Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR), le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques, englobe parmi le large spectre de ses atteintes systémiques une atteinte hématologique. Le but de notre travail est d’évaluer la prévalence des anomalies de la numération de la formule sanguine (NFS) au cours de la PR.

Matériels et méthodes :
La polyarthrite rhumatoïde (PR), le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques, englobe parmi le large spectre de ses atteintes systémiques une atteinte hématologique. Le but de notre travail est d’évaluer la prévalence des anomalies de la numération de la formule sanguine (NFS) au cours de la PR.

Résultat :
Vingt six patients ont été recrutés durant la période de l’étude : 6 hommes et 17 femmes.âgés en moyenne de 51±15 ans [23-78]. La durée d’évolution de la maladie au diagnostic était en moyenne de 55 mois [1-444]. La forme du début était polyarticulaire (n=24), systémique (n=1) et oligoarticulaire (n=1). Le NAD était en moyenne de 13 et celui du NAG de 5. Le DAS28 VS était en moyenne de 5,92 [1,5-7,71]. Ceci correspondait à une forte activité dans 24 cas. Le DAS28 CRP était en moyenne de 5,08 [1,8-5,17]. Le HAQ était en moyenne de 1,54 [0,5-3]. Il s’agissait de PR érosive dans 68 % des cas. Les résultats de la NFS sont résumés dans le tableau suivant : Moyenne Minimum Maximum Globules blancs (x 103/uL) 8.165 3.2 13.7 Hémoglobine (g/dl) 12,4 8,5 14,5 Lymphocytes (x 103/uL) 2.714 1.1 6.8 Plaquettes (x 103/uL) 308.869 170 501 Hématocrite (%) 37,8 29 46 Une leucopénie a été notée chez un patient. Aucun cas de thrombopénie ni de lymphopénie n’était noté. Une anémie était observée chez 12 patients : 4 cas d’anémie normochrome normocytaire, 6 cas d’anémie hypochrome microcytaire et un cas d’anémie macrocytaire. L’étude analytique a relevé une corrélation négative entre le taux d’hémoglobine et le DAS28 VS (r= -0,49 ; p=0,039).

Conclusion :
L’hémogramme au cours de la PR se caractérise par la fréquence de l’anémie qui est d’origine plurifactorielle.

Introduction :
La fibromyalgie (FM) peut être primaire ou secondaire. La une polyarthrite rhumatoïde (PR) est associée à la FM dans 16 à 25% ; Dans notre étude nous nous sommes intéressés aux particularités cliniques, biologiques et évolutives de l’association d’une FM à (PR).

Matériels et méthodes :
Nous avons entrepris une étude ouverte prospective concernant 50 patients atteints de PR (critères de l’ACR). Nous avons analysés le profil socio-économique, les antécédents médicaux et chirurgicaux ; l’ancienneté de la maladie, le traitement de fond (DMARDS) au moment du recueil des données, de corticothérapie et d'antalgiques prescrits, les indices fonctionnels de surveillance clinique de la PR, du HAQ (health assessment questionnary), biologique à la recherche d’un syndrome inflammatoire (CRP;VS) et le DAS 28 (Disease Activity Score). La recherche systématique de points de fibromyalgie. Les données collectées ont été saisies sur le logiciel Excel et analysées à l’aide du logiciel SPSS version 11.5.

Résultat :
Les patients sont répartis en 47 femmes et 3 hommes ayant un âge moyen de 53,1 années et atteints d’une PR évoluant en moyenne depuis 8,49 années. L’association PR- FM est retrouvée chez 22%. Il n’existe pas de différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne les paramètres étudiées : l’âge, le sexe et le statut professionnel. Cette association est plus fréquente chez les veufs (ves) de façon significative. 8 parmi 19 patients du groupe PR- FM (72%) présentent une ou plus qu’une pathologie associée. L’ancienneté de la PR est moindre dans le groupe PR-FM (avec une moyenne de 6,41 années / 9,08 années) sans différence significative, ainsi que les manifestations extra-articulaires où le syndrome de Gougerot Sjogren est plus fréquent de façon non significative (45,5% des PR-FM et 38,5% des PR). Il n’existe pas de différence significative pour le FR entre les 2 groupes. La RM et le HAQ sont nettement plus élevés dans le groupe PR- FM avec des seuils respectivement de 0,072 et de 0,089 qui s’approchent de la signification. Le DAS28 est significativement plus élevé dans le groupe PR- FM. Les mesures objectives de l’activité de la maladie par la VS et la CRP sont plus élevées dans le groupe PR-FM avec un p qui s’approche de la significativité pour la CRP et non significatif pour la VS. Dans notre étude le nombre de DMARDS est plus élevé chez les PR- FM mais sans différence statistiquement significative. La dose de corticoïdes prescrite est plus élevée dans le groupe PR-FM avec un p à 0,063 qui s’approche du seuil de signification.

Conclusion :
L’association PR/FM n’est pas rare (entre 25 et 16%), Il est difficile d’évaluer l’activité d’un rhumatisme inflammatoire comme la PR en cas d’association à une FM, les facteurs d’évaluation subjectifs étant fortement majorés. Il convient donc, en complément de l’évaluation du nombre d’articulations douloureuses et gonflées, de rechercher à l’examen clinique les 18 points de FM, de même que le reste des critères ACR de fibromyalgie.

Introduction :
La fibromyalgie est un syndrome douloureux somato-psychique qui peut être primitive ou s’associer à d’autres maladies rhumatismales comme la polyarthrite rhumatoïde (PR). Cette association avec la PR peut rester longtemps méconnue et être considérée à tort comme une poussée de la maladie. Le but de ce travail est de dépister la fibromyalgie au cours de la PR, déterminer sa fréquence et évaluer les facteurs associés.

Matériels et méthodes :
Etude transversale incluant des patients atteints de PR et qui ont répondu au questionnaire FIRST. Ce questionnaire du dépistage comporte 6 items. Une fibromyalgie est retenue si la réponse est positive à 5 items. Une évaluation des facteurs associés à la fibromyalgie a été réalisée.

