Introduction :
Selon la littérature, la fréquence de l’atteinte cognitive chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde(PR) est plus élevée que la population générale. Ceci est dû probablement au risque élevé d'accidents vasculaires cérébraux dans la PR par athérosclérose. Notre but est de déterminer la relation entre l'atteinte des fonctions cognitives et l'activité de la PR.

Matériels et méthodes :
Etude transversale incluant des patients atteints de PR selon les critères ACR-EULAR2010. Les paramètres sociodémographiques et relatifs à la PR ont été receuillis et les fonctions cognitives ont été évaluées par l'Arabe Mini Mental State Examination (A-MMSE): L'atteinte cognitive était définie par un score >26.

Résultat :
Il s'agissait de quarante patients, sex-ratio de 0,3. L'âge moyen était de 53 ans (40-72ans). L'évaluation du niveau d'étude était comme suit:(32.5% analphabètes, 27.5% niveau primaire et 40% niveau secondaire et universitaire. Concernant la PR, l'âge du diagnostic était de 42ans (20-67ans) et la durée moyenne de la maladie était de 11 ans (1-30 ans). Concernant l'activité de la maladie: DAS28crp=4 (1.37-7.31), un DAS28vs=4.5 (1.74-8.2). Le HAQ était en moyenne de 0.98 (0-3). Le score A-MMSEmoyen était de 25: 55% des patients étaient normaux, 40% avaient un trouble cognitif léger et le reste un trouble cognitif modéré. L'étude analytique a montré que les troubles cognitifs étaient associés à un âge élevé (p=0.00), à un niveau d'étude bas (p=0.03), à un début précoce de la maladie(p=0.05). Par contre, nous n’avons pas retrouvé d’association avec le retentissement fonctionnel et l'activité de la maladie.

Conclusion :
Nous avons montré que chez les patients atteints de PR, le score A-MMSE était influencé par l'âge, le faible niveau intellectuel et le début précoce de la maladie.

Introduction :
Selon la littérature, dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), l’hyperhomocystéinémie est favorisée par l’inflammation et les traitements antifolate (Méthotrexate et sulfasalazine). Le but de notre travail était de déterminer la relation entre l’inflammation, l’activité de la maladie et l’hyperhomocystéinémie.

Matériels et méthodes :
Etude analytique et transversale sur une période de 14 mois sur des patients atteints de PR selon les critères de l’ACR 1987 et/ou critères EULAR 2010. Les données épidémiologiques et les paramètres relatifs à l’activité de la maladie et à l’inflammation ont été relevés, et un dosage de l’homocystéine a été effectué chez tous les patients.

Résultat :
Nous avons colligé 103 patients (sex-ratio=0,3). L'âge moyen était de 53±10 ans. L'évaluation de l'activité de la PR a révélé que l’EVA douleur selon les patients était en moyenne de 46,1mm [0-90]. Les scores d'activité de la PR étaient en moyenne modérés (DAS28 CRP moyen à 3,9±1,38, CDAI moyen à 17,17±11,4 et SDAI moyen à 33,39±26). Un syndrome inflammatoire biologique (SIB) était présent chez 78 patients. La valeur moyenne de la VS était de 33,5mm/H1 et celle de la CRP était de 16,2mg/l. Le dosage de l’homocystéine était en moyenne de 12.54±4.2μmol/L avec des extrêmes entre [6.89-32.92]. Une hyperhomocystéinémie était trouvée chez 20.4% des patients. Une activité élevée de la PR (CDAI, DAS28crp) étaient significativement associée à une hyperhomocystéinémie: DAS28crp (p=0.06), CDAI (p=0.05) et la CRP était corrélée positivement aux taux d’homocystéine (p=0.06, r=0.18).

Conclusion :
Notre travail confirme que l'hyperhomocystéinémie est corrélée à l'inflammation (CRP) et elle est aussi associée à une forte activité de la maladie.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est responsable d’une morbi-mortalité cardiovasculaire élevée. Le but de notre travail était de déterminer la relation entre l’activité de la maladie et le risque de mortalité cardiovasculaire (CV) élevé évalué par le HeartSCORE.

Matériels et méthodes :
Etude analytique et transversale sur une période de 14 mois sur des patients atteints de PR selon les critères de l’ACR et/ou EULAR. Les paramètres relatifs à l’activité de la maladie (score d'activité et données biologiques) et l’évaluation du HeartSCORE selon Eular 2015 ont été effectués chez tous les patients.

Résultat :
Nous avons colligé 103 patients (sex-ratio=0,3). L'âge moyen était de 53±10 ans. L'évaluation de l'activité de la PR a révélé une EVAdouleur de 46,1mm [0-90]. La raideur matinale était en moyenne de 40 minutes [0-240]. Un réveil nocturne était mentionné par 47.6% des patients. Les scores d'activité de la PR étaient en moyenne modérés(DAS28CRP moyen à 3,9±1,38, CDAI moyen à 17,17±11,4 et SDAI moyen à 33,39±26). Un syndrome inflammatoire biologique(SIB) était présent chez 78 patients. La VS était en moyenne de 33,56 mm/H1 et celle de la CRP étaient de 16,24mg/l. L’évaluation du risque de mortalité CV par le HeartSCORE, a révélé un risque élevé dans 35% des cas. En comparant les patients selon le niveau de risque CV, nous n’avons pas trouvé les paramètres d’activité de la PR étaient associés à un niveau de risque élevé : DAS28 crp (p=0.25), SDAI (p=0.29), CDAI (p=0.31), RM (p=0.6), EVA (p=0.21), CRP (p=0.67).

Conclusion :
L’activité élevée de la maladie n’est pas associé à un risque de mortalité CV élevé. Ces constatations devraient être confirmées par des études multicentriques plus larges.

Introduction :
Le diagnostic de la PR repose essentiellement sur la présence des érosions osseuses. Ces lésions ne sont pas toujours retrouvées au début de l’évolution. L’échographie a permis de mettre en évidence les érosions à un stade infra radiologique. L’objectif de notre travail est de déterminer le siège prédictif des érosions lors de la PR non érosive radiologiquement.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude prospective descriptive incluant 48 cas de Rhumatisme inflammatoire non érosive sur radiographie standard colligés au service de Rhumatologie CHU La Rabta Tunis sur une période de 1an (2016-2017)

Résultat :
L'âge moyen est de 52,4 ans [19-78] avec un sexe ratio H/F=0,14 .L’échographie a été pratiquée dans un but diagnostic dans 93,8% soit chez 45 patients et dans un but de suivi dans 6,2% soit 3 patients. Les diagnostics retenus avant la réalisation de l’échographie étaient : La PR dans 79,1%, le RIC 18,8% et SGS primitif dans 2,1%. L’échographie a permis de redresser le diagnostic en faveur de la PR chez les 10 patients étiquetés RIC ou SGS soit 20,9% des cas. La durée moyenne d’evolution de la PR est de 2,64 ans. Sur le plan immunologique, les facteurs rhumatoïdes ainsi que les anti CCP étaient positifs dans 62,8% des cas. Quant aux AAN, ils étaient pratiqués chez 19 patients et positifs chez 36,8%. La CRP moyenne était de 20,8mg/l, la VS moyenne était 44 mm à H1. La moyenne du DAS 28 =4,02. Le Score de Naredo12 était évalué pour 31 patients avec une moyenne pour le mode B =5,1 et une moyenne pour le mode doppler =4,1. 14 patients étaient sous MTX (Dose moyenne =15,35 mg/semaine [10-20]) et 22 patients étaient sous corticoïdes (Dose moyenne=9,2 mg/j [5-30] d’équivalent prednisone) A l’échographie, les érosions prédominait au niveau de la MTP5 (face latérale essentiellement) et de la MCP2 avec 56,3% en ex-aequo, notons que le doute sur des érosions au niveau de la MTP5 persistait chez 2 patients (4,2%).Au niveau de la MCP5, la Styloïde ulnaire et la MCP3 les lésions étaient présentes respectivement dans 33,1%, 25% et 6,3% des cas.

Conclusion :
Notre travail a permis de confirmer l’intérêt des érosions de la MTP5 pour poser le diagnostic de la polyarthrite Rhumatoïde, mais il a également permis de valoriser la place des érosions au niveau de la MCP 2 au même titre que la MTP5.

Introduction :
L’obésité est une comorbidité fréquente au cours de la Polyarthrite Rhumatoïde (PR), elle fait partie d’un syndrome métabolique majorant le risque cardiovasculaire. Le surpoids et l’obésité sont associés à un risque élevé de développer une PR. L’objectif de cette étude est d’étudier la relation entre la sévérité de la PR et l’indice de masse corporelle (IMC).

Matériels et méthodes :
Etude transversale, descriptive, menée en 2017 sur une période de 9 mois, incluant des patients atteints de PR répondant aux critères ACR-EULAR 2010. Les données cliniques et paracliniques ont été recueillies. L’IMC a été calculé et a été stratifié comme suit : maigreur < 18,5 kg/m² ; corpulence normale : 18,5-24,9 kg/m²; surpoids : 25-29,9 kg/m² et obésité > 30 kg/m². Les corrélations entre les paramètres biologiques et cliniques ont été analysées par le test paramétrique de Pearson.

Résultat :
Durant la période de l’étude, 100 patients ont été colligés. La moyenne d’âge était de 53,57 ± 10,43 ans [23-81]. Le sex-ratio H/F était de 0,15. L’âge de début de la maladie était en moyenne de 44,2 ans ±11,2. La durée moyenne de l’évolution de la PR était de 11,36 ans±8ans. L’IMC était en moyenne de 28,72 ± 6,22 kg/m2. La répartition en fonction des catégories d’IMC était comme suit : maigreur (n=3), normal (n=28), surpoids (n =31) et obésité (n =38). La PR était active dans 95% des cas avec une activité sévère chez 42% des patients. La PR était immunopositive dans 77% des cas. Elle était érosive chez 84% des patients. En comparant les différents groupes de patients, nous avons trouvé que les patients obèses avaient une raideur matinale et un nombre d’articulations douloureuses significativement plus élevés que les patients non obèses (respectivement p=0,026 et p=0,02). De même, nous avons remarqué une maladie significativement plus active dans le groupe des patients obèses comparés aux patients non obèses (p=0 ,015). Le taux de la Protéine-C –Réactive (CRP) était plus élevé, bien que non significatif dans le groupe des patients obèses (p=0,9). Il n’y avait pas de différence significative entre l’IMC et la qualité de vie évaluée par le HAQ (p=0,7). De même, nous n’avons pas retrouvé de corrélation entre le profil immunologique et le caractère érosif d’une part et l’IMC d’autre part (respectivement p=0,29 et p=0,72).

Conclusion :
Notre étude a démontré que l’obésité augmente la durée de la raideur matinale, le nombre d’articulations douloureuses et l’activité de la PR. Les rhumatologues ont la responsabilité d’éduquer les patients atteints de PR de la nécessité de diminuer leurs poids et au besoin recourir à l’aide des nutritionistes.

Introduction :
La coxite au cours de la Polyarthrite Rhumatoïde (PR) est retrouvée dans environ 15% des cas. C’est une localisation particulièrement grave du point de vue fonctionnel et constitue un marqueur de sévérité de la maladie. L’objectif de cette étude était d’évaluer le profil épidémiologique et clinique et thérapeutique des patients atteints de coxite rhumatoïde.

Matériels et méthodes :
Etude transversale monocentrique réalisée en milieu rhumatologique entre sur une période de 9 mois entre Septembre 2016 et Juin 2017, incluant les patients atteints de PR répondants aux critères ACR/EULAR 2010. Tous les patients ont bénéficié d’un examen clinique et radiographique. Les caractéristiques sociodémographiques ont été recueillies. L’activité de la maladie était évaluée par le DAS28 VS. Nous avons comparé 2 groupes de patients : un groupe avec coxite et un deuxième sans coxite.

