Introduction :
La spondylodiscite (SDI) est une infection ostéoarticulaire grave qui nécessite une prise en charge diagnostique et thérapeutique dans les plus brefs délais. L’imagerie occupe une place fondamentale dans le diagnostic positif et dans le bilan lésionnel de cette pathologie. Le but de cette étude est d’illustrer l’intérêt de l’IRM rachidienne au cours des SDI.

Matériels et méthodes :
C’est une étude rétrospective comparative colligeant 74 cas de SDI hospitalisés au service de rhumatologie de SFAX sur une période de 27 ans [1990-2017].

Résultat :
Il s’agissait de 40 hommes et 34 femmes (sex ratio=1,17). La moyenne d’âge était de 55 ans [18-86 ans]. Le délai moyen entre les symptômes et le diagnostic était de 4 mois et demi. Les rachialgies étaient présentes dans 98.5% (n=66), les signes généraux dans 80.5% (n=51) et les radiculalgies dans 31.3% (n=21) des cas. Sept patients (10.4%) avaient présenté une compression médullaire. La tuberculose était le germe le plus fréquent (n=37) suivi par les germes pyogènes (n=31) et la brucellose (n=7). Huit cas d’associations ont été retrouvés. La radiographie standard réalisée chez tous les patients était pathologique chez 95% des cas. L’analyse sémiologique était la suivante : Pincement discal (55%), irrégularité des plateaux (42%), géodes ou ostéolyse du corps vertébral (17%), trouble de la statique rachidienne (16%), tassement vertébral (12%), aspect en miroir (9%), fuseau para vertébral (6%) et aspect en bloc (6% ). La tomodensitométrie a été faite chez 27 patients (40.3%). Elle a montré des anomalies de la densité du disque dans 52% (n=14) et des signes de destruction vertébrale dans 37cas (n=10). L’IRM rachidienne a été réalisée chez 60 cas (89.5%). Une anomalie du signal discovertébral a été objectivée chez tous les patients. Le bilan radiologique lésionnel fait par l’IRM était le suivant : Epidurite dans 30% des cas (n=18), abcès des parties molles dans 23% des cas (n=14) et une compression médullaire dans 13% des cas (n=8). Ces mêmes anomalies étaient retrouvées respectivement chez 7% (n=2), 33% (n=9) et 4% (n=1) des patients qui ont bénéficié d’une TDM rachidienne. L’étage lombaire était le plus touché à toute cause confondue (49%) suivi par l’étage dorsal (20%). La localisation était multifocale dans 30% des cas.Tous les patients ont reçu une antibiothérapie adaptée au germe. L’évolution était favorable chez 55 patients parmi 60 patients suivis jusqu'à la fin du traitement. 5 cas avaient une évolution défavorable et 2 autres cas sont décédés.

Conclusion :
L’IRM est un examen sensible et spécifique pour le diagnostic des SDI .Elle permet d’établir la topographie de l’atteinte rachidienne ainsi que faire le bilan des collections para rachidiennes et épidurales et de leur retentissement sur les structures voisines.

Introduction :
La brucellose humaine est une anthropozoonose encore répandue dans le monde et plus particulièrement en Tunisie. La spondylodiscite brucellienne (SPDB) est la plus fréquente des manifestations ostéoarticulaires de la brucellose. L’objectif de ce travail est de décrire les différents aspects épidémiologiques, clinico-biologiques et thérapeutiques de cette affection.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 67 cas de spondylodiscites infectieuses colligés au service de rhumatologie de Hedi Chaker à SFAX sur une période de 27 ans [1990-2017].