Résultat :
Il s’agissait de 20 patients : 5 hommes et 15 femmes (sex-ratio=0.33). Leur âge moyen était de 49 (29-71) ans. La durée moyenne d’évolution de la PR était de 10 (0.3-29) ans. La PR était érosive dans 85% des cas et déformante dans 40% des cas. Le DAS 28 moyen était de 5.26 (2.98-6.87). Une comorbidité est retrouvée chez 55% des patients. 75% des patients étaient sous corticothérapie. 70% étaient sous méthotrexate. 40% (n=8) des patients rapportaient des douleurs diffuses. 55% (n=11) des patients décrivaient une fatigue générale permanente associée. Les douleurs étaient à type de brûlures, décharges électriques ou de crampes chez 45% (n=9) des patients. Des sensations anormales ont été associées aux douleurs chez 45% (n=9) des patients. 30% (n=6) des patients rapportaient des problèmes de santé digestifs, urinaires ou des maux de tête. Un retentissement important dans la vie a été signalé par 65% (n=13) des patients. 25% (n=5) des patients présentaient une fibromyalgie. En analyse multivariée, une corrélation statistiquement significative a été retrouvée entre la fibromyalgie et l’antécédent de dépression (p=0.05), la présence d’une ostéoporose secondaire (p=0.01) et l’ancienneté de la PR> 10 ans (p=0.05). Aucune corrélation n’a été retrouvée avec l’âge, le sexe, la présence d’érosions, la présence des déformations et la corticothérapie.

Conclusion :
L’association PR-fibromyalgie est assez fréquente. Le seul traitement efficace de la PR n’entraine pas la guérison du syndrome fibromyalgique. Un dépistage de la fibromyalgie s’avère nécessaire grâce au questionnaire FIRST, facile et rapide, en vue d’améliorer la qualité de vie des patients.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une affection qui touche avec prédilection la population féminine. Le but de notre travail est de dégager les particularités cliniques, biologiques, radiologiques et thérapeutiques de ce rhumatisme inflammatoire chronique lorsqu’il touche la population masculine.

Matériels et méthodes :
C’est une étude rétrospective concernant 45 cas de PR masculines colligés au service de Rhumatologie sur une période de 4 ans (2011-2014). Tous nos patients répondaient aux critères de diagnostic de PR de l’ACR 1987.

Résultat :
Notre étude a comporté 262 patients atteints de PR hospitalisés en Rhumatologie, parmi lesquels 45 étaient de sexe masculin (17% des cas). L’âge moyen au moment du diagnostic des patients ayant une PR masculine était de 55,75 ans (18-88 ans), avec un délai moyen de diagnostic de la PR de 2 ans. Le mode de début était progressif dans 44 cas (97,8 %). Un début aigue est noté chez un seul patient. Le tableau clinique initial est représenté par une polyarthrite chronique symétrique dans 39 cas, une oligoarthrite dans 5 cas et une monoarthrite dans un cas. Les déformations sont observées dans 25 cas (57%). La polyarthrite était érosive chez 40 patients (88,9%). Une coxite est retrouvée chez un malade et une sacroiliite associé dans un cas. Le score DAS 28 moyen était de 5,6. A la biologie, un syndrome inflammatoire biologique était présent dans 37 cas, le facteur rhumatoïde était positif dans 40 cas (88,9%) et les anti CCP dans 39 cas (88%). Des manifestations extra-articulaires ont été observées chez 35 malades : syndrome de Sjögren secondaire dans 7 cas, des manifestations systémiques (fièvre, altération de l’état général) dans 4 cas, des nodules rhumatoïdes dans 2 cas, une pneumopathie interstitielle dans 14 cas et une ostéoporose dans 10 cas. Tous les patients ont été mis sous traitement symptomatique avec une corticothérapie à faible dose. Un traitement de fond de la PR a été prescrit chez 40 hommes. Le méthotrexate était prescrit chez 38 malades. Une biothérapie était prescrite chez 4 patients : infliximab et adalimumab dans deux cas chacun.

Conclusion :
Notre série de PR masculine se caractérise par un âge de survenue tardif, par une présentation clinique classique avec un début polyarticulaire progressif et par une faible fréquence des manifestations systémiques.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) retentit globalement sur la qualité de vie et à long terme sur l'espérance de vie des patients. L'augmentation significative de la comorbidité au cours de la PR est actuellement bien documentée. L'objectif de ce travail était de définir le profil des comorbidités associées à la PR.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective portant sur 111 PR s’étalant durant la période entre 1997 et 2013. On a recueillie les données démographiques, la durée de la maladie, ses caractéristiques, les différents traitements ainsi que les pathologies associées.

Résultat :
L’âge moyen de notre population d’étude était de 51 ans [18 à 80 ans]. 84,7 % étaient des femmes. La durée moyenne d’évolution de la PR était de 6 ans et demi, le mode de début était une polyarthrite dans 84,7% des cas et une oligoarthrite dans 14,4% des cas. La moyenne du DAS 28 était de 5,15. 37,3% présentaient une déformation articulaire et 68,2% avaient une atteinte radiologique. Le facteur rhumatoïde était positif dans 67,5% et les anti-ccp dans 44,1% des cas. Concernant les manifestations extra-articulaires : 6,3% avaient une fibrose pulmonaire, 37,8 % avaient un syndrome sec, 4,5 % avaient des nodules rhumatoïdes et 2 % ont une néphropathie. 81% étaient sous anti-inflammatoires, 95,8% sous corticoïdes, 90% sous méthotrexate, 21% sous salazopyrine et 6,4% sous anti-TNF. 0,9% des patients présentaient une insuffisance coronarienne, 1,8% avaient eu déjà un accident vasculaire cérébral ischémique, 5,4% présentaient une insuffisance cardiaque, 16,2% avaient une hypertension artérielle, 2,7% avaient une artériopathie oblitérante des membres inférieurs, 2,7% avaient une dyslipidémie, 18% étaient diabétiques, 3,6% avaient une insuffisance rénale, 5,4% avaient une dysthyroidie et 1 % avaient une goutte. 40% avaient un surpoids ou une obésité. Concernant les complications infectieuses : 2,7 % de nos patients avaient présenté des infections virales. 11,8% ont présenté des infections bactériennes dont 3 cas d’infections urinaires, 3 cas d’infections pulmonaires, 3 arthrites septiques et une infection cutanée. Enfin 4,6% des patients ont présenté des infections parasitaires dont 1 cas de candidose unguéale et 3 cas de candidose buccale. Dans notre série, aucune néoplasie n’a été retrouvée. 21,3% sont ostéoporotiques et 4,5% ont eu déjà une fracture.