Résultat :
Cent patients ont été inclus répartis en 83 femmes et 17 hommes et dont l’âge moyen était de 53 ,57 ans [28-77]. L’âge moyen de début de la PR était de 44,2 ans [16-74]. La durée d’évolution moyenne de la PR était de 11,36 ans [1-35]. La PR était séropositive chez 77% des patients. Les anticorps anti-protéines citrullinées (ACPA) recherchés dans 56% des cas étaient positifs dans 67,9%. La PR était érosive chez 84% des cas. La maladie était active dans la majorité des cas (95%) avec une activité sévère dans 42% des cas. Tous les patients étaient sous MTX. Le MTX était associé à la salazopyrine dans 10% des cas et à une biothérapie dans 26% des cas. Neuf pourcent des patients présentaient une atteinte radiographique de la hanche dont 5 étaient bilatérales. Le déla moyen de du diagnostic de la coxite par rapport au diagnostic de la PR était de 5,5 ans. Seulement 2 patients avaient bénéficié d’une prothèse totale de la hanche. Après analyse univariée, la coxite était plus fréquente chez le sujet âgé (p=0,01) et de sexe masculin (p=0 ,03). Le statut immunologique ne semble pas être un facteur prédictif de survenue d’une coxite que ce soit pour le FR ou les ACPA (respectivement p=0,9 et p=0,4). L’indice de masse corporelle n’était pas statistiquement lié à la survenue de coxite. De même l’ancienneté de la PR ne semblait pas être liée à la survenue de coxite (p=0,09). Les patients présentant une coxite étaient plus fréquemment mis sous biothérapie que les patients qui n’en présentaient pas ( 44% contre 25%) bien que ce n’était pas significatif (p=0,1). Enfin l’activité de la maladie n’était pas significativement associée à la survenue de coxite (p=0,39).

Conclusion :
La survenue d’une coxite au cours de la PR est un élément de mauvais pronostic. Dans notre étude elle était significativement plus fréquente chez le sujet âgé et de sexe masculin. Elle est constatée durant les 5 premières années de la maladie d’où l’intérêt d’un dépistage précoce pour une meilleure prise en charge.

Introduction :
La Polyarthrite Rhumatoïde (PR) est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent avec un taux d’incidence estimé à 0,18% dans le nord tunisien. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’influence des paramètres sociodémographiques sur l’activité de la PR.

Matériels et méthodes :
Étude transversale incluant des patients atteints de PR, menée en milieu rhumatologique sur une période de 9 mois. Le diagnostic de PR était retenu selon les critères ACR/EULAR 2010. Nous avons interrogé les patients sur leur niveau d’étude, leur statut marital, socioprofessionnel et socio-économique et nous avons évalué l’activité de la maladie dans les différents groupes.

Résultat :
100 patients étaient inclus et étaient répartis en 87 femmes et 13 hommes. L’âge moyen des patients était de 53,57±10,43 ans. L’ancienneté de la maladie était de 11,36±8ans avec des extrêmes allant de 1 à 35 ans. La majorité des patients étaient mariés (80%). Les autres étaient répartis en 13% de célibataires, 4% de divorcés et 3% de veufs. Quarante pourcent des patients étaient analphabètes. Trente-sept pourcent avaient un niveau d’études primaire, 14% avaient un niveau d’études secondaire. Seulement 9% avaient fait des études supérieures. Soixante-cinq pourcent des patients habitaient en zone urbaine et 35% en zone rurale. Seulement 6% des patients vivaient seuls, le reste vivait en communauté (milieu familial). La distance moyenne par rapport à la plus proche structure sanitaire était de 2413,5 mètres [150-15000]. Concernant le niveau socio-économique 22% des patients avaient un niveau défavorable, 64% avaient un niveau socio-économique moyen et 14% avaient niveau socio-économique bon. Dans 59% des cas, les patients étaient sans profession. L’évaluation du DAS28 VS n’avait pas montré de différence significative selon le niveau d’études, le niveau socio-économique, le statut marital, le milieu environnemental et le travail (respectivement, p=0,7, p=0,6, p=0,9, p=0,7, p=0,6).

Conclusion :
Selon les résultats de notre étude, aucun paramètre sociodémographique ne semble influer sur l’activité de la PR.

Introduction :
La prise en charge des patients vivant dans les zones rurales et présentant des pathologies chroniques semble rencontrer des difficultés. L’objectif de cette étude est de déterminer les particularités de la Polyarthrite Rhumatoïde (PR) du milieu rural en comparaison avec celle du milieu urbain.

Matériels et méthodes :
Étude prospective comparative, menée en milieu rhumatologique sur une période de 9 mois allant de de PR répondant aux critères ACR/EULAR 2009. Les données sociodémographiques, cliniques et biologiques étaient collectées. La qualité de vie des patients était évaluée par l’indice fonctionnel : le Health Assessment Questionnary (HAQ). L’observance thérapeutique des traitements de fond était évaluée par le score Morisky. Les patients ont été divisés en 2 groupes : Groupe 1 : milieu rural, Groupe 2 : milieu urbain.

Résultat :
Nous avons colligé un total de 100 patients. Le groupe 1 était constitué de 35 patients (3 hommes et 32 femmes) et le groupe 2 de 65 patients (10 hommes et 55 femmes), d’âge moyen, respectivement de 55,06 ans et de 52,77 ans. L’ancienneté de la maladie était significativement plus importante dans le 1er groupe ; 16,09 ans versus 10,17 ans dans le 2e groupe (p = 0,03). Plus de retard diagnostic était noté en milieu rural ; 29,94 mois versus 22 mois en milieu urbain sans que ce ne soit significatif (p=0,4). La distance par rapport à la structure sanitaire la plus proche était significativement plus importante en milieu rurale qu’en milieu urbain (p= 0,07). Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne le profil immunologique de la PR, le caractère érosif, la présence de comorbidités, l’activité de la maladie évaluée par le DAS28 et la qualité de vie évaluée par le HAQ. Un résultat important dans cette étude est l’absence de différence significative concernant l’observance thérapeutique des traitements de fond de la PR (p=0,4). De même aucune différence significative n’a été trouvée concernant la prescription d’une biothérapie (p=0,8).

Conclusion :
Dans notre étude, la PR en milieu rural est prise en charge plus tardivement que celle du milieu urbain, pouvant expliquer l’existence de formes plus actives avec un retentissement fonctionnel plus important.

Introduction :
Les comorbidités sont fréquemment associées à la polyarthrite rhumatoïde (PR), et sont responsables d’une invalidité et d’une mortalité surajoutée. Cette association est le plus souvent due à la PR et à ses traitements. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prévalence et les types des comorbidités chez les patients atteints de PR.

Matériels et méthodes :
Étude transversale monocentrique réalisée en 2017 sur une période de 9 mois. Elle avait inclus les patients atteints de PR répondant aux critères ACR 1987 et /ou ACR-EULAR 2010. Les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et biologiques ont été recueillies. L’activité de la maladie était évaluée par le DAS 28. Nous avons comparé deux groupes de patients : un groupe avec comorbidités et un deuxième groupe sans comorbidités. L’analyse des données est faite sur SPSS 23.

Résultat :
Nous avons colligé 100 patients, (87 femmes et 23 hommes). L’âge moyen était de 53,57 ± 10,43 ans. La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 11,25 ± 9,7 ans. La PR était immunopositive dans 77% des cas. Elle était érosive dans 84% des cas. Seulement 5% des patients étaient en rémission. Le score d’activité DAS 28 VS moyen était de 4,7 ± 1,33. Quatre-vingt-quatre pourcent des patients prenaient des antalgiques à base, 34% des patients consommaient régulièrement des anti-inflammatoires non stéroïdiens et 78% des patients prenaient une corticothérapie. Concernant le traitement de fond, tous les patients étaient traités par méthotrexate avec une dose hebdomadaire moyenne de 15,40±3,8. Vingt-six pourcent des patients étaient sous biothérapies. Les comorbidités étaient retrouvées chez 63 % des patients. Les maladies cardiovasculaires étaient en tête de file (70% des cas), suivies par le diabète de type 2 (26% des patients) et de l’ostéoporose (26% des cas). Une dyslipidémie était notée dans 10% des cas. Une pathologie gastrique était observée dans 4% des cas et une anémie dans 3% des cas. Enfin, des troubles psychiatriques étaient présents chez 2% des patients. Les principaux facteurs associés à la présence de comorbidités était le sexe féminin (p=0,01), un âge supérieur à 65 ans (p=0,04) et le caractère érosif de la PR (p=0,001). Le profil immunologique et l’activité de la PR évaluée par le DAS28 VS n’étaient pas statistiquement corrélés à la présence de comorbidités (respectivement p=0,457 et p=0,155).

Conclusion :
Notre étude souligne la prévalence élevée des comorbidités au cours de la PR, notamment les pathologies cardiovasculaires, le diabète et l’ostéoporose. Ces comorbidités alourdissent la prise en charge et aggrave le pronostic fonctionnel et vital. Une collaboration multidisciplinaire est nécessaire pour dépister ces comorbidités et améliorer la qualité de vie.

Introduction :
Parmi les manifestations biologiques les plus courantes au cours des rhumatismes inflammatoires chroniques, on cite l'anémie inflammatoire et l'élévation de la CRP (C Reactiveprotein). L'effet des biothérapies et notamment du Tocilizumab sur ces deux paramètres a été décrit. L'objectif de cette étude est de déterminer chez nos patients l'efficacité biologique du traitement par Tocilizumab.

Matériels et méthodes :
Il s'agit d'une étude prospective portant sur les 12 patients suivis au sein du service de rhumatologie de l'hôpital Charles Nicolle, pendant la période s'étalant entre 2015 et 2017, et mis sous Tocilizumab pour un rhumatisme inflammatoire chronique. Nous avons recueilli le bilan inflammatoire avant et après mise sous biothérapie, puis nous avons calculé la variation du chiffre d'hémoglobine et celui de la CRP sous traitement.

Résultat :
Notre série porte sur 12 patients , dont 11 femmes et un homme. 10 de nos patients (83.3%) sont suivis pour une polyarthrite rhumatoïde, et 2 sont suivis pour une arthrite juvénile idiopathique (16.6%). 75% de nos patients avaient déjà une anémie avant mise sous traitement. 66% des patients ont élevé leur chiffre d'hémoglobine après les cures de Tocilizumab. La variation moyenne était de +1,22 g/dl (entre 0.3 et 4.6 g/dl). Les résultats ont été observés à partir de 3 cures. Concernant la CRP, les valeurs initiales variaient entre 1.9 et 197.8 mg/L. Après traitement, 75% des patients ont vu leur chiffre de CRP s'abaisser. La variation moyenne était de -15.38 mg/L. (entre 1.5 et 34.2 mg/L).

Conclusion :
Outre l'efficacité clinique, le Tocilizumab possède une efficacité biologique sur l'amélioration de l'anémie inflammatoire et de la CRP. Cet effet pourrait aider à sélectionner les candidats à ce traitement en fonction des perturbations biologiques qu'ils présentent.

Introduction :
Le dépistage de la tuberculose latente (TBL) est indispensable chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques et candidats à une biothérapie. De nombreuses recommandations internationales ont permis de diminuer le risque de tuberculose sous traitement biologique en se basant sur l’intradermoréaction à la tuberculine, mais elles ne font pas toutes appel aux tests sérologiques. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’efficacité du dépistage de la TBL par le test sérologique QuantiFERON-TB Gold (QFT) avant l’instauration d’un traitement biologique.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique menée sur 2 ans [2015–2017] incluant les malades suivis en rhumatologie (rhumatisme inflammatoire chronique) et en gastroentérologie (maladie inflammatoire chronique de l’intestin) candidats à une biothérapie (anti-TNF alpha ou Tocilizumab). Les données démographiques, cliniques et biologiques ont été collectées. Tous les patients ont bénéficié d’une radiographie de thorax et d’un test sérologique QFT.