Résultat :
Parmi les 67 patients, sept avaient une SPDB soit 10,4% des cas. Le sex ratio H/F était égal à 7 avec un âge moyen de 53 ans [30-76].Quatre patients étaient des agriculteurs. Le délai moyen entre les symptômes et le diagnostic était de 6 mois avec des extrêmes de 3 à 9 mois. Des facteurs de risques de SPDB étaient présents chez 85% (n=6) de notre population : la notion d’ingestion du lait cru était retrouvée dans 57 % des cas et un contage professionnel dans 28% des cas. Dans notre série, une fièvre était notée dans 14.3%, une fièvre suduro-algique dans 29% et une altération de l’état général dans 29% des cas. Un syndrome rachidien était noté chez tous les patients .Il était associé à un syndrome radiculaire dans 43% des cas (n=3).A la biologie, une leucopénie était notée dans 28% des cas et une hyperleucocytose dans 43% des cas. L’hémoculture était positive chez 29% des patients (n=2) .La séro-agglutination de WRIGHT a été pratiqué et était positive chez les sept patients. La TDM vertébrale faite chez trois patients (43%) a objectivé une anomalie de densité dans tous les cas. L’IRM du rachis a été pratiquée et a montré des anomalies du signal chez tous les patients .Les complications étaient comme suit : 57% (n=4) d’epidurite et 43% (n=3) d’un abcès des parties molles et un seul cas de compression médullaire. Le rachis lombaire était le siège le plus touché (71%).Une atteinte bifocale était retrouvée chez 2 patients (29%) : dorsolombaire et lombosacré. Quatre biopsies discovertébrales (PBDV) ont été réalisées. Elles étaient toutes négatives. Tous nos patients ont été traités par l’association de rifampicine et vibramycine. La durée totale moyenne du traitement était de 8 mois. Le repos et l’immobilisation étaient préconisés chez tous les patients. Aucun patient n’a eu recours à la chirurgie.L’évolution finale était favorable chez tous les malades.

Conclusion :
Les SPDB restent encore fréquentes dans les pays en voie de développement. L’ingestion du lait cru et le contage professionnel sont les principaux facteurs de risques de cette affection. Ses aspects clinico-radiologiques ne sont pas spécifiques. Le diagnostic de certitude repose sur la sérologie et /ou sur une preuve bactériologique. Le diagnostic précoce est le seul garant d’une évolution favorable

Introduction :
Le mal de Pott représente une forme grave de l’atteinte tuberculeuse, notamment par l’atteinte neurologique qu'il peut engendrer et qui peut être définitive mettant en jeu le pronostic fonctionnel et parfois même vital. L’objectif de notre travail est de mettre la lumière sur l’atteinte neurologique au cours des spondylodiscites tuberculeuses (SPD TBC).

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 86 cas de SPD TBC colligés au service de Rhumatologie CHU La Rabta Tunis sur une période de 28 ans (1989-2017)

Résultat :
Dans notre série, le sex ratio H/F =0,52 avec un âge moyen de 51,31 ans [16-91]. Un antécédent de tuberculose était retrouvé chez 22.1% des patients, un contage tuberculeux dans la famille chez 11.6% des patients et un état d’immunodépression a été constaté chez 16.3% des patients (Diabète 12.8%, polyarthrite rhumatoïde sous méthotrexate 2.3% et insuffisance rénale chronique 1,2%). Les rachialgies inflammatoires prédominaient le tableau clinique (96.5%), les radiculalgies étaient présentes chez 29.1%, l’altération de l’état général était rapportées chez 56,9% des patients. Le délai moyen de diagnostic de la SPD TBC était de 7,93 mois [1-48]. Ce diagnostic était retenu dans 26 cas (30,2%) sur les données de la ponction biopsie disco vertébrale. L’étage lombaire était le plus touché (58.1%) avec une atteinte multi étagée dans 10.5% des cas. Au cours de l’évolution, 11 patients ont présenté des signes neurologiques (12,8%) : 2 cas de paraplégie, 6 cas de paraparésie et 3 cas d’hypoesthésie des membres. Ces patients étaient de sexe féminin dans 91% des cas avec un âge moyen de 63,5 ans [51-85]. Le délai diagnostic était de 8,5 mois [2-36]. La localisation dorsale était prépondérante (54,5%) avec des lésions multi-étagées chez 3 patients (27,2%). Le rachis cervical ainsi que lombaire n’étaient touchés que dans un seul cas (9,1%). L’IRM pratiquée chez tous ces patients a montré la présence d'une épidurite dans 10 cas (91%) et des abcès para-vertébraux dans 6 cas (54,5%). Le traitement anti-tuberculeux a été entrepris chez les onze patients pendant une durée moyenne de 12,6 mois. Neuf patients (81,8%) ont bénéficié d'une corticothérapie par voie générale. Un seul cas (9,1%) a nécessité une intervention chirurgicale en urgence pour décompression médullaire. L’évolution était favorable dans la majorité des cas. Un seul cas de décès a été noté pour défaillance multi-viscérale.