Conclusion :
Notre série élucide la grande prévalence des comorbidités associée à la PR. Ainsi, il faut inciter à une analyse scrupuleuse du profil de comorbidité de toute PR et au dépistage systématique des facteurs de risque notamment cardiovasculaires afin de proposer des recommandations pour la prise en charge globale des PR en pratique courante.

Introduction :
Le méthotrexate constitue la molécule de choix dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde et ce pour son effet anti inflammatoire et immunosuppresseur qui permet de freiner la maladie. Cependant sa prescription doit prendre en compte ses différents effets secondaires. Le but de notre travail et de déterminer les effets indésirables grave du méthotrexate au cours de la polyarthrite rhumatoïde

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective transversale portant sur 100 dossiers de patients suivis pour polyarthrite rhumatoïde et qui ont reçu comme traitement de fond le MTX seul, menée au service de rhumatologie sur 3 ans.

Résultat :
Il s’agissait de 81 femmes et de 19 hommes, d’âge moyen de 46.3 ans (17-79ans). Le délai moyen de diagnostic était de 4 ans (2mois-25ans). Le MTX était débuté à une dose moyenne de 12,6 mg/sem (10-20 mg/sem). L’acide folique était prescrit chez tous les patients avec une dose moyenne de 10mg par semaine. Des effets indésirables sévères ont été rencontrés chez 9 patients. Une dysphagie totale avec gastrite compliquée de rétrécissement de l’œsophage thoracique apparue à 9 mois du traitement, 2 patients ont présenté une réactivation d’une hépatite virale C respectivement à 11 mois et 20 mois du traitement, un seul cas de pneumopathie interstitielle d’hypersensibilité a été observé, une patiente ayant une sœur drépanocytaire a présenté à 12 mois de traitement une anémie hémolytique à 6.2 g/l, un patient a présenté une dermatose bulleuse, un autre a présenté un trouble de rythme avec trouble de relaxation du ventricule gauche. Deux cas ont présenté des infections sévères soit une tuberculose active à 22 mois de traitement et une surinfection staphylococcique d’une dermatose bulleuse dans un cas. Le méthotrexate a été définitivement arrêté dans tous les cas.

Conclusion :
La prescription du méthotrexate chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde doit prendre en considération les contre-indications du traitement et les effets indésirables qui peuvent survenir au cours du traitement, d’où l’intérêt d’une surveillance régulière et rigoureuse des ces patients.

Introduction :
Le méthotrexate (MTX) est actuellement considéré comme le traitement de fond de référence de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Il constitue le premier traitement de fond prescrit (sauf dans les formes sévères). Le but de notre travail était d’étudier les différentes alternatives thérapeutiques après échec du méthotrexate.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective portant sur 68 cas de PR colligés dans le service de Rhumatologie de l’hôpital Farhat Hached de Sousse en Tunisie. Pour 14 patients en échec de MTX, on a consigné les différents traitements de fond de relais.

Résultat :
On a colligés 68 patients (53 femmes et 15 hommes), d’un âge moyen à 49,8 ans (20-76 ans). Tous les patients ont été mis sous MTX avec un délai moyen de 1 mois. L’échec du MTX a été noté chez 14 patients après une durée moyenne de traitement de 4 ans. Les traitements de relais étaient : les antipaludéens de synthèse (APS) dans 1 cas, le léflunomide dans 1 cas, la biothérapie dans 3 cas (adalimumab dans 1 cas et etanercept dans deux cas) et une association MTX à la Salazopyrine dans 9 cas. Les patients mis sous APS et Salazopyrine n’avaient pas de sécurité sociale nécessaire dans notre pays à la prescription de léflunomide et des biothérapies. Chez deux de nos patients mis sous methotrexate et salazopyrine on a noté un échec du traitement de relais, ils ont été mis alors sous léflunomide et biothérapie dans chaque cas.

Conclusion :
Les PR en échec de MTX sont des PR actives et sévères, nécessitant l’essai de plusieurs traitements de fond parmi lesquels les biothérapies restent le relais de choix du MTX.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une affection multifactorielle relevant des facteurs génétiques, hormonaux, environnementaux, neuropsychologiques et immunologiques. Elle peut être isolée ou s’associer à d’autres maladies auto-immunes. Le but de ce travail est d’étudier le profil immunologique au cours de la PR et comparer l’auto-immunité entre les PR féminines et masculines.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective incluant les patients atteints de PR répondant aux critères ACR hospitalisés entre Janvier 2011 et Décembre 2013. La sélection des patients a été faite au hasard. Les données ont été recueillies à partir des dossiers médicaux. Une comparaison du profil immunologique a été effectuée entre les hommes et les femmes.

Résultat :
Il s’agissait de 42 patients : 35 femmes et 7 hommes (sex-ratio=0.2). L’âge moyen était de 61.1 (44-87) ans. La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 12.2 (2-27) ans. Le DAS 28 moyen était de 6.4 (4.05-8.05). Tous les patients avaient reçu une corticothérapie. Le facteur rhumatoïde était positif chez 79% des patients : 71% des hommes versus 80% des femmes. Les anticorps anti-peptides citrullinés étaient positifs chez 52% des patients : 57% des hommes versus 51% des femmes. Les anticorps anti-nucléaires étaient positifs chez 31% des patients : 14% des hommes versus 34% des femmes. Une maladie auto-immune était associée à la PR chez 24%(n=10) des patients. La maladie associée était spécifique d’organe dans 14% (n=6) des cas. Il s’agissait de : une cirrhose biliaire primitive (1 cas), une maladie d’Addisson (1 cas), une maladie de Beirmer (1 cas) et une hypothyroïdie auto-immune (3 cas). Dans 10% (n=4) des cas, la PR s’associait à une maladie auto-immune systémique : un syndrome de Sjögren secondaire (3 cas) et une sclérodermie (1 cas). L’association à une autre maladie auto-immune était de 29% chez les hommes versus 23% chez les femmes. Les différences observées entre les PR féminines et les PR masculines étaient statistiquement non significatives (p> 0.05).

Conclusion :
L’association entre la PR et une autre maladie auto-immune est fortuite entrant dans le cadre d’un terrain d’auto-immunité multiple. Une maladie auto-immune associée est toujours à évoquer devant les différentes manifestations systémiques aussi bien chez l’homme que chez la femme.