Résultat :
Notre étude a porté sur 43 hommes (41,7%) et 60 femmes (58,2%), âgés en moyenne de 47,8 ans [18-74]. Il s’agissait de 47 cas de polyarthrite rhumatoïde, 25 cas de spondyloarthrite, 30 cas de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (21 cas de maladie de Crohn et 9 cas de rectocolite hémorragique) et un cas d’arthrite juvénile idiopathique. La durée moyenne d’évolution des maladies inflammatoires était de 11,2 ans [1-29]. Aucun antécédent de tuberculose ou de contage tuberculeux n’a été relevé. Quatre vingt treize patients (90,2%) étaient vaccinés par le Bacille de Calmette et Guérin à la naissance. Un traitement par corticothérapie au long cours et par immunosuppresseurs était prescrit chez respectivement 81 (78,6%) et 79 (76,6%) patients. La radiographie de thorax a montré des images suggestives de tuberculose active dans 3 cas, confirmée dans un seul cas par tomodensitométrie (TDM) thoracique. Le test QTF, pratiqué chez tous les patients, était négatif dans 79 cas (76,6%), indéterminé dans un seul cas (1%) et positif dans 23 cas (22,3%). Dans tous les cas où le QTF s’est avéré positif ou indéterminé, un complément d’exploration par TDM thoracique et recherche de bacille de Koch dans les crachats a été pratiqué. Au terme de ce bilan, aucun cas de tuberculose pulmonaire évolutive n’a été diagnostiqué et le diagnostic de TBL a été retenu. Ces patients ont été mis sous chimioprophylaxie antituberculeuse (rifampicine – isoniazide pour une durée de 3 mois ou isoniazide seul pour une durée de 6 mois). La biothérapie a été initiée 4 semaines après. Durant le suivi, aucun cas de réactivation tuberculeuse n’a été rapporté parmi les patients ayant une TBL.

Conclusion :
Notre étude souligne l’efficacité du test immunologique QFT dans la détection de la TBL chez des patients candidats à un traitement biologique. Ce test parait très utile notamment dans les pays endémiques et chez les sujets vaccinés.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire chronique dont la morbi-mortalité est causée majoritairement par les manifestations extra-articulaires. Sa prévalence est estimée entre 0,8 et 1% dans la population générale. L’objectif de ce travail était d’étudier les caractéristiques épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques de la PR en milieu hospitalier tunisien.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective transversale incluant 500 patients porteurs d’une PR et suivis sur une période de 15 ans [2000-2014]. Le diagnostic de PR reposait sur les critères de l’ACR 1987 et/ou les critères ACR/EULAR 2010. Les données épidémiologiques, les caractéristiques cliniques de la PR, les données biologiques (syndrome inflammatoire, facteur rhumatoïde, anticorps anti-peptides cycliques : ACPA) et les modalités thérapeutiques on été recueillies. L’activité de la maladie est mesurée par le score DAS28 VS et l’incapacité fonctionnelle par le questionnaire HAQ.

Résultat :
Il s’agissait de 422 femmes (84,4%) et 78 hommes (15,6%) âgés en moyenne de 53,39 ans [21 et 83]. Le délai diagnostique moyen était de 5,4 ans [3mois-40ans]. La durée moyenne d’évolution de la PR était de 12,08 ans [2-40]. L’âge moyen de début de PR était de 41,3 ans [16-73]. Un tabagisme actif a été constaté chez 55 patients (11%). Vingt cinq pourcent des patients avaient au moins une seule comorbidité essentiellement un diabète de type 2 (13%). La polyarthrite a constitué le mode le plus fréquent de révélation de la PR (75%). Soixante deux pourcent des PR (312 cas) étaient associées à une manifestation extra articulaire (l’ostéoporose était en premier lieu chez 120 patients). Des déformations articulaires étaient présentes chez 83% des cas. Un syndrome inflammatoire biologique était objectivé chez 380 patients (76%). Le facteur rhumatoïde était positif dans 357 patients (71,4%) et les ACPA, recherchés seulement chez 85 patients, étaient présents chez 51 patients (60 %). La PR était érosive chez 450 patients (90%). Une coxite a été notée chez 65 patients (13%) et une luxation atloïdo-axoïdienne chez 67 patients (13 ,4%). Le score DAS 28 VS moyen au diagnostic était de 5,90 [4,52-7,28]. Le HAQ moyen, à l’hospitalisation initiale, était de 1,62 [0,2 à 3]. Un traitement symptomatique (antalgique de palier 1 et anti-inflammatoire non stéroïdiens) a été prescrit chez tous les patients. Quatre cent sept patients (81,4 %) ont reçu une corticothérapie orale. Tous nos patients ont reçu au moins un traitement de fond de type : méthotrexate (77,2%), sulfasalazine (39,4%), antipaludéens de synthèse (26,8%), léflunomide (12,4%) et biothérapie (27%). Un recours au traitement chirurgical était noté chez 59 malades (12%). Les déformations articulaires étaient corrélées à l’âge (p =0, 001), à la durée d’évolution et à l’activité de la PR (p=0,001 et p=0,002 respectivement).

Conclusion :
Notre étude a objectivé un délai diagnostique moyen long malgré les avancés immun-radiologiques. Les déformations articulaires étaient corrélées à l’âge, à la durée d’évolution et l’activité de la maladie.

Introduction :
La survenue de l’anémie au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) est fréquente, expliquée par différents mécanismes dont le syndrome inflammatoire. Elle peut être responsable d’un retentissement fonctionnel considérable nécessitant une prise en charge globale.Le but de notre étude était de déterminer la prévalence de l’anémie au cours de la PR et d’évaluer son influence sur la qualité de vie et les paramètres d’activité du rhumatisme.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective transversale incluant 150 patients atteints de PR selon les critères ACR 1987 ou ACR/EULAR 2010. Les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et biologiques (taux d’hémoglobine, volume globulaire moyen (VGM), teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine (TCMH), vitesse de sédimentation (VS) et taux de c-réactive protéine (CRP)) ont été recueillies chez tous les patients. L’activité de la PR et le retentissement fonctionnel ont été évalués par le score DAS28 CRP et HAQ respectivement. L’anémie a été définie selon l’OMS par un taux d’hémoglobine < 12 g/dL pour les femmes et < 13 g/dL pour les hommes. Le seuil de signification (p) a été fixé à 0,05.

Résultat :
La population étudiée était composée de 124 femmes et de 26 hommes (sex-ratio de 0,21), âgés en moyenne de 57,09 ± 12,52 ans. La durée moyenne d’évolution du rhumatisme était de 7,52 ± 9,2 ans. Soixante cinq pourcent des patients avaient une anémie (97) majoritairement normochrome normocytaire (71 cas, 73%).Le taux moyen d’hémoglobine à 11,25 ± 1,53 g/dl [6,6-15,9].L’anémie était significativement plus fréquente chez les femmes (p<0,001). En présence d’une anémie, la PR avait une plus forte activité. En effet, la valeur de la VS, CRP et du DAS28 CRP était significativement plus élevée chez les patients anémiques (p=0,02, p=0,04 et p<0,01 respectivement). L’indice fonctionnel HAQ était plus important en présence d’une anémie (p=0,03). Aucune association n’a été relevée entre l’anémie et les paramètres immunologiques (facteur rhumatoïde et anticorps anti-peptides cycliques citrullinés) ou le caractère érosif de la PR (p=0,421, p=0,622 et p=0,921 respectivement).

Conclusion :
Notre étude a montré que l’anémie était une comorbidité fréquente au cours de la PR associée à une plus forte activité du rhumatisme et à un retentissement fonctionnel plus important.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde est le rhumatisme inflammatoire le plus fréquent et touche essentiellement la femme jeune. Cette maladie a des répercussions importantes sur la vie sociale et conjugale des patients. Objectif: Décrire le statut conjugal des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, le degré de leur réussite dans l'éducation de leurs enfants, et le degré de compréhension de ceux-ci de la maladie des parents.

Matériels et méthodes :
Cette étude a porté sur 31 patients hospitalisés au sein du service de rhumatologie de l'hôpital Charles Nicole de Tunis de Juillet à Septembre 2017. Les données sociodémographiques ont été recueillies. L'activité de la maladie a été évaluée par le score DAS28. Ces patients ont été soumis à un questionnaire concernant leur statut marital, leur relation avec leur conjoint et avec leurs enfants, ainsi que les difficultés rencontrées dans les deux.

Résultat :
Parmi les patients interrogés, 65,38% étaient mariés, 19,23% étaient célibataires, 7,69% étaient divorcées et 3,84% étaient veufs. 50% avaient un niveau d'études primaire, 7,69% un niveau d'études secondaire, 3,84% avaient fait des études universitaires et 30,76% étaient analphabètes. Parmi les patients mariés, 88,23% ont décrit leur relation conjugale comme "bonne", reçoivent de l'aide de la part de leur partenaire, n'ont jamais été victimes de trahison, ni de menace de séparation de la part de leur conjoint; tandis que 17,64% l'ont décrite comme "mauvaise" avec un soutien conjugal absent. Les causes de divorce chez nos patients n'étaient en aucun cas la maladie. Un sentiment de culpabilité en cas de poussée a été décrit dans 23,07% des cas. Le degré de réussite des enfants a été décrit comme variant entre 5/10 et 9/10. Le degré de difficulté à expliquer la maladie aux enfants était en moyenne de 5,69% Les enfants ont été décrits comme compréhensifs de la maladie des parents dans 100% des cas.

Conclusion :
La polyarthrite rhumatoïde, bien que pathologie handicapante pour le patient, n'a pas entraîné dans notre étude de répercussions sociales ou conjugales significatives. Au contraire, il semblerait que le soutien social et conjugal soit présent chez la majorité de nos patients.

Introduction :
L’atteinte du pied, en particulier l’avant-pied, est fréquente dès les stades précoces de la polyarthrite rhumatoïde (PR). La synovite est responsable de la destruction articulaire mais des contraintes mécaniques spécifiques participent également aux déformations du pied. Le but de notre travail est d’étudier les troubles podologiques au cours de la PR, ainsi que les modalités thérapeutiques

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective descriptive (2010-2017), portant sur les données cliniques, thérapeutiques et évolutives des troubles podologiques au cours de la PR.

Résultat :
Il s’agissait de 20 patients18 femmes et 2 hommes, âgés en moyenne de 54,7 ans [38-70]. Le délai moyen entre le diagnostic de PR et l’apparition de l’atteinte des pieds était de 8,8 ans [1-20] .Les troubles podologiques étaient dominés par l’atteinte à la fois de l’avant-, du médio- et de l’arrière-pied dans 70% des cas. Une atteinte isolée de l’avant-pied était observée dans 30 % des cas. Concernant l’atteinte de l’avant-pied, les troubles étaient dominés par les métatarsalgies dans 80 % des cas, un hallux valgus avec ses complications notamment une bursite dans 70 % des cas. La présence de lésions cutanées à type d’hyperkératose avec durillon d’hyper- appui était notée dans 55% des cas. Un avant-pied triangulaire était retrouvé dans 35% des cas et une griffe d’orteils dans 20% des cas. Pour l’atteinte du médio- et de l’arrière-pied, les troubles podologiques étaient à type de pied plat valgus dans 28.5% des cas, de pied creux dans 21,4% des cas et une tuméfaction douloureuse sous et rétro malléolaire médiale en rapport avec une tendinopahie du tibial postérieur dans 14.2% des cas. Tous les patients étaient sous Méthotrexate lors de l’apparition de l’atteinte du pied. Un traitement podologique dominé par des orthèses plantaires et un chaussage adapté a été conseillé dans tous les cas .Deux patients ont été traités par un traitement local à type d’infiltration aux corticoïdes. Le recours à la chirurgie a été indiqué dans 4 cas après échec des autres moyens.

Conclusion :
La gêne fonctionnelle liée au pied rhumatoïde impose un diagnostic et une prise en charge précoces afin d’améliorer la qualité de vie des patients atteints de PR.

Introduction :
La plupart des patients suivis pour polyarthrite rhumatoïde (PR), se plaignent de fatigue. C’est un symptôme fréquent qui semble intimement lié au niveau d’activité de la maladie. L'objectif de cette étude est de vérifier la corrélation entre l'activité de la maladie et la fatigue chez les patients souffrant de (PR).