Conclusion :
L’atteinte neurologique a été observée avec une fréquence non négligeable dans notre série de spondylodiscites tuberculeuses. Elle a intéressé essentiellement des sujets de sexe féminin avec une moyenne d'âge plus élevée, un délai diagnostique plus prolongé et une localisation à prédominance dorsale. L'évolution était défavorable dans 1 cas, ce qui souligne l'intérêt d'un diagnostic et d'une prise en charge précoce.

Introduction :
La spondylodiscite infectieuse est une affection grave qui peut entraver le pronostic fonctionnel et vital. La détermination du germe responsable est un élément clé de la prise en charge. L’objectif de notre travail est de comparer le profil épidémiologique, clinique et évolutif selon le germe responsable en comparant les spondylodiscites tuberculeuses et brucelliennes.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 44 cas de spondylodiscites à germes spécifiques (Mycobacterium tuberculosis et Brucella) colligés au service de Rhumatologie CHU La Rabta sur une période de 12 ans (2006-2017).

Résultat :
Le sexe ratio H/F=0,57 avec un âge moyen de 52,4 ans [15-85]. Le délai moyen de diagnostic était de 6 mois [1-13]. Le germe incriminé était la Bacille de Koch chez 26 patients (59%) et la Brucella chez 18 patients (41%). La localisation lombaire était la plus fréquente (54,4%). La moyenne d’âge pour la tuberculose (TBC) était de 53.4 ans versus 51 ans pour la Brucellose (p=0,658). Le Sex Ratio H/F TBC = 0,3 contre 1,25 pour la brucellose. Le délai diagnostique TBC versus Brucellose était respectivement 5,48 mois/ 6,91 mois (p=0,215). La rachialgie était le symptôme majeur dans les 2 groupes (100%). L’altération de l’état général était présente dans 57,7% pour le groupe TBC versus 55,6% pour le groupe brucellose. Le syndrome inflammatoire biologique était observé respectivement dans 88,5% du groupe TBC et 94,4% des cas. La localisation lombaire était la plus fréquente dans les deux groupes (53,8% pour la TBC et 55,6% pour la Brucellose). L’atteinte était multifocale dans respectivement 11,5% (TBC) et 11,1% (Brucellose). L’imagerie a permis la mise en évidence d’abcès para-vertébraux dans 69,2% pour le groupe TBC versus 55,6% pour le groupe brucella. Une épidurite a été objectivée dans 73,1% du groupe TBC contre 33,4% pour celui de la brucella. La ponction biopsie disco-vertébrale était pratiquée chez 76,9% des patients tuberculeux contre 16,7% dans l'autre groupe. Elle était négative dans tous les cas de brucellose alors qu'elle a permis le diagnostic chez 46,15% des cas de TBC. L’evolution après instauration du traitement antibiotique adéquat était émaillée de complications neurologiques uniquement dans le groupe tuberculose (19,2%). Un seul cas de décès était constaté dans le groupe TBC. Des récidives ont été constatées dans 3,8% des cas de TBC versus 5,6% des cas de brucellose. Le recours à un drainage d'abcés n'a été nécessaire que dans le groupe tuberculose (11,5%). Une corticothérapie a été instaurée chez 30,8% des cas de TBC versus 5,6% des cas de Brucellose.