Introduction :
Le risque cardiovasculaire est augmenté au cours des rhumatismes inflammatoires, surtout dans la polyarthrite rhumatoïde (PR). Plusieurs facteurs interviennent dans l’augmentation de ce risque tels que l’inflammation chronique, le syndrome métabolique et la dyslipémie qui joue un rôle athérogène majeur. L’objectif de notre travail est d’évaluer les perturbations lipidiques chez les patients atteints de PR et de chercher d’éventuelles corrélations avec l’activité de la maladie et le traitement.

Matériels et méthodes :
Etude transversale menée sur 30 patients atteints de PR répondants aux critères EULAR 2010. Pour tous les patients nous avons pratiqué un bilan inflammatoire, lipidique ( cholestérol LDL et HDL, et Triglycérides), et nous avons calculer le DAS28

Résultat :
L’âge moyen de nos patients était de 52,3 ans, pour les 24 femmes étudiées, les 2/3 étaient ménopausées. La durée moyenne de la maladie variait de 3mois à 2 ans, une hypertension artérielle et un diabète type 2 étaient présents chez 6 patients. Une atteinte extra articulaire a été retrouvée dans 7 cas, un syndrome sec occulo buccale (5 cas), une atteinte pulmonaire à type de syndrome interstitiel ( 1 cas), et une hépatite auto immune ( 1cas). le DAS 28 moyen de nos patients était à 3.8. Tous les malades étaient sous méthotrexate à une dose moyenne de 17.5 mg/ semaine, le salazopyrinre était associé dans 24 cas. Les anti inflammatoire stéroidiens et non stéroidiens étaient prescrits dans tous les cas. Le bilan lipidique était perturbé chez 8 PR, une hypercholestérolémie modérée à 5, 7mmol/l a été notée dans les 8 cas avec une hyper triglycéridémie dans 5 cas. Ces anomalies lipidiques étaient liées au diabète et à l’hypertension artérielle et corrélées à un DAS 28 élevé chez ces patients. Concernant le traitement, la dyslipémie était plus fréquente chez les PR avec une forte dose de corticoïdes (> à 10mg/j).

Conclusion :
Les troubles lipidiques sont fréquents dans notre étude (26.6%). La prise de la corticothérapie à dose élevée, de même qu’une activité importante de la maladie semblent être associée à un risque plus accru de syndrome métabolique. D’où la nécessité d’une épargne cortisonique et un contrôle serré de l’activité de la PR grâce à un traitement de fond efficace.

Introduction :
L’atteinte de la main au cours de la polyarthrite rhumatoide engendre un handicap fonctionnel majeur avec des répercussions psychologique, professionnelle et sociale graves. L’objectif de notre travail était d’étudier les éventuels facteurs prédictifs sociodémographiques, cliniques, para-cliniques et thérapeutiques liés à l’altération de la fonction de la main rhumatoide.

Matériels et méthodes :
Etude prospective analytique portant sur 200 mains rhumatoïdes. Une analyse univariée a été effectuée pour mettre en évidence les corrélations qui existeraient entre l’altération de la fonction de la main étudiée par le Michigan Hand Outcomes Questionnaire Abrégé (MHQ) et les différentes données sociodémographiques, cliniques, para-cliniques ainsi que le volet thérapeutique.

Résultat :
La PR du sujet âgé (âge ≥ 65ans) était associée aux moyennes les plus basses du MHQ (p=0.003 main droite et gauche), de même pour la durée d’évolution de la maladie supérieure à deux ans (p=0.006 main droite, p=0.016 main gauche) et pour le DAS 28 élevé (p=0.022 main droite et 0.032 main gauche). Concernant les déformations articulaires des mains, plus l’atteinte des mains est importante, plus les scores obtenus du MHQ abrégé sont bas (p=0.000 pour les deux mains). Enfin, la présence d’un syndrome inflammatoire biologique à savoir une VS accélérée était associée aux moyennes les plus basses du MHQ abrégé (p=0.000 main droite et gauche). Sur le plan thérapeutique, les patients ayant bénéficié d’une biothérapie ont les moyennes les plus élevées du MHQ abrégé signant une meilleure fonction de la main sous ces traitements (p=0.000). De même pour la kinésithérapie ainsi que l’ergothérapie et l’utilisation d’orthèses, elles sont associées aux moyennes les plus élevées du MHQ abrégé (p est respectivement de 0.034, 0.048 et 0.020). La chirurgie de la main rhumatoïde est aussi associée aux moyennes les plus élevées du MHQ abrégé (p=0.012).

Conclusion :
L’âge, la durée d’évolution de la PR, l’activité de la maladie, la présence de déformations sont associées aux moyennes les plus basses du MHQ donc à une altération de la fonction de la main. Le traitement de la PR et celui dédié à la main influencent positivement le MHQ. Une approche thérapeutique pluridisciplinaire (ATP) est la solution requise pour améliorer la fonction de la main. Malheureusement cette ATP est déficiente dans notre pratique courante....

Introduction :
Les patientes en âge de procréation, atteintes de polyarthrite rhumatoïde (PR) et traitées sont exposées au risque de grossesse sous leur traitement de fond. Se pose alors la question de la sécurité foetale et de la décision de la poursuite ou de l’interruption du traitement médical au cours de la grossesse ou de l’allaitement.

Matériels et méthodes :
On a rapporté ici le cas d’une jeune patiente suivie pour une PR, qui a eu une grossesse sous léflunomide.

Résultat :
Il s’agit de Mme S.M, G2P2A1 (une grossesse gémellaire : 2 filles), âgée de 37 ans et suivie depuis 12 ans pour une PR séropositive, déformante et destructrice sans manifestations extra-articulaires. Elle a été traitée initialement par méthotrexate associée à une corticothérapie avec une bonne évolution clinique. La patiente a, cependant, développé une intolérance digestive l’obligeant à arrêter le traitement de fond avec une recrudescence des poussées polyarticulaires. En Mars 2013, elle a été mise sous léflunomide (Arava®) avec une éducation pour une contraception efficace comme pour le méthotrexate. Cinq mois après l’initiation de l’ARAVA®, la patiente s’est présentée à la consultation et nous a rapporté une aménorrhée de 3 mois sans aucun suivi gynécologique ni de contraception. Une grossesse a été confirmée par le dosage de la beta HCG. Il s’agissait d’une grossesse monofoetale évolutive de 26 SA à l’échographie obstétricale. La patiente a refusé l’interruption thérapeutique de la grossesse (ITG). Après avis pharmacovigilance et concertation avec les obstétriciens, l’ITG n’a pas été indiquée devant l’absence de malformations visibles à l’echographie. La décision était d’arrêter le léflunomide et de pratiquer un wash-out par Questron 8 g par jour pendant 11 jours. La patiente a été informée du risque tératogène du traitement et a été adressée à son gynécologue avec un suivi rapproché. La grossesse a finalement été menée à terme sans complications avec accouchement en Février 2014 d’un nouveau né en bon état de santé ne présentant pas de syndrome malformatif ou de dysmorphie.