Matériels et méthodes :
Dans le cadre d’une étude transversale, des patients âgés de 16 à 65 ans atteints de PR satisfaisant les critères de l’ACR (American college of rheumatology) de 1987 ont été évalués sur le plan clinique et biologique sur une période d’une année. La fatigue a été évaluée en utilisant deux instruments de mesure : une échelle visuelle analogique (EVA fatigue), allant de 0 (absence de fatigue) à 100 (fatigue la plus importante possible) et un auto-questionnaire FACIT-F comprenant 13 questions et dont le score est inversement proportionnel à la fatigue. L’étude statistique a recherché une association entre les deux paramètres d’évaluation de la fatigue et les différents paramètres du Disease activity score (DAS28). La liaison entre les variables a été étudiée par le coefficient de corrélation de Pearson.

Résultat :
Il s’agissait de 100 patients, 84 femmes et 16 hommes, âgés en moyenne de 49,5 ans. La PR évoluait en moyenne depuis 87.3 mois [1-360 mois]. A l’inclusion, le nombre moyen d’articulations douloureuses (NAD) et d'articulations gonflées (NAG) était de 5.3 et de 1 respectivement. L’évaluation globale du patient (EGP) au moyen d’une échelle visuelle analogique était de 47.8 [10-100]. La vitesse de sédimentation était en moyenne de 38.1 mm à la 1ere heure et la CRP était en moyenne de 10.8 mg/l. L’activité de la maladie évaluée par le DAS28 était faible chez 24 % des patients, modérée chez 53 % et forte chez 23 % avec une moyenne évaluée à 3.68 [1.9-8.33]. La moyenne de l’EVA fatigue était de 49.1 [5-100]. La moyenne du score FACIT-F était de 27.1 [0-51]. L’étude statistique a montré une association significative entre le NAD, NAG, EGP et les deux paramètres d’évaluation de la fatigue avec un p <0.001. Les malades présentant un niveau de fatigue important avaient généralement des valeurs de VS et de CRP plus élevées. Une association très significative a été retrouvée entre le FACIT-F, EVA fatigue et le score DAS28. Il s’agissait d’une relation négative pour le score FACIT-F et positive pour l’EVA fatigue (P=0.0001).

Conclusion :
Les résultats de notre étude ont montré que plus la PR était active, plus les malades étaient fatigués. Ceci met l’accent sur la nécessité d’une bonne prise en charge de la PR pour lutter contre le sentiment de fatigue et améliorer la qualité de vie des patients.

Introduction :
Les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde (PR) se plaignent souvent de fatigue qui est considérée comme un symptôme extra-articulaire. Cette fatigue est durable, inexpliquée et peu soulagée par le repos. On se propose de rechercher les facteurs prédictifs de la fatigue au cours de la PR.

Matériels et méthodes :
Il s’agissait d’une étude transversale incluant 100 patients atteints de PR selon les critères de L’ACR de 1987 sur une période de 12 mois. La fatigue a été évaluée chez tous nos patients en utilisant une échelle visuelle analogique (EVA F) et La version arabe du Functional assessment of chronic illness therapy-fatigue (FACIT-F). La fatigue a été considérée comme faible si l’EVA fatigue était < à 20 et/ou si le score FACIT-F est ≥40, d’intensité moyenne si 20≤EVA fatigue<50 et/ou si 20≤FACIT-F<40 et importante si EVA fatigue ≥50 et/ou si FACIT-F<20. Les différents paramètres cliniques et biologiques ont été relevés et associés à la présence de fatigue. La corrélation a été évaluée par le score de Pearson (seuil de significativité p ≤ 0,05).

Résultat :
Notre étude a porté sur 100 PR d’âge moyen de 49.5 ans ± 10. Il s’agissait de 84 femmes et 16 hommes. L’âge moyen de l’apparition de la PR chez nos patients était de 42 ans [11-61 ans]. Le pourcentage des patients professionnellement actifs était de 25%. Parmi les patients qui ne travaillaient pas, 10% étaient retraités. L’EVA douleur moyenne était de 4.9. Le score moyen du HAQ était de 0,90 [0 – 2,75]. Le facteur rhumatoïde (FR) était positif dans 75% des cas et les anticorps anti-CCP dans 72,6% des cas. Le DAS28 moyen était de 3,68. La moyenne de l’EVA fatigue était de 49.1 [5-100] et celle du score FACIT-F était de 27.1 [0-51].Selon la valeur de l’EVA fatigue, l’intensité de la fatigue était faible dans 9 % des cas, moyenne dans 31 % des cas et importante dans 60 % des cas. Les facteurs prédictifs de fatigue identifiés étaient un âge avancé, l’altération de la qualité de vie (HAQ), une EVA douleur élevée et une forte activité de la maladie (DAS28). Le sexe, le statut professionnel et le statut immunologique (facteur rhumatoïde et anticorps anti-CCP) n’étaient pas associés à la présence de fatigue.

Conclusion :
La fatigue semble liée à la douleur et à l’inflammation. C’est une cible identifiable à prendre en considération dans la prise en charge de la PR.

Introduction :
L’organisation mondiale de la santé a définie l’anxiété comme « un sentiment de danger imminent indéterminé s'accompagnant d'un état de malaise, d'agitation, de désarroi voire d'anéantissement ». C’est une névrose qui peut s’associer aux maladies chroniques notamment à la polyarthrite rhumatoïde (PR). Plusieurs paramètres de la maladie peuvent s’associer à l’anxiété. Notre objectif était de déterminer la fréquence de l’anxiété au cours de la PR et de rechercher une corrélation entre les paramètres de la PR et l’anxiété.

Matériels et méthodes :
Etude transversale portant sur 70 patients atteints de PR (critères de l'ACR/EULAR 2010). L’évaluation de l’activité de la maladie a reposé sur le nombre d’articulations douloureuses (NAD), le nombre d’articulations tuméfiées (NAT), la vitesse de sédimentation (VS) et le DAS28 (disease activity score 28) VS. La douleur était évaluée sur une échelle visuelle analogique (EVA) (0-10). Le retentissement fonctionnel a été évalué par le Health Assessment Questionaire HAQ. Le score de Sharp modifié a été utilisé pour évaluer la présence d’érosions et de pincements articulaires. Un auto-questionnaire (Beck Anxiety Index (BAI)) a été utilisé pour l’évaluation de la sévérité de la l’anxiété. Il comprend 21 items, noté chacun de 0 à 3. Le score global varie de 0 à 63. L’anxiété est considérée minime si le score varie entre 0 et 17 , modérée entre 18 et 24 et sévère au-delà de 25.

Résultat :
Il s'agissait de 70 patients âgés en moyenne de 51,9 ± 12,2 ans [18-75] et répartis entre 54 femmes et 16 hommes (sexe ration=0,29). La durée moyenne d'évolution de la PR était de 6,9 ± 8,4 ans [3mois -41ans]. Le NAD et NAT moyen étaient de 7,8 ± 7,5 de 3,9 ± 5,2 respectivement. Le DAS 28 VS était de 4,8 ± 1,5 . L’EVA douleur était de 49 ± 21. Le HAQ était de 1,4 ± 1,5 . Le score de Sharp modifié était de 107,1 ± 99,5 . Le score de BAI total était de 16,2 ± 9,5. L’anxiété était minime dans 32 %, modérée dans 22%, et sévère dans 15%. Le score de BAI était corrélé significativement au NAD (p=0,001, r=0,40), au NAT(p=0,008, r=0,31), au DAS28 VS (p=0,000, r=0,48), à l’EVA douleur(p=0,000, r=0,43) et au HAQ (p=0,000, r=0,49). De même, il était corrélé au score de Sharp érosion (p=0,026,r=0,36) mais pas au score de Sharp pincement . Aucune corrélation n’était retrouvée avec l’âge de début de la PR, le délai d’évolution, la VS et la CRP.

Conclusion :
Le diagnostic d’anxiété associée à la PR est important. Elle représente un facteur de comorbidité, responsable d'une altération de la qualité de vie des patients. Une prise en charge multidisciplinaire peut être nécessaire.

Introduction :
Les étiologies de l’atteinte hépatique au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) sont diverses et souvent intriquées. L’hépatite médicamenteuse reste toujours la cause la plus fréquente de l’atteinte hépatique au cours de la PR selon la majorité des études. Le but de ce travail était de déterminer la prévalence et l’évolution des hépatites médicamenteuses au cours de la PR ainsi que les principaux traitements incriminés.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective transversale incluant les patients atteints de PR selon les critères ACR 1987 ou ACR/EULAR 2010 suivis sur une période de 5 ans [2010-2015]. Les caractéristiques sociodémographiques, cliniques, biologiques et évolutives ont été recueillies. Après avoir éliminé les autres causes d’hépatopathies, Le diagnostic d’hépatite médicamenteuse était retenu après une enquête de pharmacovigilance.

Résultat :
Nous avons inclus 150 patients (124 femmes), âgés en moyenne de 57,09 ± 12,52 ans. La durée moyenne d’évolution de la PR était de 7,52 ± 9,2 ans. Nos patients avaient reçu un traitement par paracétamol (150 patients, 100%), anti-inflammatoire non stéroïdiens (AINS) (95 patients, 63%) et corticoïdes (126 patients, 84%). Au moins un traitement de fond de type conventional synthetic disease-modifying anti-rheumatic drugs (csDMARDs) a été instauré avec recours au : méthotrexate (130 patients, 87%), sulfasalazine (56 patients, 37%) et léflunomide (11 patients, 7%).Trente six patients (24%) avaient reçu une biothérapie. La prévalence de l’hépatite médicamenteuse était de 25% (38 cas). Cette atteinte médicamenteuse était toujours de découverte fortuite révélée par une cholestase dans 91% et une cytolyse dans 88%. Les classes thérapeutiques incriminées dans l’induction d’une hépatite médicamenteuse étaient : les AINS (17cas, 37%), le méthotrexate (13 cas, 34%), le paracétamol (5 cas, 13%), la sulfasalazine (4cas, 10%), le léflunomde (1cas, 3%) et le ritiximab (1cas, 3%). L ’AINS le plus hépatotoxique était le diclofénac (7 patients, 50%). Une normalisation du bilan hépatique a été notée à l’arrêt du traitement en cause en 22 jours ± 11,4 en une moyenne. Un seul cas de non résolution de l’atteinte hépatique a été retrouvé, avec réapparition d’une cytolyse et de cholestase hépatique à la réintroduction progressive du méthotrexate.

Conclusion :
Notre étude a montré que l’hépatite médicamenteuse était présente dans 25% des cas au cours de la PR. Les AINS et le méthotrexate étaient les traitements les plus incriminés. L’hépatotoxicité était réversible à l’arrêt du traitement.

Introduction :
La prescription d’un traitement immunosuppresseur ou biologique au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) impose, aujourd’hui, de réaliser un bilan pré thérapeutique pour limiter les risques infectieux. Certaines particularités devront s’appliquer en fonction du traitement choisi, mais les sérologies virales des hépatites B et C sont toujours indispensables. Le but de ce travail était d’identifier la prévalence des hépatites B et C dépistées par le bilan pré thérapeutique ainsi que leur impact thérapeutique.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective portant sur 150 patients atteints de PR suivis sur une période de 5 ans [2010-2015]. Les caractéristiques cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives ont été recueillies. Les sérologies virales d’hépatite B (antigène anti Hbs, anticorps anti Hbs et anticorps anti Hbc) et C (anticorps anti VHC) étaient demandées avant l’instauration d’un traitement par méthotrexate ou biothérapie. En présence d’une sérologie positive, une réaction en chaine par polymérase (PCR) était pratiquée.