Conclusion :
Nos résultats témoignent d'une fréquence plus importante des complications neurologiques et de l'épidurite dans les formes tuberculeuses malgré un délai diagnostic statistiquement comparable. La biopsie disco-vertébrale est dénuée d'intérêt dans les spondylodiscites brucelliennes contrairement aux formes tuberculeuses où elles permettent la confirmation du diagnostic.

Introduction :
La spondylodiscite tuberculeuse (SPDT) est une affection grave qui peut mettre en jeu le pronostic vital et fonctionnel imposant un diagnostic et une prise en charge urgents. Notre objectif était de déterminer les caractéristiques du profil évolutif de cette maladie.

Matériels et méthodes :
Nous avons mené une étude rétrospective portant sur les dossiers de patients suivis pour une SPDT sur une période de 20 ans [1996-2016]. Le diagnostic était retenu devant des arguments bactériologiques, radiologiques et anatomopathologiques ou devant un ensemble d’arguments de présomption en cas de négativité de l’enquête étiologique.

Résultat :
Soixante patients atteints de SPDT ont été inclus, répartis en 31 femmes et 29 hommes (sexe ratio =0,93). L’âge moyen des patients était de 54 ans [16-86 ans]. Le délai moyen de diagnostic était de 6 mois [1-14 mois]. La SPDT était associée à une atteinte articulaire périphérique dans 3 cas et viscérale dans 13 cas dont 7 étaient pulmonaires. Le segment lombaire était le plus touché (36 cas, 60%).Tous les malades avaient reçu un traitement antituberculeux d’une durée moyenne de 14 mois [12-21 mois] dont 2,18 mois de quadrithérapie en moyenne [2-4mois]. Douze patients (20%) avaient eu une corticothérapie à cause d’une atteinte neurologique associée. Le recours à un geste interventionnel (drainage d’abcès) était nécessaire chez 14 malades (23,3%). La durée moyenne du suivi était de 3,5 ans [1-8ans]. L’évolution sous traitement était favorable chez 42 patients (70%), avec 11 patients perdus de vue (18,3%). Aucun de nos patients n’a gardé de séquelles neurologiques. Une évolution défavorable était notée chez sept patients (11,6%) avec: douleurs séquellaires chez 3 patients et persistance des déformations rachidiennes chez 2 autres patients. Deux cas de décès ont été notés par : extension de la tuberculose (miliaire et méningite tuberculeuse) et compression médullaire cervicale haute, Vingt cinq patients (42%) avaient présenté une complication iatrogène à type de : cytolyse et/ou cholestase (10 cas), hyperuricémie (6 cas), allergie cutanée (8 cas), surdité (2 cas), intolérance majeure aux antituberculeux (1 cas), embolie pulmonaire (2 cas) et thrombopénie sévère (1 cas). Dans un cas, la biopsie disco-vertébrale s’est compliquée d’un hémopneumothorax ayant évolué vers une pleurésie purulente.

Conclusion :
Notre étude a montré une fréquence non négligeable des complications au cours de la prise en charge de la SPDT notamment du à l’iatrogénie. L’atteinte neurologique et les déformations rachidiennes ont constitué les complications les plus graves de l’infection.

Introduction :
L’arthrite septique (AS) est une infection du tissu synovial par un germe le plus souvent par voie hématogène mais parfois par inoculation directe. Il s’agit d’une affection potentiellement grave qui peut engager le pronostic vital surtout pour les patients d’âges extrêmes ou qui sont tarés. La plupart de ces arthrites sont causés par des germes gram positif. Cependant dans 20% des cas le germe sera non identifié, ce qui peut engendrer des difficultés diagnostiques et thérapeutiques surtout que la prise en charge de cette entité sans preuve bactériologique n'est pas encore bien codifiée. Le but de ce travail est de comparer les caractéristiques de l'arthrite septique avec et sans germes isolés.