Conclusion :
Le léflunomide est un traitement de fond équivalent au méthotrexate au cours de la polyarthrite rhumatoïde. Les études chez l’animal ont montré des effets tératogènes (anophtalmie, microphtalmie, hydrocéphalie et malformations du squelette) chez diverses espèces. Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au léflunomide sont peu nombreuses. Il faut retenir un risque accru d’infection maternofoetale (en particulier à CMV) en raison de l’immunodépression induite par le traitement. Du fait de la sa longue demi-vie (en moyenne15 jours), le traitement par léflunomide doit être arrêté au moins 3,5 mois (7 demi-vies) avant la conception ; son élimination peut être accélérée par un wash-out avec de la cholestyramine (QuestranW) ou du charbon activé.

Introduction :
Le syndrome DRESS (Drug Rash with Eosinophilia and Systemic Symptoms) est une affection systémique d’hypersensibilité médicamenteuse. Il en résulte une réaction inflammatoire souvent éosinophile au niveau de plusieurs organes.

Matériels et méthodes :
Nous rapportons un cas de DRESS syndrome chez une patiente suivie pour polyarthrite rhumatoïde (PR).

Résultat :
Mme AA âgée de 54 ans, sans antécédents pathologiques particuliers, est suivie depuis 2012 pour une PR séropositive, érosive et déformante résistante au Méthotrexate et au Leflunomide. Elle a été hospitalisée en octobre 2014 pour une poussée sévère de sa maladie avec altération de l’état général (AEG). Nous avons donc décidé de mettre la patiente sous biothérapie. Une échographie abdominale faite devant l’AEG trouve un kyste hydatique du foie de type 4 qui contre indique momentanément la biothérapie. Une intervention chirurgicale a été donc programmée et en attendant l’opération, la patiente a été mise sous bi-thérapie ; Salazopyrine et Nivaquine en association aux corticoïdes à faible dose. A j20 de traitement, la patiente a présenté un rash cutané au niveau des avants bras et des jambes avec à la biologie une cholestase à 3fois la normale. La conduite était d’arrêter la salazopyrine et de mettre la patiente sous anti-histaminiques. 5 jours après, la patiente est devenue fébrile à 39,5°C, le rash cutané s’est propagé sur tout le corps avec apparition de plaques érythémateuses prurigineuses sur tout le corps avec installation d’un œdème du visage. L’examen clinique de la patiente note une stabilité des constantes hémodynamiques. A la biologie, nous avons noté une hyperleucocytose à 34970 à prédominance eosinophiles, une cytolyse à 3 fois la normale, une cholestase à 6 fois la normale et une insuffisance rénale aiguë (clearance de la créatinine à 43 ml/min). Les séries d’hémocultures et l’ECBU étaient négatives. Le diagnostic de DRESS syndrome a été posé, toute thérapeutique antérieure a été arrêtée. La patiente a été mise sous corticothérapie (1mg/Kg/j d’équivalent de prédnisone) et transférée en unité de soins intensifs.

Conclusion :
Le DRESS syndrome, de diagnostic trompeur, est déclenché par un nombre relativement faible de médicaments. Il survient après 2 à 12 semaines de traitement. Il peut persister durant des semaines malgré l’arrêt du traitement causal. Il est associé à une mortalité de 10% souvent par une insuffisance hépatique. La détec¬tion précoce du syndrome, l’arrêt immédiat des médicaments en cause et la non ¬prise d’autres médicaments sont d’une importance vitale.

Introduction :
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est associée à un risque cardiovasculaire accru. Nous avons étudié les facteurs de risque cardiovasculaire chez les patients atteints de PR.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 111 dossiers de patients qui ont été hospitalisé dans le service de Rhumatologie pour PR durant la période allant de 2000 a 2014 avec consultation des dossiers du suivi de ces patients.

Résultat :
L’âge moyen de nos patients était 51 ans +/- 15 (18-80). Le sexe ratio (H/F) était de 0,18 avec une nette prédominance féminine. La durée d’évolution moyenne de la PR était de 6 ans et demi. La PR était déformante dans 37,3 % des cas. Les manifestations extraarticulaires étaient présentes dans 53,2 % des cas à type de : syndrome sec oculaire dans 37,8 % des cas, de fibrose pulmonaire dans 6,3% des cas, de nodule rhumatoïde dans 4,5% des cas et d’amylose dans 1,8% des cas. La PR était active dans 27% des cas avec un DAS 28 supérieur à 5,4. Les facteurs du risque traditionnels associés aux comorbidités cardiovasculaires trouvées étaient l’obésité dans 40 % des cas avec un IMC moyen à 26,42 kg/m², le tabagisme dans 9 %, l’hypertension artérielle dans 16,2 % des cas avec une TAS moyenne à 12,5 mm Hg , le diabète dans 18 % des cas, la dyslipidémie dans 2,7 % des cas et l’hyperuricémie dans 8 % des cas. Deux patients avaient présenté un accident vasculaire cérébral et 3 patients avaient présenté une artériopathie oblitérante des membres inférieurs. Pour les atteintes cardiaques spécifiques, on a noté 1 cas d’infarctus du myocarde et 6 cas d’insuffisance cardiaque globale. Concernant les traitements prescrits, on a noté le recours aux AINS dans 81 % des cas, aux corticoïdes dans 95,5 % des cas et au méthotrexate dans 69 % des cas. Les anti-TNF étaient prescrits dans 6,4 % des cas.

Conclusion :
Le risque cardiovasculaire dans la PR est bien documenté et il est essentiellement lié à l’état inflammatoire chronique qui entraîne de nombreuses modifications métaboliques. D’autres paramètres comme les traitements utilisés jouent également un rôle. Le contrôle strict de l’activité de la maladie devrait permettre de diminuer la morbimortalité cardiovasculaire.