Résultat :
Nous avons inclus 150 patients (124 femmes), âgés en moyenne de 57,09 ± 12,52 ans. La durée moyenne d’évolution de la PR était de 7,52 ± 9,2 ans. Aucun antécédent d’hépatite B ou C n’a été révélé par l’interrogatoire. Un facteur de risque d’hépatite virale a été retrouvé dans 25% des cas (habitudes de scarifications et tatouages). Une corticothérapie orale était prescrite chez 126 patients (84%). Cent trente patients (87%) étaient mis sous méthotrexate et seulement 36 patients (24%) avaient reçu une biothérapie. Une atteinte hépatique a été diagnostiquée chez 66 patients (44%). La prévalence des hépatites virales chroniques était de 14/66 (21%). Dix cas d’hépatite B chronique ont été observés : 3 cas (2,3%) dépistés par le bilan pré méthotrexate et 7 cas (19,4%) dépistés par le bilan pré biothérapie (pré infliximab et etanercept). Quatre sérologies d’hépatite C chronique (11,1%) étaient découvertes en pré biothérapie (Infliximab et Tocilizumab). La recherche de l’ADN viral du VHB par PCR était indétectable dans les 10 cas d’hépatite B chronique. La recherche de l’ADN viral du VHC était positive chez un seul patient. Une hépatite B guérie a été notée chez 5 patients. Aucun signe clinique ou biologique d’insuffisance hépatique n’a été retrouvé. La découverte d’une hépatite chronique à amener à arrêter la corticothérapie dans tous les cas. Un traitement préemptif d’hépatite B a été démarré avant l’instauration de la biothérapie. La découverte d’une hépatite B chronique en pré méthotrexate à amener à annuler ce traitement avec un switch vers les anti TNF α dans les 3 cas.

Conclusion :
Les hépatites virales B et C de découverte fortuite étaient fréquentes au cours de la PR (21%). L’impact thérapeutique de ces hépatopathies était double avec la nécessité d’un traitement préemptif et d’une adaptation du traitement de fond.

Introduction :
Les manifestations extra-articulaires (MEA) de la polyarthrite rhumatoïde (PR) traduisent le caractère systémique du rhumatisme qui peut toucher de nombreux tissus. Notre objectif était d’étudier les caractéristiques biologiques et immunologiques de la PR associée à des MEA.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective transversale incluant les patients porteurs d’une PR et suivis sur une période de 15 ans [2000-2014]. Le diagnostic de PR reposait sur les critères de l’ACR 1987 et/ou les critères ACR/EULAR 2010. Les caractéristiques cliniques de la PR ainsi que les données biologiques (dosage de la vitesse de sédimentation : VS et la c-réactive protéine CRP) et immunologiques (facteur rhumatoïde : FR, anticorps anti-peptides cycliques : ACPA et anticorps antinucléaires : AAN) ont été recueillies. Le FR et les ACPA ont été mesurés dans 89% (445 cas) et 17% (85 cas) respectivement. Les AAN ont été recherchés 369 cas (73%). Les caractéristiques biologiques et immunologiques de la PR étaient comparées selon la présence ou non de MEA. Le seuil de signification a été fixé à 0,05.

Résultat :
Cinq cent patients (422 femmes) âgés en moyenne de 53,39 ans [21-83] ont été inclus. La durée moyenne d’évolution de la PR était de 12,08 ans [2-40]. Un syndrome inflammatoire biologique était objectivé chez 380 patients (76%). Le FR et les ACPA étaient positifs dans 357 (71,4%) et 51 cas (60%) respectivement. Les AAN étaient positifs dans 28 cas (7,5%). Soixante deux pourcent des PR (312 cas) étaient associées à une MEA de type : perte osseuse chez 179 patients (36%), syndrome sec oculaire chez 173 patients (34,6%), syndrome de Sjögren secondaire dans 70 cas (14%), atteinte pulmonaire en rapport avec la PR chez 70 patients (14%), atteinte rénale chez 45 malades (9%), nodules rhumatoïdes chez 23 patients (4,6%), vascularite rhumatoïde chez 3 malades (0,6%) et un syndrome de Felty chez 2 patients (0,4%). La moyenne de la VS selon la présence ou pas d’une MEA était comparable dans les 2 groupes (63,8 vs 69,5mm, p=0,524). La moyenne de la CRP était comparable dans les 2 groupes selon la présence ou non d’une MEA (34 vs 31 mg/dl, p=0,247). Les MEA étaient significativement associées à des polyarthrites FR positifs et ACPA positifs (p=0,01 et p=0,02 respectivement).De même, ces manifestations systémiques étaient plus observées dans les PR ayant des AAN positifs (p=0,001). La perte osseuse et l’atteinte pulmonaire étaient les MEA les plus corrélées à des PR fortement FR positifs (r=0,522 et r=0,411 respectivement) et ACPA positifs (r=0,271 et r=0,364). Cette corrélation était statistiquement significative.

Conclusion :
Le SIB n’était pas associé à la présence ou non d’une MEA. Notre étude a montré qu’un bilan immunologique (FR, ACPA et AAN) positif au cours de la PR était associé à des MEA plus fréquentes.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie auto-immune qui implique des facteurs hormonaux pouvant expliquer sa fréquence dans la population féminine. Plusieurs études se sont intéressées à la relation entre la ménopause et l’activité de la PR. Notre but était d’étudier l’association entre la ménopause et l’incapacité fonctionnelle des patientes suivies pour PR.

Matériels et méthodes :
Etude transversale portant sur des patientes atteintes de PR selon les critères ACR 1987 ou ACR/EULAR 2010. Le questionnaire HAQ mesure l’incapacité fonctionnelle au cours de la PR. Les étapes de la ménopause selon l'encyclopédie Médico-chirurgicale sont définies par : la préménopause (la période allant de la puberté jusqu'à la périménopause confirmée), la périménopause (la période d'irrégularités des cycles menstruels précédant la ménopause et l'année qui suit l'arrêt apparent des menstruations) et la post ménopause (la période s'écoulant après la ménopause).

Résultat :
Il s’agissait de 95 femmes atteintes de PR avec une durée moyenne d’évolution de la maladie de 5,69 ± 7,4 ans. Dix neuf femmes (20%) étaient en préménopause, 31 femmes (33%) étaient en périménopause et 45 femmes (47%) en post ménopause. L’âge moyen pour chaque groupe respectif était : 33,4 ± 6,4 ans, 49,4 ± 3,1 ans et 64,5 ± 5,1 ans. L’indice moyen HAQ a augmenté parallèlement à l’âge et selon le statut ménopausique : 0,88 ± 0,24 (préménopause), 1,5 ± 0,84 (périménopause) et 2,4 ± 1,1 (post ménopause). Les femmes post ménopausiques avaient une incapacité fonctionnelle significativement plus sévère par rapport aux femmes non ménopausées attestée par un score HAQ plus élevé (p=0,001). La ménopause tardive (>55 ans) et la multiparité étaient associées à une incapacité moins sévère (p=0,034 et p=0,042 respectivement). Aucune association significative n’a été observée avec la contraception orale au long cours ou la ménopause précoce (<40 ans).

Conclusion :
Notre étude a montré que la ménopause chez les femmes atteintes de PR est associée à un déclin de l’état fonctionnel avec une incapacité fonctionnelle de plus en plus sévère.

Introduction :
La relation entre l’inflammation chronique et la démence a été bien établie dans différentes études épidémiologiques. Cependant, les données sur l’altération de la fonction cognitive au cours la polyarthrite rhumatoïdes (PR), une des plus fréquentes maladies inflammatoires chroniques, reste controversées et incertaines. Notre objectif était d’évaluer l’association entre la PR et l’apparition d’une altération de la fonction cognitive.

Matériels et méthodes :
Etude transversale comparative incluant des patients suivis pour une PR, colligés en milieu rhumatologique, et des témoins sains, choisis au hasard, appariés selon l’âge et le sexe. Le Mini Mental State Examination (MMSE) était utilisé pour explorer les fonctions cognitives. L’atteinte cognitive était définie par un score MMSE inférieur à 24 ou inférieur à 26 pour les patients ayant bénéficié de moins de six ans de scolarité. L’activité de la PR était mesurée à l’aide du DAS28(VS).

Résultat :
Deux groupes ont été retenus: le groupe 1 comportait 20 patients (12 femmes et 8 hommes) suivis pour une PR âgés en moyenne de 52,6 ans [31-72], et le groupe 2 formé de 20 témoins (15 femmes et 5 hommes) apparemment sains, sans antécédents notables, âgés en moyenne de 55,8 ans [50-77]. La PR était séropositive dans 95% des cas, évoluant en moyenne depuis 12,45 ans [1-26]. La moyenne du DAS28(VS), au moment de l’interrogatoire, était de 4,73 témoignant d’une activité modérée du rhumatisme. Trois quart de nos patients étaient sous ou ont déjà reçu du méthotrexate. Huit patients (40%) étaient sous biothérapie : 5 patients sous anti TNF alpha et 3 sous Rituximab. Quarante pourcent des patients du groupe 1 étaient analphabètes versus 49% dans le groupe 2. Un score MMSE normal était retrouvé chez onze patients (55%) dans le groupe 1 et chez 15 patients dans le groupe 2 (75%). Une atteinte cognitive modérée (moyenne de MMSE de 18,62) était retrouvée chez 8 patients (40%) dans le groupe 1 et chez 2 patients (10%) dans le groupe 2 avec une atteinte prédominante de la praxie constructive. Aucune atteinte cognitive sévère ou très sévère n’a été relevée dans les deux groupes. L’apparition d’une atteinte cognitive était significativement associée à la présence d’une PR : la moyenne du MMSE dans le groupe 1 était de 24,95 (une atteinte cognitive légère) versus 28,24 dans le groupe 2 (score considéré normal) avec un p=0,001.

Conclusion :
Notre étude a attiré l’attention sur une manifestation peu connue mais grave de la PR qui est l’apparition précoce d’une démence. Celle-ci pourrait être expliquée par l’inflammation et l’atteinte vasculaire causées par le rhumatisme. Une étude plus large est nécessaire pour mieux caractériser et dépister cette atteinte neurologique.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie auto-immune qui touche principalement les femmes, avec un sex-ratio en moyenne de 3 femmes atteintes pour un homme. Cette différence est surtout nette avant 60 ans et diminue progressivement avec l’âge ou dans les formes familiales. Le but de notre travail était d’étudier les aspects cliniques, biologiques, radiologiques et thérapeutiques de la PR chez l’homme et de déterminer les particularités de ce rhumatisme inflammatoire chronique chez la population masculine.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective descriptive incluant 78 cas de PR masculine, colligés dans un service de rhumatologie sur une période de 14 ans [2000-2014] selon les critères ACR 1987 ou ACR/EULAR 2010. Les caractéristiques sociodémographiques, clinico-biologiques radiologiques et thérapeutiques ont été recueillies.

Résultat :
Soixante dix-huit hommes atteints de PR ont été inclus durant cette période d’étude, âgés en moyenne de 57,10 ± 12,04 ans. Un tabagisme actif était observé chez 5 patients (6%). Au moins un antécédent médical était noté dans 58 cas (74%). Le délai moyen de diagnostic de la PR était de 6,03 ans ± 5,85 ans. La durée moyenne d’évolution de la PR était de 10,62 ± 7,96 ans avec un âge moyen de début du rhumatisme de 46,6 ± 10,11 ans. La polyarthrite chronique a constitué le mode le plus fréquent de révélation de la PR (79%), suivie par l’oligoarthrite asymétrique (21%). Les déformations articulaires étaient observées dans 60 cas (77%). Une complication osseuse a été observée dans 11 cas (11%) : une luxation atloïdo-axoïdienne (4 cas) et une coxite (7 cas). A la biologie, un syndrome inflammatoire biologique a été retrouvé dans 70 cas (90%) avec une vitesse de sédimentation moyenne de 62, 03 ± 34,72 mm et une c-réactive protéine moyenne de 35 ± 30,45 mg/l. Le facteur rhumatoïde et les anticorps anti-peptides citrullinés étaient positifs dans 55 cas (71%) et 49 cas (63%) respectivement. La recherche des anticorps anti-nucléaires était positive chez 6 malades (8%). Le score DAS 28 VS moyen était de 5,48 ± 1,32 et l’indice fonctionnel HAQ moyen de 1,61 ± 0,68. Une manifestation extra-articulaire a été notée dans 42 cas (54%) : une atteinte pulmonaire (29 cas), une ostéoporose(21 cas), une atteinte rénale (9 cas), un syndrome de Sjörgen secondaire (9 cas), des nodules rhumatoïdes (5 cas) et une vascularite rhumatoïde (2 cas).En plus du traitement symptomatique par les anti-inflammatoire non stéroïdiens (67cas, 86%) et les corticoïdes à faible dose (64cas, 82%), un traitement de fond de la PR était prescrit chez tous les patients à base de : méthotrexate (55cas, 71%), sulfasalazine (38cas, 49%) et léflunomide (10cas, 13%). Le recours à la biothérapie était nécessaire dans 14 cas (18%). La chirurgie articulaire était nécessaire dans 9 cas (12%).