Matériels et méthodes :
Il s'agit d'une étude rétrospective incluant tous les patients atteints d'AS, colligés dans le service de rhumatologie de Sfax sur une période de 20 ans [1996-2015]. Les données épidémiologiques et cliniques ont été évaluées. Les patients ont été regroupés en fonction de la présence ou l'absence de germe isolé.

Résultat :
Quarante-un patients atteints d'AS ont été colligés avec une moyenne de 2 cas / an. L'âge moyen des patients était de 61, 5 ± 17,8 ans [17-93] avec prédominance féminine: 18 hommes et 23 femmes. Vingt-quatre patients (64.9%) avaient présenté au moins un facteur de risque. Le délai moyen entre l’apparition des premiers signes et l’hospitalisation était de 35 jours [3 -724]. Le nombre total des articulations atteintes était 48 pour 41 patients, 7(14.6%) d’entre eux avaient une atteinte polyarticulaire. L’articulation la plus touchée était le genou, retrouvée chez 25 patients (61%) des cas. Le germe était isolé dans des cultures et / ou des liquides synoviaux chez 31 patients (75,6 %). Pas de différence entre les 2 groupes concernant l’âge, le sexe et les facteurs de risque. L'analyse du liquide synovial, les caractéristiques biologiques et radiologiques étaient aussi comparables, mais les signes inflammatoires locaux étaient plus fréquents dans le groupe à germe identifié (53,1% contre 31,2% avec p=0,000).De même, l'incapacité fonctionnelle était significativement plus élevée chez les patients avec germe isolé (p = 0,000). L’articulation sterno-costo-claviculaire était plus commune chez les patients avec des germes isolés (p = 0,000).

Conclusion :
Les patients de AS avec ou sans identification du germe ont des caractéristiques épidémiologiques, cliniques, biologiques et caractéristiques radiologiques comparables.

Introduction :
Les infections ostéo-articulaires iatrogènes constituent une complication très rare. Elles font suite à des gestes interventionnels à visée diagnostiques ou thérapeutiques. Le but de ce travail est d’étudier les principaux facteurs de risque, ainsi que les caractéristiques clinico-biologiques et thérapeutiques de cette complication.

Matériels et méthodes :
Nous rapportons une étude rétrospective portant sur une série de 7 patients hospitalisés au service de rhumatologie de CHU Hédi Chaker de Sfax pour une infection-ostéoarticulaire iatrogène, sur une période de 21 ans (1997-2016).

Résultat :
La porte d’entrée était une infiltration cortisonique dans deux cas, une infiltration de visco-supplémentation dans un cas, une chirurgie abdominale dans un cas, une chirurgie pelvienne dans un cas, une chirurgie cervicale dans un cas, et une chirurgie vasculaire dans un cas. Les patients de la série étaient constitués de 4 hommes et 3femme dont l’âge moyen était de 48 ans avec des extrêmes allant de 18 à 72 ans. Un terrain d’immunodépression a été noté chez trois patients (deux patients diabétiques, et un patient sous immunosuppresseur pour une polyarthrite rhumatoïde). Une preuve bactériologique avec isolement d’un germe a été constatée chez trois patients (42,8% des cas). Pour le reste des patients, le diagnostic a été retenu devant des arguments clinico-radiologiques. La durée de l’antibiothérapie dans cette série variait de 2 à 14 mois. Les complications ont été notées chez trois patients : un cas de thrombophlébite de décubitus, deux cas de rachialgies chroniques séquellaires.

Conclusion :
Les infections ostéo-articulaires iatrogènes sont dominées par les spondylodiscites infectieuses. Il s’agit d’une entité potentiellement grave surtout en cas de diagnostic tardif, avec un risque de séquelles irréversibles. Le meilleur traitement reste la prévention qui est tributaire d’une asepsie rigoureuse avant tout geste interventionnel ostéo-articulaire à visée diagnostique ou thérapeutique et d’un respect des règles d’hygiène en milieu hospitalier.