Introduction :
Le Léflunomide est un agent immunomodulateur qui a prouvé son efficacité dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde. Sa tolérance est globalement bonne. Cependant, des cas d’inefficacité et d’intolérance motivant l’arrêt de ce traitement sont rapportés.

Matériels et méthodes :
Objectif: Déterminer les causes d’interruption du traitement par Léflunomide (ARAVA®) chez les patients suivis pour rhumatisme inflammatoire chronique. Méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective au sein du service de rhumatologie de l’institut M. Kassab d’orthopédie. Nous avons analysé les dossiers des patients traités par Leflunomide et identifié les causes en cas d’arrêt du traitement.

Résultat :
Quarante-deux dossiers de patients traités par Leflunomide ont été inclus. Ce traitement a été interrompu dans 12 cas. Il s’agit de 3 hommes et 9 femmes, âgés en moyenne de 54 ans avec des extrêmes d’âge allants de 45 à 74 ans. Onze patients étaient suivis pour une polyarthrite rhumatoïde et un patient pour un rhumatisme psoriasique dans sa forme périphérique. La durée d’évolution du rhumatisme inflammatoire chronique était en moyenne de 7 ans. Sept patients présentaient une maladie fortement active. Le traitement par Leflunomide a été prescrit de première intention chez un seul patient devant la contre indication au Méthotrexate et de deuxième intention chez le reste des patients. Le traitement par Leflunomide a été prescrit à des doses quotidiennes de 20 mg pour une durée moyenne de 14 mois. Il a été arrêté devant la survenue de chiffres tensionnels élevés chez 6 patients, d’une intolérance digestive dans un cas, d’une réaction allergique à type d’éruption cutanée généralisée dans un cas et d’une inefficacité thérapeutique chez 4 patients. Une Biothérapie a été indiquée chez tous les patients.

Conclusion :
Le Léflunomide est une alternative thérapeutique intéressante dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde et des rhumatismes inflammatoires à manifestations périphériques. Son efficacité et sa tolérance sont bonnes mais il nécessite une surveillance stricte notamment de la tension artérielle rebelle.

Introduction :
La cirrhose biliaire primitive(CBP) est une maladie auto-immune caractérisée par une destruction chronique des canalicules biliaires pouvant aboutir à une cirrhose hépatique.

Matériels et méthodes :
L'association entre polyarthrite rhumatoïde (PR) et cirrhose biliaire primitive (CBP), peu décrite dans la littérature, est estimée entre 1,8 à 5,6% des patients atteints de CBP. Nous rapportons quatre cas.

Résultat :
Il s’agit de trois femmes et un homme dont la moyenne d’âge est de 57 ans suivis tous pour une PR destructrice, déformante dans deux cas et séronégative dans seulement un cas. Deux de nos malades étaient déjà connus porteurs d’une CBP dont un avait un Overlap syndrome (association entre une CBP et une hépatite auto immune). Chez les deux autres, la découverte de la CBP était fortuite devant une cholestase anictérique modérée à la biologie sans cytolyse avec des anticorps anti mitochondries positifs, la biopsie hépatique a été pratiquée chez deux patients confirmant le diagnostic. L’activité de la PR était modérée chez trois cas et importante chez un cas, les manifestations extra articulaire retrouvées étaient : une ostéoporose chez deux cas et un syndrome de Sjogren secondaire dans un cas. Tous nos malades ont été traités par des corticoïdes à faible dose (10 mg/jour équivalent Prednisone) et par acide ursodéoxycholique (Ursolvan). Le traitement par Méthotrexate n’a pas été contre indiqué et il a été poursuit sous réserve d'une surveillance biologique rigoureuse. Un traitement par Etanercept a été préconisé chez la patiente atteinte de l’Overlap syndrome vue qu’il a montré son efficacité dans ce cas. L’évolution était bonne et on n’a pas noté une aggravation de la cholestase chez nos patients.

Conclusion :
L’association de la CBP à une authentique PR pose surtout un problème d’ordre thérapeutique en ce qui concerne l’hépatotoxicité du méthotrexate, des données contradictoires ont été rapportées, ce qui suggère qu’une perturbation modérée du bilan hépatique ne contre-indique pas systématiquement son utilisation.

Introduction :
Très peu d'observations de polyarthrite rhumatoïde associée à une anémie de Biermer ont été rapportées dans la littérature. Quand cette association existe, elle s'intègre le plus souvent dans le cadre d'un syndrome de poly auto-immunité. Nous rapportons à ce propos deux observations.

Matériels et méthodes :
Très peu d'observations de polyarthrite rhumatoïde associée à une anémie de Biermer ont été rapportées dans la littérature. Quand cette association existe, elle s'intègre le plus souvent dans le cadre d'un syndrome de poly auto-immunité. Nous rapportons à ce propos deux observations.

Résultat :
Observation 1 : Mme AZ âgée de 46 ans, est suivie depuis 15 ans pour une polyarthrite rhumatoïde traitée par méthotrexate (10 mg/semaine) et prédnisone (7,5 mg/jour). La patiente rapporte des paresthésies des membres inférieurs d'aggravation progressive évoluant depuis 2 ans. Les explorations biologiques mettent en évidence un syndrome inflammatoire (VS = 65) ainsi qu'une anémie normochrome normocytaire (Hb = 8,5g/dl ; VGM = 90µ3) avec une hypovitaminose B12 (<80 pg/ml). Le taux de folates sanguin est normal. La fibroscopie oeso-gastro-duodénale montre un aspect de gastrite antrofundique avec atrophique légère. La recherche d'anticorps anti-facteurs intrinsèque sérique et d’anticorps anti-cellules pariétales est positive. Devant ce tableau, le diagnostic d'une maladie de Biermer associée à la polyarthrite rhumatoïde est retenu. Un traitement d'attaque par vitamine B12 par voie parentérale est entrepris. L'évolution clinique et biologique est favorable. Observation 2 : Mme BR âgée de 40 ans est suivie depuis 2003 pour une polyarthrite rhumatoide sous méthotrexate (10 mg/semaine) et prédnisone (7,5 mg/jour). Un bilan biologique systématique met en évidence une anémie normochrome macrocytaire (Hb = 10,6g/dl ; VGM = 107,8µ3). Le taux sérique de la vitamine B12 est effondré (<60 pg/ml) avec un taux de folates normal. La fibroscopie oeso-gastro-duodénale visualise une gastrite atrophique diffuse avec métaplasie intestinale. La recherche d'anticorps anti-facteurs intrinsèque sérique est négative. Le diagnostic d'une maladie de Biermer associée à une polyarthrite rhumatoïde est retenu. Un traitement d'attaque par vitamine B12 par voie parentérale est entrepris. L'évolution clinique et biologique est favorable.