Conclusion :
Notre série de PR masculine se caractérise par une présentation clinico-biologique et thérapeutique classique. Les déformations articulaires et les complications osseuses étaient fréquentes témoignant de la sévérité du rhumatisme chez l’homme.

Introduction :
La prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde (PR) s’est profondément modifiée avec l’apparition de la notion de fenêtre d’opportunité et du contrôle serré. Ce meilleur contrôle de la PR rend d’autant plus évidente la nécessité de détecter et traiter les comorbidités associées. Notre objectif était de déterminer la prévalence et le profil des comorbidités au cours de la PR ainsi que les facteurs associés à leur survenue.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective portant sur 150 dossiers de PR répondant aux critères ACR 1987 ou ACR/EULAR2010, colligés au service de rhumatologie. Les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et para cliniques ont été recueillies chez tous les patients. L’activité de la PR et la fonction ont été évalués par le score DAS28 CRP et HAQ respectivement.

Résultat :
Cent cinquante patients ont été inclus (124 femmes), âgés en moyenne de 57,09 ± 12,52 ans. La durée moyenne d’évolution du rhumatisme était de 7,52 ± 9,2 ans. La PR était FR positive et érosive dans 79% et 81% des cas respectivement. Le score DAS 28 CRP moyen était de 5,83 ± 1,38. Le HAQ moyen était de 1,74 ± 1,25. Tous les patients avaient eu un traitement symptomatique à base de paracétamol et/ou d’anti-inflammatoire non stéroïdiens. Quatre-vingt huit pourcent de nos patients ont reçu au cours de l’évolution de la PR une corticothérapie orale. Quatre-vingt sept pourcent des patients étaient traités par méthotrexate, 37% par sulfasalazine, 7% par léflunomide et 24% par biothérapie. Quatre vingt patients (53%) avaient au moins une comorbidité et 15 patients (10%) avaient au moins deux comorbidités. Soixante-dix malades (47%) n’avaient aucun antécédent personnel particulier. L’hypertension artérielle était la comorbidité la plus fréquente (44patients, 29%), suivie par le diabète de type 2 (41 patients, 27%), la dyslipidémie (29patients, 19%), la dysthyroidie (11 patients, 7%), l’ulcère gastroduodénal (10 patients, 7%), la tuberculose (8patients, 5%), l’asthme allergique (6patients, 4%) et les néoplasies (4patients, 3%). Les facteurs associés à la présence de comorbidité étaient un âge avancé (p=0,012), une durée moyenne d’évolution du rhumatisme ≥ 3ans (p=0,024) et l’utilisation des corticoïdes (p=0,035). Aucune corrélation n’a été observée entre la présence d’une comorbidité et le genre, le DAS28, le HAQ, la positivité du facteur rhumatoïde et l’utilisation des autres thérapeutiques.

Conclusion :
La prévalence des comorbidités au cours de la PR était de 53%. L’atteinte cardiovasculaire et endocrinienne était les plus retrouvées. Ces comorbidités étaient plus fréquentes chez les patients âgés, les PR évoluant depuis plus que 3 ans et en présence d’une corticothérapie.

Introduction :
L’atteinte hépatique au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) pose souvent un problème diagnostique pouvant relever d’une atteinte spécifique, d’une comorbidité ou d’une maladie auto-immune associée. La stéatohépatite métabolique (SM) est une affection de plus en plus fréquente pouvant être responsable d’une comorbidité hépatique associée à la PR. Le but de notre étude était de déterminer la prévalence de la SM au cours de la PR ainsi que son impact sur la prise en charge thérapeutique.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective, portant sur 150 patients souffrant de PR et colligé sur une période de 5 ans [2010-2015]. Le diagnostic de SM était posé devant l’association d’arguments clinique (surcharge pondérale), biologique (hypercholestérolémie), échographiques et histologique quand une biopsie du foie était disponible.

Résultat :
Notre population était composée de 124 femmes et de 26 hommes, âgés en moyenne de 57,09 ans [25 à 85 ans]. La durée moyenne d’évolution de la PR était de 7,52 ± 9,2 ans. Une hépatopathie a été diagnostiquée chez 66 patients porteurs de PR faisant une prévalence de 44%. Le diagnostic de SM était retenu chez 10 patients (15%) révélé dans la plupart des cas (80%) par une cholestase asymptomatique. Dans un cas la SM était de découverte échographique fortuite et dans l’autre cas le diagnostic était histologique (biopsie du foie pratiquée devant une hépatite B chronique). Au moins un facteur de risque de SM a été relevé chez tous les patients : une surcharge pondérale notée chez tous les patients avec un indice de masse corporelle moyen de 29,8 kg/m [28-36], une élévation de la cholestérolémie totale dans 7/10 cas (70%) avec un taux moyen de cholestérol total de l’ordre de 2,2g/l [2-3,1] et un diabète de type 2 chez 5 patients (50%). L’échographie hépatique a objectivé dans tous les cas des images très évocatrices de SM à type d’augmentation de l’échogénicité homogène ou hétérogène. L’étude histologique, pratiquée chez deux patients porteurs de SM, a objectivé des lésions de stéatose hépatique micro et macro vésiculaire avec fibrose portale et périsinusale minime chez une patiente et stéatohépatite non alcoolique en activité faible et sans fibrose chez une patiente. La SM était associée à une autre hépatopathie au cours de la PR dans 8 cas : association à un kyste hydatique du foie dans un cas, une hépatite B chronique dans 2 cas et une hépatite médicamenteuse dans 5 cas. Tous les malades porteurs de SM ont été adressés en hépatologie avec une normalisation du bilan hépatique dans la moitié des cas. L’impact thérapeutique de la SM sur la prise en charge thérapeutique de la PR était essentiellement un arrêt provisoire des traitements à pouvoir hépatotoxique afin d’explorer la perturbation biologique.

Conclusion :
Notre étude a montré que la fréquence de la SM au cours de la PR était de 15%, essentiellement due à une obésité ou à un diabète. Elle nécessite une prise en charge multidisciplinaire entre rhumatologue, hépatologue et endocrinologue.

Introduction :
L’atteinte osseuse constitue la complication extra articulaire la plus fréquente au cours de la PR et s’associe à une morbidité et une mortalité importante. D’où l’importance d’un diagnostic rapide et une prise en charge adéquate de l’ostéoporose au cours de la PR.L’objectif de notre étude était d’identifier les facteurs de risque de perte osseuse lié à la PR.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude transversale portant sur 173 patients ayant une PR répondant aux critères de l’ACR 1987colligé sur une période d’un an au service de rhumatologie à l’institut kassab d’orthopédie.Les patients atteints d’une affection associée pouvant avoir un retentissement sur la densité minérale osseuse ont été exclus. La DMO a été mesurée par absorptiomètre bi photonique à rayons X ou DEXA etexprimée en g/cm2.

Résultat :
Nous avons colligé 173 patients ayant une PR dont 141 femmes et 32 hommes. L’âge moyen était de 54.05ans [29-78]. L’âge moyen de début de la maladie était de 45.6 [17-74]. La durée moyenne d’évolution de la PR était de 8.2 ans [7 mois-41 ans]. La positivité du FR et de l’ACPA était respectivement noté dans 72.25% et 73.98%. La PR était érosive dans 98.84% des cas. Cent vingt cinq malades (72.25%) recevaient de la corticothérapie dont 76% seulement parmi eux recevaient en plus une supplémentation vitamino-calcique. Pour le traitement de fond, le méthotrexate,le léflunomide et la biothérapie étaient prescrits respectivement dans 96.53%,13.83% et 18.49% des cas. L’ostéoporose et l’ostéopénie était observé respectivement chez 83 (47.9%) et 55 (31.7%) malades. Les facteurs de risque lié à la maladie impliqués dans la perte osseuse étaient le degré de retentissement fonctionnel évalué par le HAQ (p<0.01) et l’importance de l’atteinte structurale évalué par le score SHARP modifié (p<0.01). Dans l’étude multivariée, les paramètres de la PR lié au risque de perte osseuse de façon indépendantes étaient le degré de retentissement fonctionnel évalué par le HAQ (OR ajusté= 17.6, p=0.01) et la présence d’une inflammation biologique évaluée par la mesure de la vitesse de sédimentation (OR ajusté =11.04, p=0.04).

Conclusion :
La prévention de l’ostéoporose nécessite une prise en charge précoce et adéquate de la polyarthrite rhumatoïde visant en particulier la réduction du handicap physique et l’inflammation biologique.

Introduction :
L’ostéoporose est l’ostéopathie raréfiante la plus fréquente au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR). La survenue de cette complication émane de l’intrication des facteurs de risque généraux d’ostéoporose et des facteurs liés à la PR.L’objectif de notre étude est de déterminer la fréquence et l’effet des facteurs de risque généraux d’ostéoporose au cours de la PR dans la survenue de perte osseuse.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude transversale portant sur 173 patients ayant une PR répondant aux critères de l’ACR 1987colligés sur une période d’un an au service de rhumatologie à l’institut Kassab d’orthopédie. Les patients atteints d’une affection associée pouvant avoir un retentissement sur la densité minérale osseuse ont été exclus. La DMO a été mesurée par absorptiomètre bi photonique à rayons X ou DEXA etexprimée en g/cm2.

Résultat :
Nous avons colligé 173 patients ayant une PR dont 141 femmes et 32 hommes. L’âge moyen des patients était de 54ans [29-78]. Parmi les 141 femmes, 15 (10.63%) étaient nullipares. Pour les autres patients, le nombre moyen de grossesse était de 3.91 [0-10]. Cent patientes étaient ménopausées. L’âge moyen de survenue de la ménopause était de 48.75 [37-65]. Elle était précoce chez 4 femmes. L’index de masse corporelle (IMC) moyen était de 27.32kg/m2 [14.47-43.3]. La maigreur (IMC<18.5) et l’obésité (IMC>30) étaient observé respectivement chez 9et 67 malades. Vingt huit patients étaient tabagiques. L’apport journalier moyen de calcium était de 495.2mg/j [229-1117]. L’ostéoporose et l’ostéopénie étaient observés respectivement chez 83 (47.9%) et 55 (31.7%) malades. Les facteurs généraux impliqués dans la perte osseuse étaient l’IMC (p<0.001), la ménopause (p<0.001) et l’apport journalier en calcium (p<0.001). Dans l’étude multivariée, les paramètres qui s’étaient avérés lié au risque de perte osseuse de façon indépendantes étaient la ménopause (OR=15.57, p=0.02) et l’apport calcique journalier en mg (OR=6.26, p=0.03).

Conclusion :
Les facteurs de risque généraux d’ostéoporose au cours de la PR sont essentiellement l’IMC, la ménopause et l’apport calcique journalier. D’où la nécessité d’insister sur les mesures hygiéno-diététiques chez les sujets atteints de PR afin de réduire le risque de perte osseuse.

Introduction :
La survenue d’une hémopathie et notamment le lymphome au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) est rarement rapportée dans la littérature Tunisienne. Les mécanismes ne sont pas connus et de nombreux facteurs ont été incriminés comme l’hérédité, l’inflammation chronique, une co-infection par le virus Epstein Barr (EBV) et l’immunodépression due aux traitements de fond en particulier le méthotrexate (MTX) et probablement les anti-TNFα. Le diagnostic de lymphome est facilement évoqué en présence d’adénopathies. Les manifestations moins typiques doivent être connues pour arrêter MTX.

Matériels et méthodes :
Nous rapportons un cas de lymphome non hodgkinien (LNH) survenu au cours d’une PR.