Introduction :
La spondylodiscite infectieuse (SPI) est l’infection du disque intervertébral et des corps vertébraux adjacents. Le diagnostic positif est radio-clinique. Le diagnostic étiologique repose sur des arguments cliniques, radiologiques, bactériologiques et histologiques. Une recherche microbiologique exhaustive s’impose afin d’identifier le ou les germes responsables.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective, effectuée à partir de 44 dossiers de patients porteurs de SPI, colligés dans le service de médecine interne de l’hôpital Sahloul, sur une période de 17 ans (2000-2017).

Résultat :
Nous avons colligé 44 patients dont 27 hommes et 17 femmes.L’âge moyen était de 53 ans avec des extrêmes allant de 16 à 84 ans.Un traumatisme rachidien récent était retrouvé dans 5 cas,une consommation de lait cru dans 24 cas,un contact avec les animaux dans 24 cas et un contage tuberculeux dans 3 cas.Le syndrome inflammatoire biologique était présent dans 39 cas.Une TDM et/ou une IRM rachidienne étaient pratiquées chez tous les patients.La SPI siégeait au niveau lombaire dans 27 cas,dorsal (9 cas) et cervical (3 cas).Elle était bifocale dans 4 cas:cervical et lombaire dans 1 cas,dorsal et lombaire dans 3 cas et multi étagée dans 1 cas.La SPI était d’origine tuberculeuse dans 11 cas,brucellienne dans 15 cas et à germes banals dans 18 cas.Concernant les germes banals,les examens bactériologiques avaient trouvé un staphylocoque (6 cas),un staphylocoque et un streptocoque (1 cas),un streptocoque B (2 cas),un streptocoque et un entérocoque (1 cas),un E.Coli (1 cas) et 7 cas sans preuve bactériologique.Les hémocultures étaient positives dans 6 cas et elles isolaient une brucella dans 3 cas et des germes banals dans les 3 autres cas.L’IDR à la tuberculine était positive dans 4 cas.L’examen cytobactériologique des urines isolait le germe incriminé dans 3 cas.Les sérologies de la brucellose étaient positives dans les 15 cas de SPI brucellienne.La ponction biopsie disco-vertébrale scanno ou écho guidée était pratiquée dans 17 cas,elle identifiait le germe responsable dans 8 cas.La ponction biopsie disco-vertébrale chirurgicale avait permis l’identification du germe dans 3 cas.La ponction et/ou le drainage d’une collection (pré vertébrale ou épidurale ou des parties molles adjacentes) était pratiquée dans 11 cas,elle (il) identifiait le germe dans 7 cas dont 1 cas de Bacille de Koch (BK) confirmé par PCR BK.Un traitement antibiotique avait permis une amélioration complète de la SPI dans 18 cas.Une aggravation était notée dans 4 cas.

Conclusion :
La SPI demeure une urgence diagnostique et thérapeutique. L’identification du germe responsable est indispensable afin de guider le choix de l’antibiothérapie. La tuberculose et la brucellose restent encore une cause fréquente de SPI.

Introduction :
La brucellose est une maladie assez fréquente dont l’incidence chez l’homme est estimée par l’OMS à 500 000 nouveaux cas par an au niveau mondial. Il s’agit d’une infection systémique, caractérisée par un important polymorphisme clinique et avec des manifestations peu spécifiques. Le diagnostic biologique est indispensable face à la faible spécificité des signes cliniques. Le but de cette étude était de décrire les caractéristiques épidémiologiques et clinico- biologiques de la spondylodiscite brucellienne (SPDB) dans une population tunisienne.