Conclusion :
L'anémie est une manifestation hématologique fréquente au cours des rhumatismes inflammatoires chroniques. Néanmoins l'association d'une anémie de Biermer à une polyarthrite rhumatoïde est beaucoup plus rare. Une prédisposition génétique est recherchée.

Introduction :
Plusieurs affections peuvent être associées à la polyarthrite rhumatoïde (PR). Ces comorbidités sont responsables d’une invalidité et d’une mortalité surajoutée. Le but de ce travail est d’évaluer la prévalence et le type des comorbidités chez les patients atteints de PR ainsi que d’identifier les facteurs associés à leur présence.

Matériels et méthodes :
Etude rétrospective incluant les patients atteints de PR répondant aux critères ACR hospitalisés entre Janvier 2011 et Décembre 2013. Les différentes affections associées ont été colligés à partir des dossiers médicaux ainsi que les facteurs associés.

Résultat :
Il s’agissait de 42 patients : 35 femmes et 7 hommes (sex-ratio=0.2). L’âge moyen était de 61.1 (44-87) ans. La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 12.2 (2-27) ans. La PR était séropositive chez 83% des patients, érosive chez 90% des patients. Le DAS 28 moyen était de 6.4 (4.05-8.05). Tous les patients avaient reçu une corticothérapie. Comme traitement de fond, 95% des patients étaient traités par méthotrexate, 55% par une association de deux DMRADS ou plus et 24% par une biothérapie. 62% des patients (n=26) présentaient une comorbidité. 29% (n=12) des patients avaient au moins deux comorbidités. Les maladies cardio-vasculaires ont été prédominants, observés dans 33% des patients (n=14) dont 26% (n=11) une HTA, 5% (n=2) une cardiopathie, 5% (n=2) un accident vasculaire (AVC et embolie pulmonaire). Le diabète était observé chez 29% (n=12) des patients. 7% (n=3) avaient une dyslipidémie. 33% (n=14) des patients présentaient une ostéoporose secondaire. 2.5% (n=1) des patients avaient un asthme. 2.5% (n=1) des patients avaient des problèmes dentaires. En analyse multivariée, aucune corrélation n’a été établie entre la présence de comorbidité et l’âge des patients (p=0.232), la durée d’évolution de PR (p=0.544), le début précoce avant 40 ans (p=0.753), la séropositivité (p=0.187), la présence d’érosions (p=0.299), le DAS 28 (p=0.865) et la durée du traitement par MTX (p=0.864).

Conclusion :
Notre étude souligne la forte prévalence des comorbidités chez les patients atteints de PR notamment les maladies cardio-vasculaires et l’ostéoporose secondaire, ce qui alourdit la prise en charge et aggrave le pronostic fonctionnel et vital. Une collaboration multidisciplinaire est nécessaire pour dépister ces comorbidités et améliorer la qualité de vie des patients.

Introduction :
Notre objectif est de définir la maintenance thérapeutique des Anti TNF alfa au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) ; et la spondylarthrite ankylosante (SPA).

Matériels et méthodes :
Il s’agit de 35 cas de PR ; et 20 cas de SPA associée à une colite inflammatoire dans 7 cas. Tous ces patients ont été traités par Anti TNF alfa selon le schéma thérapeutique habituel. L’événement choisi pour le calcul du taux de maintenance thérapeutique a été l’arrêt du traitement pour échec primaire ou secondaire (effet indésirable).

Résultat :
* 35 cas de PR ; 29 femmes et 6 hommes ; âge moyen est de 51,5ans ; FR + (32cas) ; ancienneté de la PR en moyenne est de 7,3 ans ; * 20 cas de SPA ; 18 hommes ; âge moyen 40,3 ans ; ancienneté de la SPA en moyenne 9 ans ; * le délai du suivi moyen lors d’un traitement par Anti TNF est de 44 mois (+/-4,3 mois) au cours de la PR ; et 23 mois (+/- 8,2 mois) au cours de la SPA ; Il y a eu 19 arrêt du traitement aux Anti TNF pour : - échec secondaire pour inefficacité à l’infliximab dans 8 cas (4 cas de PR ayant nécessité un swich avec du Rituximab ceci après un recul de 24 mois; 4 cas de SPA après un recul de 16 mois); un effet secondaire : allergie lors de la perfusion du Rémicade chez une PR; - échec secondaire pour inefficacité à l’Adalimumab dans 4 cas (2 cas de PR ayant nécessité un swich avec du Rituximab ceci après un recul de 29 mois; 2 cas de SPA après un recul de 14 mois); - échec à l’Etanercept pour inefficacité dans 1 cas de PR. - un problème de reconduction du traitement (de prise en charge par les caisses de sécurité sociale (5 cas). Ainsi la maintenance thérapeutique aux Anti TNF chez nos patients a été de 100% à 3 mois ; 92% à 6 mois ; 57% à 12 et 18 mois ;

Conclusion :
Les taux de maintenance thérapeutique des Anti TNF au cours de la PR et de la SPA chez nos patients semblent plus faibles à ceux rapportés dans la littérature. Ceci pourrait être expliqué par les problèmes de prise en charge par les caisses de sécurité sociale pour ce genre de traitement qui reste onéreux. Ces données quoi que portant sur une courte série soutiennent l’efficacité de ce traitement dans les formes réfractaires de la PR et de la SPA.

Introduction :
La découverte du rôle des cytokines pro-inflammatoires et des lymphocytes B, plus précisément, a guidé vers la conception de la biothérapie qui est venue enrichir l’arsenal thérapeutique dans la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Ce travail vise à déterminer l’efficacité clinique, biologique et structurale des traitements biologiques chez une population tunisienne.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective qui inclue 47 patients suivis au service de rhumatologie Farhat Hached de Sousse pour polyarthrite rhumatoïde et chez qui un traitement biologique a été indiqué.