Résultat :
Mr A.O, âgé de 57 ans suivi pour une polyarthrite rhumatoïde depuis 5 ans séropositive avec présence d’Ac Anti CCP. Il s’agit d’une forme de PR, sans manifestations extra-articulaire notamment de syndrome de Gougert Jogren, elle est modérément active avec un DAS 28 à 4,4. Sa maladie est bien contrôlée par du Methotrexate 6cp/semaine et prednisone 7,5 mg. Au cours de l’évolution soit 4 ans après le début de sa PR, il présente une altération de l’état général et de la découverte d’une splénomégalie a 16 cm sans adénopathie superficielle ni profonde ni d’hépatomégalie. A l’hémogramme il existe une hyperleucocytose a 24000 (80 % de lymphocytes); l’EPP : une hypoalbuminémie à 29 g/l sans anomalie des gamma globulines et, sans adénopathie superficielle ni hépatomégalie. Le myélogramme montre une moelle infiltré par 48 % d élément lymphoïde, I’EPP : présence d’une bande étroite discrète au niveau des gamma globulines correspondant à une IgM monoclonale de type lambda ; l’immunophénotypage montre une population lymphoïde B mature monoclonale lambda CD19+ , CD5- ,CD22+ ,CD79b + ,CD23 faible, CD20 fort, FMC7+ ; et la biopsie ostéo-médullaire confirme l’envahissement par un lymphome à petite cellule B de phénotype compatible avec un lymphome de la zone marginale (Caryotype : délétion 7q). les Sérologies de l’hépatite B, C et le HIV sont négatifs. Le diagnostique de lymphome marginal splénique stade 4 médullaire a été retenu. Il a été traité initialement par chlorambucil à la dose 6mg/m2, puis il a bénéficié par un traitement anti CD20 (Rituximab) à la dose de 375 mg/ m2 ( j1, j8, j15, j22). L’évolution a était marqué par l’amélioration de l’état général, la disparition de la splénomégalie et sur le plan biologique la disparition de l’ hyperleucocytose. Le patient est actuellement en rémission clinique et biologique aussi bien de sa PR et de son lymphome.

Conclusion :
Les données de la littérature montrent que l’incidence des lymphomes est celle qui est attendue dans une population de rhumatisme inflammatoire chronique sévère SIR 2,4 (1,7 – 3,02). Le risque de lymphome au cours de la PR mais aussi l’existence de manifestations atypiques doivent être rappelé. La survenue d’un LNH ou d’une maladie de Hodgkin impose l’arrêt du MTX qui s’accompagne parfois d’une rémission qui ne doit pas faire relâcher la surveillance.

Introduction :
La Polyarthrite Rhumatoïde (PR) est un rhumatisme inflammatoire chronique ayant un retentissement fonctionnel important. Ce retentissement est déterminé par plusieurs facteurs dont la fatigue. Le but de ce travail est d’évaluer la fatigue physique et mentale au cours de la PR et d’étudier les facteurs auxquelles elle est corrélée.

Matériels et méthodes :
Nous avons inclus prospectivement dans cette étude transversale 70 patients répondant aux critères de l’American College of Rheumatology (ACR 1987) de la PR. Les paramètres épidémiologiques, cliniques et biologiques ont été recueillis. La fatigue a été évaluée sur les plans somatique et mental par le questionnaire de Chalder comportant 14 items. Un score supérieur à 4 témoigne d’un état de fatigue avéré.

Résultat :
Il s’agissait de 54 femmes et 16 hommes avec un sexe ratio de 3,3 F/H. L’âge moyen était de 51,9 ans [18-78]. La PR évoluait en moyenne depuis 6,9 ans [0,25-41]. Le score global moyen de la fatigue était de 8,8 [1-14] et était supérieur à 4 chez 91% des patients. Le score moyen de la fatigue somatique était de 6,5 [1-8] et celui de la fatigue mentale était de 2,3 [0-6]. La fatigue somatique était corrélée positivement à l’Echelle Visuelle Analogique (EVA) de la douleur (p=0 ,023, r=0,27), au score d’activité de la maladie : the Disease Activity Score (DAS28) (p=0,000, r=0,48), le Health Assessment Questionnaire (HAQ) (p=0,000, r=0,43), le score de Sharp modifié (érosions) (p=0,034, r=0,34) et le Nombre d’Articulations Douloureuses (NAD) (p=0,003, r=0,35). La fatigue mentale était corrélée positivement à l’EVA douleur (p=0,04, r=0,25), au DAS28 (p=0,000, r=0,5), le HAQ (p=0,000, r=0,53), le NAD (p=0,001, r=0,38) et le NAG (p=0,003, r=0,35).

Conclusion :
La fatigue était fréquente et d’intensité importante dans notre série et le versant somatique était plus important que le versant mental. Cette étude a par ailleurs prouvé la liaison entre la fatigue et l’activité de la maladie. Ainsi, la prise en charge de la PR devrait passer aussi par une évaluation objective puis par une prise en charge psychosomatique de la fatigue.

Introduction :
• Rechercher les ATCD familiaux d’auto-immunité ou de maladie inflammatoire au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) • Préciser les comorbidités et le délai diagnostique de la PR et évaluer le retentissement de ces comorbidités sur la prise en charge de la PR.

Matériels et méthodes :
Etude transversale mono centrique descriptive de 90 patients atteints de PR, retenue selon les critères de l’ACR1987 et/ou EULAR 2010, colligés au service de Rhumatologie de Monastir sur une période de 06 mois (Novembre 2016-Avril 2017).

Résultat :
L’âge moyen était de 52 ± 10 ans [27-78] avec sex-ratio de 0,1. Les antécédents familiaux étaient essentiellement : des antécédents de maladie inflammatoire chronique dans 26,6%, (essentiellement la PR dans 79%, dysthyroïdie dans 13% et spondylarthrite avec une maladie inflammatoire chronique des intestins (MICI) dans 9% des cas), diabète sucré dans 21% et hypertension artérielle dans 16%. Près de la moitié des patients (48 %) n’avait aucun antécédent personnel pathologique notable. Le diabète type 2 était noté dans 14% des cas, dont 23% un diabète cortico-induit, l’hypertension artérielle dans 13% et les maladies auto-immunes dans 4% à type d’endocrinopathie. Les antécédents ORL étaient présents dans 5% (otites séromuqueuses, dysphonie et surdité). Les antécédents gastriques étaient présents dans 9% (essentiellement ulcère gastroduodénal et un cas de perforation gastro intestinale sous tocilizumab). Les antécédents pulmonaires étaient notés dans 5% des cas (tuberculose pulmonaire, kyste hydatique, pleurésie et syndrome de Kartagener). Le délai diagnostique moyen était de 2 ans. Ce délai était <1an dans 27% des cas, entre 1 et 5ans dans 57% des cas, entre 5 et 10 ans dans 12% des cas et supérieur à 10 ans dans 4% des cas. La comorbidité est statistiquement associée à l’ancienneté de la PR (p ≤ 0,04) et à un délai diagnostique > 10 ans (p ≤ 0,02).

Conclusion :
Presque 10% de nos PR ont des ATCD familiaux de maladies auto-immunes. Les problèmes gastriques fréquemment rencontrés sont probablement secondaires aux AINS. Le diabète cortico-induit et les infections sont favorisés par les immunosuppresseurs. Les manifestations pulmonaires et ORL sont plutôt l’effet de l’atteinte systémique de la PR. La prise en charge des patients doit être globale et adaptée. Le délai diagnostique est encore long sous nos cieux

Introduction :
Le score DAS28 crp demeure invalide. Nous présentons une étude critique des valeurs DAS 28 crp en comparaison avec le DAS 28 vs.

Matériels et méthodes :
Etude prospective sur des PR consécutives dont le diagnostic a été retenu selon les critères ACR 87 et/ou EULAR 2010. Chaque patient a eu une évaluation de sa PR à J0, à J7 et à J30. On a analysé la concordance entre les 2 scores, à l’échelle individuelle, par le test Kappa de Cohen et la correspondance, en globalité, par la courbe graphique de Bland Altaman. Les meilleures valeurs de compromis DAS28 crp pour chaque seuil ont été calculées en utilisant des courbes de caractéristiques de fonctionnement du récepteur (ROC).

Résultat :
On a compté 69 patients. Leur âge moyen était de 51±10 ans [27-78 ans], avec une prédominance de la tranche d’âge de 40 à 60 ans (65%). Il existe une prédominance féminine puisque les femmes représentent 86 % des patients (sex-ratio= 0,13). Le coefficient de corrélation VS versus CRP était de 0,701 alors que celui de DAS28 vs versus DAS28 crp était de 0,964, montrant la corrélation parfaite entre le DAS28 vs et DAS28 crp à l’échelle individuelle.La courbe graphique de Bland Altaman montre une correspondance importante entre les 2 scores. Les valeurs seuils de DAS28 crp correspondant à la rémission, à l'activité faible de la maladie et à l'activité élevée de la maladie étaient respectivement de 2,2, 2,8 et 4,17. La sensibilité et la spécificité des courbes ROC ont été progressivement réduites à mesure que les valeurs de DAS28 devenaient plus faibles.

Conclusion :
Cette étude a montré que le DAS28 crp et le DAS28 vs étaient bien corrélées, mais que les valeurs seuils devraient être reconsidérées. Ce qui a été signalé dans la littérature.

Introduction :
Déterminer les particularités épidémiologiques de la Polyarthrite rhumatoïde (PR) dans la région du sahel.

Matériels et méthodes :
Etude transversale monocentrique descriptive des patients consécutifs, atteints de PR, retenue selon les critères de l’ACR1987 et/ou EULAR 2010, colligés au service de Rhumatologie sur une période de 06 mois (Novembre 2016-Avril 2017).

Résultat :
Quatre-vingt-dix patients ont été colligés. L’âge moyen était de 52 ± 10ans[27-78] avec une prédominance de la tranche d’âge 50 à 60 ans (45 % des cas). On a objectivé une prédominance féminine ou les femmes représentent 89 % des patients dont 54 femmes (60 %) étaient ménopausées et 25% sous pilules œstro-progestatives. La majorité des patients était non tabagique 66% des cas. Ce pourcentage varie selon le genre. En effet, 100% des hommes et 17% des femmes étaient des fumeurs.Concernant la consommation d’alcool, 5% des patients exclusivement des hommes consommaient de l’alcool.L’origine géographique de nos malades était urbaine dans 72 % des cas essentiellement de la région du Sahel Tunisien.La majorité de nos patients soit 78% des cas avait un niveau d’étude qui ne dépasse pas le niveau primaire. Dix malades soit 11% des cas avaient un niveau supérieur.52 % des cas étaient non travailleurs notamment 51% chez la population active (âge < 60 ans).La majorité de nos patients avait un niveau socio-économique moyen (salarié...) avec un pourcentage de 83%.

Conclusion :
Les patients atteints de PR dans la région du sahel sont des femmes adultes non tabagique active (Ouvrière ++) avec un niveau socioéconomique moyen habitant essentiellement les zones urbaines.

Introduction :
Les patients atteints de maladies rhumatismales inflammatoires ne sont certainement indemnes d'importantes comorbidités qui peuvent être dues à l'activité inflammatoire systémique des maladies rhumatismales elles-mêmes, d’un dysfonctionnement immunitaire, ou à l’iatrogénie, elles peuvent également avoir lieu indépendamment. La morbimortalité cardiovasculaires demeure une des plus importantes à dépister et elle est augmentée au cours de ces maladies. Donc existent-t-il des différences significatives entre les comorbidités associées à la polyarthrite rhumatoïde (PR) et celles à la spondyloarthrite ankylosante (SPA) ?

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective de 111 dossiers de patients suivis pour PR (critères de l’ACR 1987), et de 60 dossiers de patients suivis pour SPA, menée à notre service entre Janvier 2005 et Décembre 2016.