Matériels et méthodes :
Les malades ont été recrutés à partir du registre des patients hospitalisés sur une période de 15 ans [2000-2015]. Le diagnostic de SPDB a été porté sur des éléments cliniques, des résultats biologiques et/ou à des données de l’imagerie.

Résultat :
Cette étude a concerné 5 femmes et 13 hommes, dont l’âge moyen était de 52 ans [19-76]. Le principal motif d’hospitalisation était des rachialgies et/ou des radiculalgies d’horaire inflammatoire et ce dans 12 cas. La notion de consommation de lait cru a été rapportée par 13 malades. Un contact avec des animaux ou une profession à risque a été retrouvée chez 11 patients. Un début progressif de la symptomatologie a été noté chez 13 malades et la durée d’évolution moyenne des symptômes était de 5,7 mois [0.5-12]. Les signes généraux étaient fréquents : une altération de l’état général (13cas), une fièvre (12cas) et des sueurs nocturnes (6cas). L’association d’une fièvre sudoro-algique n’a été retrouvée que chez deux patients. Aucun cas de diarrhée précédant ou accompagnant les symptômes n’a été noté. Un syndrome inflammatoire biologique était retrouvé dans tous les cas. Le sérodiagnostic de Wright (SW), pratiqué chez 17 patients, était positif à un taux supérieur à 1/80 chez 15 patients. Le test au rose bengal (RB) était positif chez 13 parmi les 15 patients qui en ont bénéficié. Ce test était négatif dans un cas alors que le SW était positif. Le diagnostic par immunofluorescence indirect (IFI) a été pratiqué chez 11 patients et était positif à un taux ≥ 1/80 dans neuf cas. Concernant l’enquête bactériologique, des hémocultures ont été effectuées chez 13 patients, et une ponction biopsie disco vertébrale avec examen bactériologique direct et mise en culture a été faite chez neuf patients. L’agent causal (Brucella) n’a été retrouvé sur aucun de ces prélèvements.

Conclusion :
La SPDB peut être révélatrice de la maladie et doit être évoquée devant toute rachialgie surtout dans les zones endémiques. Le diagnostic de certitude repose sur la sérologie et/ou sur une preuve bactériologique. Les examens immunologiques paraissent cependant être plus contributifs et doivent être demandés au moindre doute même si les examens bactériologiques sont négatifs.

Introduction :
La spondylodiscite représente la manifestation ostéoarticulaire, la plus fréquente (75 %) de la brucellose. Le diagnostic repose sur les examens sérologiques ou sur l’isolement du germe au niveau du rachis par la ponction biopsie disco vertébrale (PBDV) qui est un geste invasif et non dénué de risques. Le but de cette étude est d'évaluer l’intérêt de la PBDV dans le diagnostic de spondylodiscite d’origine brucellienne (SPDB) par rapport aux autres moyens de diagnostic moins invasifs.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective, s’étalant sur une période de 15 ans, colligeant tous les patients hospitalisés dans le service de rhumatologie de la Rabta, chez qui le diagnostic de SPDB a été retenu.

Résultat :
Dix-huit cas de SPDB ont été colligés (13 H/ 5 F), dont la moitié ont bénéficié d’une PBDV au trocart scanno-guidée. Les prélèvements obtenus ont été acheminés au service de bactériologie et d’anatomopathologie. Dans tous les cas, l’examen direct et la culture n’ont pas mis en évidence la présence de brucella. Un seul prélèvement a objectivé la présence d’un Staphylocoque Xylosus (surinfection à pyogène d’une SPDB). L’examen histopathologique, pratiqué chez huit patients, était plus contributif en montrant dans la moitié des cas, des lésions d’ostéite et/ou de spondylodiscite chronique sans signes de spécificité. Il était non concluant chez trois patients en montrant un infiltrat inflammatoire et a conclu chez un patient, à une spondylite infectieuse en poussée évolutive sans signes de spécificité. Parmi les neuf patients chez qui la PBDV a été pratiquée, huit ont bénéficié d’un sérodiagnostic de Wright (SW) . Celui-ci était positif dans sept cas. Le test au rose bengal (RB), pratiqué chez huit patients, était également positif chez sept patients. Un seul patient avait à la fois un SW et un test RB négatif. Quant au diagnostic par immunofluorescence indirect (IFI), il a été effectué chez six malades et un taux positif >1/80 était retrouvé dans cinq cas. Pour les neuf cas de SPDB n’ayant pas bénéficié de PBDV, le diagnostic sérologique aidé par les données épidémio-cliniques et par l’imagerie, a permis de conclure au diagnostic. En effet, le SW et le test au RB étaient positifs respectivement chez neuf et six patients. L’IFI, demandée chez cinq patients était positive dans quatre cas. Enfin, 13 patients ont bénéficié d’au moins une série d’hémocultures. Celles-ci étaient toutes négatives.

