichen plan pigmentogène (LPP) est une variante rare de LP cutané caractérisée par la présence de lésions lichéniennes hyper pigmentées dans les zones photo-exposées ou dans les plis de flexion. Le LPP est fréquent en Inde et au Moyen-Orient. Cette dermatose a été rarement décrite en association avec d’autres maladies et particulièrement la polyarthrite rhumatoïde (PR). Nous rapportons le cas d’un LPP associée à une PR nodulaire.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une femme âgée de 41 ans aux antécédents de diabète type 1 sous insuline. Elle présentait 4 mois avant son hospitalisation des poly arthralgies inflammatoires touchant de façon bilatérale et symétriques les grosses et les petites articulations épargnant les articulations inter-phalangiennes distales avec une raideur matinale supérieure à 3 heures et des réveils nocturnes multiples. Elle avait signalé en plus l’apparition concomitante de nodosités sous cutanées au niveau de la face d’extension des coudes et des inter-phalangiennes distales. De plus, elle avait rapporté l’apparition 2 mois après de lésions cutanés hyper pigmentés prurigineuses touchant le tronc et le visage. L’examen physique avait montré des polyarthrites touchant les poignets, la 2ème et la 3ème IPP en bilatéral, les coudes, les genoux et les chevilles. L’examen cutané avait objectivé des lésions papuleuses hyperchromes touchant les joues, les avants bras, les mains, les jambes, les cuisses, le dos et la face dorsale des pieds. A la biologie, il y avait un syndrome inflammatoire biologique. Le bilan immunologique était fortement positif avec des Anti-CCP à 3 fois la normale et un facteur rhumatoïde à 10 fois la normale. Les radiographies des mains avaient montré une carpite stade 2 bilatérale. Une biopsie cutanée avait confirmé le diagnostic de LPP. Une enquête étiologique entamée pour ce lichen s’est révélée négative avec des sérologies hépatitiques négatives un bilan thyroïdien normal. Le diagnostic de PR immuno-positive et érosive associée à un LPP est retenu. La patiente était mise sous corticothérapie 20 mg/j pendant 7 jours puis dégression avec une dose d’entretien de 10 mg/j associée à un AINS, antihistaminique et à un crème corticoïde. Le méthotrexate était instaurée comme un traitement de la PR et du lichen plan. A 3 mois de traitement, une amélioration de la symptomatologie articulaire et cutanée a été constatée.

Résultat :
Le lichen plan et les dermatoses lichénoïdes ont été décrits parmi les effets secondaires cutanéo-muqueux du traitement de la PR essentiellement par le leflunomide. Ainsi notre cas est original du fait que l’enquête étiologique n’a pas révélé de cause évidente de cette association.

Conclusion :
Le lichen plan pigmentogène (LPP) est une variante rare de LP cutané. Il a été décrit parmi les effets secondaires cutanéo-muqueux du traitement de la PR essentiellement par le leflunomide. Notre cas est original du fait que l’enquête étiologique n’a pas révélé de cause évidente de cette association.