Résultat :
Il s’agissait de 89.3 % des femmes et de 10.6 % d’hommes, d’âge moyen de 47.8 ans. La durée d’évolution de la PR était en moyenne de 11.2 ans. Le score DAS28 du départ était de 6.15 avec un HAQ de 1.79. Un syndrome inflammatoire biologique était retrouvé chez 71.62%. Le facteur rhumatoïde était positif dans 68.25% des cas et l’anti-CCP l’était dans 59.4% des cas. Près de 88% des PR avaient des érosions à l’imagerie. Les biothérapies indiquées étaient l’infliximab chez 31.91% des malades, le rituximab chez 31.9%, le tocilizumab chez 25.53%, l’étanarcept chez 6.3%, et l’adalimumab chez 4.25% des malades. Sous infliximab, le DAS28 est passé à 4.75 au bout de 3 mois puis à 4.03 a bout de 1 an. Le HAQ est passé de 1.62 à 3 mois à 1.28 à 12 mois. Chez 5 patients on a noté un échappement thérapeutique jugulé par l’augmentation des doses chez 2 patients et le rapprochement des perfusions chez un patient. On a switché vers le rituximab chez 2 patients. Sous rituximab, à 3 mois le DAS28 est passé en moyenne à 4.12, le HAQ à 1.62. Trois patients n’ont pas répondu. Sous tocilizumab, la réponse était bonne chez tous les patients et l’évolution au bout de 1 an était comme suit : DAS28 à 2.05, un HAQ à 0.6. Une stabilité structurale était notée chez tous les patients ayant bénéficié d’un contrôle radiologique au bout de un an, toutes biothérapies confondues.

Conclusion :
L’avènement des biothérapies a révolutionné la prise en charge des maladies rhumatismales, notamment de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Néanmoins, devant l’absence de réponse à ces molécules chez certains patients et l’échappement thérapeutique presque inévitable, d’autres perspectives thérapeutiques devraient être recherchées.

Introduction :
Le rituximab est un anticorps monoclonal chimérique anti-CD20. Il s’attaque aux lymphocytes B responsables de nombreux effets pathogènes dans la polyarthrite rhumatoïde (PR). Ce travail vise à évaluer l’efficacité et la tolérance de ce traitement au cours de la PR.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective ayant concerné 15 patients suivis au service de rhumatologie Farhat Hached e Sousse, porteurs d’une polyarthrite rhumatoïde et chez qui le rituximab a été indiqué de 1ère intention. Tous les patients ont bénéficié d’un bilan pré-biothérapie qui était négatif.

Résultat :
Il s’agissait de 14 femmes et d’un homme d’âge moyen de 49 ans. La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 13 ans. Le score d’activité de la maladie (DAS28) était de 5.93 avant le début du traitement par le rituximab. Le HAQ moyen était de 2.58, la VS de 63.73 et la CRP de 19.38. La PR était destructrice dans près de 99% des cas. Tous les patients étaient sous traitement de fond, méthotrexate dans 99.33% des cas associé à la salazopyrine dans 60% des cas. L’indication de passage à la biothérapie était comme suit : l’echec de deux traitements de fond dans 60% des cas, l’echec du méthotrexate seul dans 33.33% des cas et la présence d’une contre-indication aux anti-TNF dans un seul cas. Au bout de 6 mois, 80 % des patients ont bien répondu au traitement par anti CD20 avec en moyenne un DAS28 à 4.03, un HAQ à 1.25 et une VS à 34. On a noté une stabilité radiologique chez tous les patients ayant bénéficié d’un contrôle radiologique au bout de 1 an. Pour les effets indésirables, trois patients ont présenté une réaction à la perfusion de rituximab correspondant respectivement à une éruption érythémateuse localisée des avant bras, à un pic hypertensif et à l’installation de vertige d’asthénie et de nausées avec une évolution favorable dans les 3 cas. Des complications infectieuses ont été décrites chez 4 patients : 2 cas de broncho-pneumopathie, un abcès de la rate et une infection à parvovirus B19 avec une bonne évolution.

Conclusion :
La PR est la première maladie auto-immune pour laquelle l’efficacité du rituximab a été démontrée par des études contrôlées. Ce dernier doit être réservé cependant pour les PR insuffisamment contrôlées par un traitement de fond.

Introduction :
Une meilleure connaissance de la physiopathologie de la polyarthrite rhumatoïde (PR) a permis la création d’un nouveau concept thérapeutique : la biothérapie. Ce travail recherche une relation entre le profil immunologique de la maladie et la réponse à la biothérapie.

Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive qui intéresse 48 patients suivis pour polyarthrite rhumatoïde au servie de rhumatolohie Farhat Hached de Sousse et chez qui une biothérapie a été indiquée. Le bilan prébiothérapie effectué chez tous les patients était négatif.

Résultat :
Il s’agissait de 43 femmes et de 4hommes, d’âge moyen de 47.82 ans. La durée moyenne d’évolution de la PR était de 11.26 ans. Le score DAS28 avant instauration de la biothérapie était de 6.15 avec un HAQ de 1.79. Un syndrome inflammatoire biologique était retrouvé chez 71.62% des patients. Le facteur rhumatoïde était positif dans 68.25% des cas et l’anticorps anti-CCP l’était dans 59.4% des cas. Il s’agissait d’une PR destructrice dans 88% des cas. Les biothérapies indiquées étaient l’infliximab chez 31.91% des malades, le rituximab chez 31.9% des malades, le tocilizumab chez 25.53% des malades. 6.3% des patients ont bénéficié d’étanarcept et 4.25% d’adalimumab. L’évaluation des malades au bout de 3 mois, 06 mois et 12 mois de traitement a trouvé un score DAS28 respectivement à 4.43, 4,2 et 4.16. La réponse a été estimée bonne chez 83% des malades. Une stabilité structurale était notée chez tous les patients ayant bénéficié d’un contrôle radiologique au bout de un an. Notre étude a trouvé une corrélation positive entre la positivité de l’anti CCP et le caractère destructeur de la maladie. La réponse favorable à la biothérapie était corrélée de façon statistiquement significative à la négativité de l’anti CCP (p<0.05) et non statistiquement significative à la négativité du FR.

Conclusion :
D’après notre étude la positivité du FR et anti CCP est un facteur prédictif de mauvaise réponse à la biothérapie.