Conclusion :
L’isolement des Brucella en culture est la technique de référence pour établir un diagnostic certain de brucellose. Toutefois, à la lumière de nos résultats, le diagnostic sérologique dans la SPDB, parait plus rentable que la PBDV bien que l’examen histopathologique ait été contributif. D’autres études avec un effectif plus important semblent être nécessaires pour compléter cette étude préliminaire.

Introduction :
La monoarthrite représente un défi diagnostique, et nécessite souvent un traitement spécifique et/ou urgent. Diverses étiologies peuvent être à l’origine d’un tableau de monoarthrite. L’objectif de notre étude était de relever le profil clinique, paraclinique et étiologique des monoarthrites en milieu rhumatologique.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective incluant 84 cas de patients hospitalisés en rhumatologie entre 1998 et 2018 pour monoarthrite.

Résultat :
Il s’agit de 43 hommes (51,2%). Le motif était une monoarthrite aigue dans 28 cas (33,3%), subaigue dans 14 cas (16,7%) et chronique dans 42 cas (50%). L’âge moyen était respectivement de 45,79±20,30 ans, de 53,14±20,13 ans et 39,12±19,72 ans. La durée d’évolution était de 6±3,25 jours pour l’aigue, 26±11,40 jours pour la subaigue et 15,8±16,55 mois pour la chronique. Les articulations atteintes étaient le genou dans 58 cas (69%), la cheville dans 14 cas (16,7%), le coude dans 5 cas (6%) et le poignet dans 7 cas (8,3%). Une fièvre était présente dans 18 cas (21,4%). Une ponction articulaire a été réalisée dans 72 cas (85,7%), montrant un liquide inflammatoire dans 64 cas (88,9%). L’examen bactériologique du liquide était négatif dans 62 cas, et contributif dans 9 cas (Staph. Aureus dans 5 cas, strepto B dans 2 cas et brucellose et tuberculose dans un cas chacune). Une biopsie synoviale a été faite dans 23 cas montrant un aspect non spécifique dans 15 cas, de synovite rhumatismale dans 4 cas et de synovite infectieuse, de synovite villonodulaire, de granulomes tuberculeux ou normale dans un cas chacun. Le diagnostic étiologique retenu était une arthrite septique dans 24 cas, un rhumatisme inflammatoire chronique dans 14 cas, une maladie de behcet dans 2 cas, une synovite villonodulaire dans 3 cas, une arthropathie microcristalline dans 12 cas, une arthrite réactionnelle dans 2 cas, une poussée d’arthrose dans 3 cas, et une arthropathie hémophilique et osteochondrite dans un cas chacune. L’étiologie est restée indéterminée dans 21 cas, suggérant un probable rhumatisme inflammatoire débutant.

Conclusion :
Face à un tableau de monoarthrite, différentes étiologies doivent être évoquées. Un faisceau d’arguments basé sur un interrogatoire et examen physique minutieux et des arguments para-cliniques ont pour objectif de poser le diagnostic étiologique afin d’initier à temps le traitement adéquat.