Résultat :
L’âge moyen des patients atteints de PR était de 51,04 ans [18-80ans] avec un sexe ratio (H/F) était de 0,18. La durée moyenne d’évolution de la maladie était 6,54 ans [0-29ans]. L’âge moyen des patients atteints de SPA était de 40,4 ans [18-61ans] avec un sexe ratio (H/F) était de 19. La durée moyenne d’évolution de la maladie était 16,8 ans [1-45ans]. Concernant les comorbidités cardiovasculaires, on a objectivé une HTA chez 16,2 % de PR et 5,1% des SPA, une dyslipidémie chez 2,7% des PR et 0% des SPA, un surpoids chez 31,5 % des PR et 21,7% des SPA, une obésité chez 22,5% des PR et 11,7% des SPA, une insuffisance cardiaque et coronaire chez 5,4% des PR et 1,7% des SPA, une insuffisance rénale chez 3,6% des PR et chez 3,4% des SPA, un diabète chez 18% des PR et 10% des SPA, une hypothyroïdie chez 5,4% des PR et chez 1,7% des SPA, une goutte chez 0,9% des PR et aucun patient atteint de SPA, une ostéoporose chez 21,3% des PR et 40% des SPA.

Conclusion :
Notre étude a conclu à la fréquence de comorbidités surtout cardiovasculaires au cours de la polyarthrite rhumatoïde par rapport à l’SPA. L’ostéoporose est aussi plus rencontrée chez notre population d’étude atteinte de PR bien que non rare chez nos patients atteints de SPA. Cela peut s’expliquer par la prescription d’une corticothérapie dans la PR.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire de l'ensemble du tissu conjonctif à prédominance synoviale. Le rachis cervical, du fait de sa richesse en articulations synoviales n’est pas épargné. Son atteinte représente un facteur de mauvais pronostic tant sur le plan fonctionnel que vital ce qui motive sa recherche systématique. Le but de ce travail est de déterminer la prévalence de l’atteinte cervicale au cours de la PR.

Matériels et méthodes :
Etude transversale s'étalant sur une période de 18 mois,ayant porté sur des patients atteints de PR dont la durée d’évolution était supérieure à deux ans.

Résultat :
Trente patients ont été inclus au total (2H/28F) dont l’âge moyen était de 54,2 ans. La durée d'évolution moyenne de la PR était de 8,4 ans. Vingt-cinq patients (83%) souffraient de cervicalgies (inflammatoires dans 16 cas, d’horaire mixte dans 4 cas et mécaniques dans 5 cas).Dix patients ont rapporté une irradiation des cervicalgies : 8 avec une névralgie cervico-brachiale (27%) et 2 une névralgie d'Arnold (7%). Neuf patients (30%) ont rapporté la notion de paresthésies des membres supérieurs (MS) de trajet mal systématisé. Des signes bulbo-médullaires à type de vertige et de nausées ont été notés chez cinq patients (17%). A l’examen du rachis, une raideur cervicale a été notée chez 9 patients (30%) et une rectitude du rachis cervical avec torticolis a été retrouvée chez un patient (3%). Sur le plan neurologique, ont été objéctivés : un signe de Lhermitte (1cas). un syndrome pyramidal (3cas), un déficit moteur au niveau des MS (2cas), des réflexes osteo-tendineux vifs aux MS dans (2cas) , un signe de Babinski (1cas) et celui de Hoffman (2cas).

Conclusion :
L’atteinte du rachis cervical n’est pas rare au cours de la PR. Elle peut se manifester de façon variable et peut être négligée par le patient. Un interrogatoire et un examen rigoureux doivent être de mise devant tout patient atteint de PR vu la gravité potentielle de cette atteinte.

Introduction :
Different clinical scoring systems are used to monitor disease activity in rheumatoid arthritis (RA). However, subclinical activity may be observed and detected by ultrasound (US) assessment despite clinical remission and lead to radiographic progression. This prospective study aimed to : *compare synovial US scores to conventional measures (DAS28, Erythrocyte sedimentation rate (ESR), C reactive protein (CRP)) in RA activity assessment. *evaluate clinical and US activity scores changes between baseline and 1 month after treatment.

Matériels et méthodes :
In daily practice, 69 patients with RA were consecutively enrolled and assessed at the Rheumatology department of Fattouma Bourguiba Teaching Hospital, Monastir, Tunisia, from november the first 2016 to april 30th 2017. All of whom underwent clinical, laboratory, radiographic and ultrasonographic assessments with grayscale and power doppler assessments, at baseline and at one month.

Résultat :
The mean age of our patients was 52.01 ± 10.1 years [27-78]. The women accounted for 89% of patients. The average of disease duration was 121 ± 86 months [1- 333]. At baseline, the mean tender joint count (TJC) was 5.9 ±5.6 [0-27], the mean swollen joint count (SJC) was 3 [0- 22], the mean ESR, the mean DAS 28 was42 mm [4-115mm]. The overall mean modified Sharp Score (SS) was 105 ± 59 [17-272]. The mean NS was 17± 15 [0-64] and BS was 21 ± 10 [2-44]. NS was significantly associated with SJC (p <0.000) and DAS28 (p <0.01). The BS was significantly associated with TJC (p<0.000), SJC (P <0.04) and DAS 28 (p <0.02). The number of erosions found by the BS was significantly associated with the erosion score of both hands and overall erosion score found by the SS (p <0.001). Ultrasound shows superiority in detecting erosions than standard radiographs: the number of erosions found by the BS was superior in 91% of cases to the number of erosions found by SS in the same joints. Clinical and US indicators changed significantly after treatment, from baseline to 1 month: TCJ, SJC, ESR, CRP, DAS 28, NS, BS (p=0.000) respectively

Conclusion :
NS and BS are significantly associated with RA disease activity. Ultrasound detects better synovitis and osteoarticular erosions than clinical and radiological assessment respectively. US evaluation is useful in assessing disease activity at baseline,

Introduction :
Le lien entre l’obésité et le risque de survenue de polyarthrite rhumatoïde (PR) ainsi que son rapport avec l’activité de la maladie était toujours un sujet de controverse. Beaucoup d’études se sont même intéressé à évaluer l’impact de l’obésité sur la réponse aux différents traitements de la polyarthrite rhumatoïde dont les biothérapies.

Matériels et méthodes :
Nous avons analysé de façon rétrospective 34 dossiers de polyarthrite rhumatoïde ayant été mis sous traitement biologique durant une période d’au moins une année. Nous avons évalué l’activité de la maladie avant l’initiation du traitement biologique et à 3,à 6 et à 12 mois du traitement et nous avons corrélé ces résultats à l’indice de masse corporelle des patients (IMC). L’activité de la maladie a été évaluée par le Disease Activity Score (DAS28), la vitesse de sédimentation (VS) et la C-Reactive Protein (CRP).Le seuil de signification statistique p a été fixé à 0,05.

Résultat :
34 patients, avec un sexe ratio à 0.13, âgés en moyenne de 56 ans ont été inclus. L’IMC moyen était de 30.49 ±09. L’âge moyen du diagnostic est de 44 ans. La PR était séropositive dans 76.5% des cas avec facteur rhumatoïde (FR) positif dans 67.6% et anti-ccp positif dans 64.7% des cas. La mise sous la première biothérapie était après un délai moyen de 105 mois après le diagnostic. Les molécules prescrites étaient comme suit : Anti-TNFα dans 58.8% des cas (Infliximab 32.4%, adalimumab 8.8%, etanercept 14.7%, Certolizumab 2.9%), Tocilizumab dans 32.4% et Rituximab dans 8.8%. Une corticothérapie a été prescrite dans 85.3% des cas (11.8% sous 5mg/j de prednisone, 2.9% sous 7.5mg/j de prednisone, 67.6% sous 10mg/j de prednisone). Un traitement de fond associé à la biothérapie a été prescrit dans 91.2% des cas (55.9% sous methotrexate, 5.9% sous salazopyrine, 14.7 % sous léflunomide). Le taux moyen de CRP initial était de 25mg/l, la valeur moyenne de la VS initiale était de 35 mm à H1, la moyenne du DAS28 initial, à 3mois, à 6mois et à 12 mois était respectivement de 5.61, 3.95, 3.96 et 3.61. La corrélation entre l’IMC et le DAS 28 à 3 mois était non significative (r=+0.064, p=0,75), ainsi qu’avec le DAS 28 à 6mois (r=0.22, p=0.3) et le DAS 28 à 12 mois (r=-0.85, p=0.68).

Conclusion :
Les données de la littérature suggèrent une corrélation négative entre obésité et l’activité de la PR, cependant ce lien n’a pas été établi dans notre population.

Introduction :
L’atteinte rénale au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) est souvent en rapport avec une amylose ou secondaire à la toxicité médicamenteuse. La glomérulonéphrite extra membraneuse liée directement à la PR est exceptionnelle. Nous rapportons l’observation d’une patiente suivie pour une PR chez qui le diagnostic de glomérulonéphrite extra membraneuse (GEM) a été révélé par un syndrome néphrotique.

Matériels et méthodes :
Patiente âgée de 32 ans était suivie pour PR séropositive pour les anti-CCP et destructrice. Sa maladie évoluait depuis 2 ans durant lesquelles aucune manifestation extra-articulaire n’a été notée .Le traitement comportait des corticoïdes à la dose de 20mg/kg/j et de méthotrexate (15 mg/semaine) avec une mauvaise adhérence au traitement. Elle consultait pour une poussée articulaire de sa maladie avec et un œdème malléolaire blanc mou gardant le godet. Le bilan biologique mettait en évidence un syndrome inflammatoire : une CRP à 48mg/l et une vitesse de sédimentation à 50mm à la première heure. Il existait également un syndrome néphrotique impur associant une hématurie microscopique, une protéinurie de 24h à 8.19 g, une hypoalbuminémie à 26.7g/L et une protidémie à 58 g/L. La fonction rénale était normale. La ponction biopsie rénale avait objectivé une GEM sans signes d’amylose. La patiente n’avait pas de signes évoquant un processus tumoral ou une connectivites. Elle n’avait jamais reçu de la D-penicillamine ou des sels d’or. Les anticorps anti-nucléaires et les sérologies virales notamment des hépatites étaient négatifs. Un traitement à base d’inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine était instauré avec une régression partielle de la protéinurie. L’évolution s’est faite vers une stabilisation de la protéinurie sans détérioration de la fonction rénale.

Résultat :
Bien qu’il s’agisse d’un type rare d’atteinte rénale au cours de la PR, la GEM doit être évoquée devant un syndrome néphrotique au cours de cette pathologie. Le mécanisme physiopathologique de cette néphropathie au cours de la PR reste à élucider. Néanmoins, l’élimination des autres étiologies est nécessaire avant de retenir la PR comme responsable de cette néphropathie.

Conclusion :
avoir toujours à l'esprit la PR comme un diagnostic étiologique de la GEM

Introduction :
Les patients atteints de polyarthrite rhumatoide (PR) sont sujets à plusieurs craintes dont celle du traitement en cours. L'objectif de cette étude est d'étudier le degré d'appréhension de ces patients, en particulier envers la prise de biothérapie.

Matériels et méthodes :
Etude transversale portant sur 32 patients suivis pour PR au service de Rhumatologie de l'hôpital Charles Nicole, entre Juillet et Septembre 2017. L'activité de la maladie a été évaluée par les scores DAS28 (Disease Activiy Score) et CDAI (Clinical Disease Activity Index). La peur liée à la maladie et au traitement a été évaluée par l'échelle FAIR. L'échelle FAIR est une échelle validée au plan psychométrique pour évaluer les craintes liées à la maladie.

Résultat :
Parmi les patients interrogés, 46% étaient sous biothérapie seule, 31,25% étaient uniquement sous DMARDs, et 12,5% étaient sous association des deux. La PR était séropositive dans 83,3% des cas, ACPA positive dans 61,1% des cas, érosive dans 91,1% des cas. Le score FAIR moyen était de 41,66% variant entre 3 et 78. Il était plus élevé chez les patients sous biothérapie que sous DMARDs (p=0,01; r=0,958). L'intensité de la peur était significativement corrélée à une forte activité de la maladie évaluée par le score CDAI. Il n'y avait pas de lien significatif entre la peur liée à la maladie et l'existence de manifestations extra articulaires ou de déformations.

Conclusion :
La polymédication et plus récemment l'avènement de la biothérapie sont à l'origine d'une appréhension chez les patients atteints de PR. Ceci serait lié à l'activité de la maladie d'une part et au terrain psychologique sous jacent du patient d'autre part. La mise en confiance et l'éducation thérapeutique sont primordiales dans la prise en charge de ce dernier.